Yacht Class n°39 (dec 2024/jan-fev 2025)

YOT – Catana Group

Le groupe Catana renforce sa gamme de Power Catamarans avec un nouveau modèle de 41 pieds pour la croisière. Doté de volumes supérieurs à son prédécesseur le 36, le YOT 41 séduit par des espaces de vie modulables, une circulation revisitée et un bon passage en mer.

Texte et photos : Nicolas Massines.

Depuis sa reprise en 2003 par le groupe Poncin, Catana est spécialisé dans les catamarans à voile avec les marques Bali et Catana. Mais en 2023, il lance une nouvelle marque de catamarans à moteur, sur les sites de production du Portugal et de Marans (Charente-Maritime) : les YOT Power Catamarans. Succédant au YOT 36, le YOT 41, présenté au dernier salon de Cannes, est aujourd’hui amarré à son ponton de Canet-en-Roussillon pour un essai en mer. Affichant des mensurations de 12,57 m dans sa longueur pour 4,49 m dans sa largeur, il affiche une esthétique générale dynamique semblable à celle de son prédécesseur. Le design de ce nouvel opus a de nouveau été confié au cabinet slovène J&J qui travaille en ce moment sur le futur 46 pieds annoncé pour l’année prochaine.

Un espace de vie facile à transformer  

L’embarquement à bord du YOT 41 se fait par l’arrière, par l’espace situé entre les deux moteurs via une plateforme de bain submersible qui autorise un accès à l’eau en toute sérénité. L’écartement entre les deux moteurs Mercury V8 de 300 ch (2 x 400 ch V10 en option) facilite les manœuvres de port et permet de se passer d’un propulseur d’étrave. Le vaste cockpit arrière est occupé par deux tables télescopiques entourées d’assises. Une fois abaissées électriquement, elles permettent de transformer cette zone en deux grands bains de soleil, sous lesquels se trouvent des coffres de belle taille. On remarque tout de suite les deux pavois basculants qui se déploient pour augmenter le maître-bau de 4,49 m à 5,82 m. C’est sans doute l’un des points forts du YOT 41 : sa modularité, même si certaines transformations demandent des manipulations. On apprécie de pouvoir passer d’un coin repas ou d’assises de navigation, à un lieu dédié au farniente et à la baignade. Le grand canapé d’angle, situé sur bâbord et adossé au leaning post, ajoute à la sensation de convivialité. L’ombre, tant recherchée par jours de grandes chaleurs, est disponible grâce au bimini déployé depuis le hard-top. La restauration n’est pas oubliée avec une cuisine équipée d’un grill-plancha et d’un réfrigérateur standard de 90 litres. En empruntant le passage central pour se rendre à l’avant, on se retrouve au milieu de deux bains de soleil symétriques d’1,90 m par 1,40 m de largeur. Les mains courantes bien situées et la profondeur de la pointe avant rendent cet espace sécurisant, même en navigation. Deux profonds coffres à vérins sont accessibles en soulevant les banquettes situées à la proue. L’accès aux cabines symétriques situées dans chaque flotteur se fait via des portes coulissantes au niveau du poste de barre. En descendant les marches japonaises d’une des coques, nous arrivons à un espace de vie intérieur – où une personne mesurant plus de 1,90 m se sentira à l’aise – composé d’une grande cabine double sur l’avant, et d’une partie salle d’eau située à l’arrière. La lumière naturelle, tout comme la hauteur sous barrots, y est appréciable. 

De bonnes relances dans la houle

De retour sur le pont et abrités par le grand hard-top culminant à presque 2 m, il est temps de passer aux commandes. A noter les grandes banquettes de console, où jusqu’à 4 personnes peuvent faire face à la mer. L’équipement est complet avec ses deux écrans Simrad 12 » et le joystick Mercury JPO. La sellerie bolster est confortable et la vision se veut panoramique. Une vision qui reste parfaitement dégagée au déjaugeage. Le planning est atteint en un peu plus de 8 secondes, tandis que les 20 nœuds sont franchis en 11 secondes, un résultat à associer aux plus de 7 tonnes du YOT 41. Le passage dans la mer formée lors de l’essai se fait de manière souple et les relances entre chaque vague se font sans effort. Le YOT 41 tourne à plat, le propre d’un catamaran à moteur, mais perd en régime et en vitesse lors des courbes abordées à haute vitesse. Avec l’aide du trim, la vitesse maximale pointe à 34 nœuds, avec une stabilité d’ensemble appréciable en dépit de la houle.  Pour conclure cet essai, malgré quelques finitions à peaufiner, le YOT 41 offre un accès à la mer très appréciable, tout comme son espace intérieur, et des qualités de navigations à la hauteur de ses ambitions.