Présentation

Yacht Class n°22 (sept-oct-nov 2020)

Lagoon – Groupe Beneteau

La nouvelle famille des catamarans haut de gamme du chantier Lagoon, initiée avec le Seventy 7, accueille son dernier-né, le Sixty 5. Bien ancré dans l’univers des yachts de luxe, il possède de nombreux atouts depuis son design élégant jusqu’à son niveau de confort élevé. Et en plus, il se montre dynamique et plaisant sous voiles.

Texte : Christophe Varène – Photos : DR

Retrouver le grand air. Enfin ! Après des semaines passées dans un espace limité, le retour vers la mer sonne comme une délivrance. Et lorsque cette renaissance se déroule sur un catamaran d’exception, il faut goûter chaque seconde. Tant pis si le soleil se fait timide, Eole a décidé de se montrer généreux et une sortie au large de La Rochelle permet à ce nouveau Lagoon Sixty 5 de déployer ses aptitudes à la navigation. Majestueux, imposant, sa coque crème, affinée par la présence de longs hublots de coque logés dans des rétreints, tranche sur les pâlottes productions habituelles, tandis que les superstructures blanches évitent l’effet parfois massif des grands catamarans. L’harmonie de cette silhouette est l’œuvre de Patrick Le Quément, partenaire de longue date du chantier Lagoon et designer du Seventy 7, premier modèle de cette famille haut de gamme. Oui, cette navigation s’annonce belle.

12,6 nœuds, une réelle performance

La sortie du port des Minimes – et il en sera de même au retour – permet d’apprécier la facilité de manœuvre du Sixty 5 : les deux Volvo D4 de 175 ch, une motorisation plus puissante que celle proposée en standard, associés à un propulseur d’étrave sur la coque tribord autorise des déplacements précis et maîtrisés. Une fois dégagé du canal de sortie à allure réduite, le Sixty 5 avoisine les 10 nœuds à 2 200 tr/mn, une allure de croisière très appréciable, et, avec 1 300 l de carburant, son autonomie lui ouvre un champ des possibles infini. Mais l’envie démange très vite d’envoyer la voilure. Avec toutes les manœuvres regroupées au flybridge et l’aide de quatre winches électriques, un équipage réduit gère sans efforts les différentes combinaisons de voiles. Avec près de 20 nœuds de vent établis, décision est prise de prendre un ris et de dérouler la trinquette : la vitesse, une fois les moteurs coupés, ne baisse pas et se stabilise un peu en dessous de 10 nœuds, au près débridé. La carène et le plan de voilure signés VPLP, avec un mât reculé pour davantage de puissance, se montrent efficaces et performants. Le vent mollissant très légèrement, le génois vient supplanter la trinquette, avant de larguer le ris. Les étraves droites et effilées s’ornent d’une épaisse moustache blanche, le bateau accélère pour atteindre et dépasser les 11 nœuds. Après quelques virements au près, faciles à réaliser à deux, il faut reprendre le cap vers les tours de La Rochelle. Le Code 0 vient remplacer le génois et le compteur affiche alors un joli 12,6 nœuds. Une performance valorisante pour un yacht de cette taille où le confort, on va le voir, ne manque pas.

