Yacht Class n°33 (juin-juil-août 2023)

Azimut Yachts

Trois vrais ponts pour le plus grand des Grande, un flydeck et une terrasse en prime ! Avec le Trideck, Azimut multiplie les espaces de convivialité et les points de vue sur la mer. L’architecture intérieure surprend aussi par son originalité.

Texte : Philippe Leblond – Photos : DR

Le futur acquéreur de ce luxueux croiseur de 125 pieds, le plus grand Azimut à ce jour, n’aura pas affaire à un ingrat. Pour le Grande Trideck, le designer italien Alberto Mancini a réussi à innover. Avec un tour de force : faire en sorte que ce yacht à « trois ponts et demi » ne s’apparente pas à une pièce montée et conserve une ligne fluide. L’astuce, c’est cette poupe intégrant une « Sea View Terrasse » (terrasse vue mer), en lieu et place de l’habituel cockpit de plain-pied avec la réception. Or, celle-ci se situe un demi-niveau plus haut, ce qui a permis de proposer un vrai beach-club, placé pour sa part un demi niveau en-dessous du pont principal. Deux volées de marches partent donc de ce pont supplémentaire, l’une montant au pont principal, l’autre descendant sur la plage de bain. Avec ses 30 mètres carrés, la terrasse offre, à partir d’un interminable canapé en forme de C, un panorama sur plus de 180°. Au niveau inférieur, le beach-club (35 m2), équipé d’un bar et de toilettes, est indépendant du garage à annexes et affiche une configuration presque identique à la terrasse, mais en prise directe avec la mer. N’oublions pas la salle à manger extérieure du pont principal, située devant la baie vitrée qui mène au salon et qualifiée de patio du fait qu’elle est soustraite au regard des badauds qui arpentent les quais, bien abritée par le pont supérieur qui reçoit, du coup, la salle à manger principale (12 convives) en connexion avec le lounge-bar intérieur. Toujours à l’extérieur, le pont avant est aménagé avec d’amples sofas, autour d’un jacuzzi, tandis que, tout en haut, domine un sundeck avec ses chaises longues et son salon de pont circulaire servi par une kitchenette avec bar à l’américaine et barbecue. Un vrai cas de conscience pour choisir son lieu de détente favori !

Une décoration aux accents seventies 

Pénétrons à l’intérieur par la grande baie vitrée qui ferme le salon du pont principal. Là, surprise ! Achille Salvagni a créé un univers visuel insolite. Les formes douces, asymétriques, du mobilier créé sur mesure et du plafond incorporant les éclairages composent une décoration organique qui n’est pas sans évoquer celles des villas avant-gardistes des seventies. Les grands vitrages latéraux inondent de lumière naturelle le parquet en bois avec ses inserts en cuivre, tandis que les meubles en acajou verni apportent une note chic et marine. Comme souvent, la cuisine principale s’intercale entre le salon et la suite armateur. Cette dernière se signale aussi par sa clarté et son immense salle de bain, caractérisée par sa baignoire néo-rétro en métal dorée. Le lit king size fait face à la large porte coulissante de la salle de bain, encadrée par deux commodes dont la forme est inspirée par l’armure des samouraïs. Le sol se partage entre moquette et pierre brute de Cardose, que l’on retrouve pour les vasques. Pour ce qui est des cabines invités, Azimut en propose cinq ou six, au choix. Le premier exemplaire du Trideck en comportait six, dont une que l’on peut qualifier de super VIP, située sur l’upperdeck entre la timonerie et le grand bar. Dans ce cas, le capitaine est cantonné à l’avant du pont inférieur, dans l’une des cinq cabines d’équipage, tandis que quatre cabines invités (deux VIP et deux twins) occupent la partie centrale, en avant des moteurs, du garage à annexes et du beach-club. 

La fibre de carbone pour économiser six tonnes

La timonerie met en scène un poste de pilotage high-tech, dont toutes les fonctionnalités sont interfacées avec le système Simrad. Avec sa carène à bulbe et la puissance disponible (jusqu’à 2 x 2 600 ch), le Trideck est capable d’évoluer à un régime de déplacement ou planant : de 12 nœuds avec une autonomie de plus de 1 700 milles, il est capable de croiser à 19 nœuds sur 700 milles et d’accélérer le rythme jusqu’à 24 nœuds. De ce point de vue, l’utilisation massive de la fibre de carbone, qui a permis une économie de poids de six tonnes, lui octroie de meilleurs rendements et un abaissement du centre de gravité pour une stabilité accrue.