De généreuses surfaces extérieures et intérieures

Chez Lagoon, le lancement du Seventy 7 a marqué une étape importante en faisant entrer le constructeur dans l’univers des yachts de luxe où l’exigence des clients monte encore d’un cran. Pour cette nouvelle unité, les concepteurs du Sixty 5 se sont appuyés sur le succès de son prédécesseur en lui appliquant le même concept et les mêmes attributs de luxe et de confort, et en s’orientant vers le principe d’une navigation rapide pour un programme familial autour du monde. Si la volonté était de conserver une grande autonomie et une belle stabilité, le cahier des charges stipulait la présence d’un équipage plus limité par rapport au Seventy 7 qui nécessite trois marins à bord. Le Sixty 5, à condition bien sûr d’embarquer une famille un peu au fait des choses de la mer et de la navigation, se satisfait d’un seul membre d’équipage, gage d’une plus grande intimité pour l’armateur et ses proches. Les espaces ont aussi fait l’objet d’une réflexion pertinente pour obtenir une surface habitable de 90 m2 à l’intérieur et 87 m2 en extérieur. Cette démarche se concrétise aussi dans la circulation fluide à bord avec, par exemple, des baies à galandage pour assurer la continuité entre cockpit et carré, et un passage derrière la banquette arrière – cette dernière est dotée d’un dossier basculant pour s’asseoir aussi vers l’arrière – pour traverser d’une coque à l’autre sans passer par le cockpit.
L’accès au flybridge se fait par un agréable escalier, ajouré pour ne pas paraître trop massif dans le carré et doté d’une rambarde ergonomique. Derrière les deux postes de barre, différents aménagements sont proposés pour agrémenter cette belle terrasse panoramique : il est possible, au choix, de favoriser le farniente avec un beau solarium ou la convivialité avec un espace repas pour de nombreux convives. Cette modularité vient de l’expérience acquise par le chantier de Bordeaux lors de la construction en semi-custom des grands monocoques de la marque CNB : répondre aux attentes d’une clientèle exigeante oblige à être attentif aux détails autant qu’au gros œuvre. Le pont avant apporte lui aussi sa touche à la convivialité du bateau avec son salon situé en léger contrebas pour une meilleur protection. Ses banquettes et bains de soleil profitent de l’abri d’une voile d’ombrage rapide à installer sur des montants en carbone.

Un haut niveau de confort

Pour les aménagements intérieurs, le Cabinet Nauta Design a, une fois de plus, déployé tout son talent pour créer une ambiance douce et contemporaine. L’utilisation de deux essences de bois, le chêne gris et le wengé plus sombre, permet de jouer sur la profondeur et les contrastes. D’autres atmosphères sont proposées en faisant appel au noyer ou au chêne clair. La présence d’un éclairage indirect, à peine visible dans les plafonds, contribue aussi à installer une sensation d’intimité et de sérénité dans les cabines, à commencer par celle de l’armateur. Cette suite, avec plus de 21 m2 de surface, possède un accès par l’intérieur mais aussi une sortie directe vers le cockpit. Un vaste lit double, avec vue mer par les hublots de coque, un coin salon et une grande salle d’eau, que l’on peut isoler avec une cloison coulissante, offrent un haut niveau de confort. La partie avant de cette coque tribord est occupée par une cabine invités disposant, elle aussi, d’une vue imprenable. Sur le bateau de l’essai, la cuisine se trouve dans la coque bâbord : cet espace, avec coin repas, vaste plan de travail et long hublot de coque, est une invitation à la confection de plats gastronomiques. Au centre de cette coque, l’équipage bénéficie d’une cabine claire avec lits superposés et cabinet de toilette indépendant. Pour compléter l’offre d’hébergement, une autre cabine double occupe la partie avant, sa salle d’eau se logeant dans la pointe.
Avec le Sixty 5, le chantier Lagoon maintient le cap vers une production attractive pour les clients habitués des super yachts, qu’ils soient d’ailleurs à voile ou à moteur. Grâce à un design raffiné et à des aménagements élégants et soignés, le Sixty 5 offre un haut niveau de confort pour un armateur ayant des projets de grands voyages océaniques, accompagné par un équipage réduit. Mais pour que la promesse soit tenue, il montre aussi des qualités sous voiles performantes et convaincantes.

Fiche technique

Longueur hors-tout
20,55 m
Largeur
10,07 m
Tirant d'eau
1,55 m
Motorisation
2 x 150 ch diesels Volvo D3
Capacité carburant
2 x 650 l
Eau
2 x 500 l
Matériau
polyester
Déplacement
40 t
Surface de grand-voile
170,50 m2
Surface de génois
98 m2
Prix HT
à partir de 1 825 000 €
Architecte naval
Marc Van Peteghem
Designer extérieur
Patrick Le Quément
Designer intérieur
Nauta Design
Constructeur
Lagoon - Groupe Beneteau (Bordeaux)

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