Yacht Class n°39 (dec 2024/jan-fev 2025)

Sanlorenzo Yachts

Deuxième unité de la gamme sportive de Sanlorenzo, le SP92 possède tous les attributs nécessaires à l’ambition de performance, mais il sait aussi se faire accueillant et confortable pour les passagers.

Texte : Christophe Varène – Photos : DR

Le constructeur Sanlorenzo est l’un des acteurs majeurs de l’industrie nautique de la plaisance et il a, pour cela, développé plusieurs gammes afin de répondre au plus près des attentes des propriétaires. Dans la catégorie des yachts, ce ne sont pas moins de quatre familles (SL, SD, SX et SP) qui sont proposées avec des programmes de navigations spécifiques. Celle qui nous intéresse pour cette visite est baptisée Smart Performance, avec le « petit » dernier, le SP92 qui affiche tout de même près de 30 m de longueur hors-tout. Et si son nom évoque tout de suite une dimension sportive, son design vient aussitôt corroborer cette ambition. Sa silhouette, que l’on doit au cabinet de design Zuccon International Project, traduit cette recherche de dynamisme avec des lignes de fuite diminuant vers la poupe et son étrave bien marquée par les redans et virures. De plus, comme sur son grand frère, le 110, une ligne de couleur orange cuivré apporte élégance et punch entre le blanc de la coque et le noir des superstructures. L’ensemble est donc une réussite.

39 nœuds en pointe

Mais que serait l’habillage si, au cœur de cette unité, ne se nichait pas de quoi la propulser selon cette promesse esthétique de vélocité ? Les amateurs de performance seront tout de suite rassurés de savoir que le Sanlorenzo SP92 est doté de deux moteurs diesels MAN V12 développant chacun 2 000 ch, associés à une propulsion en hydrojets MTU. La vitesse maximale annoncée s’élève à 39 nœuds, un chiffre qui implique une excellente qualité de carène, l’ensemble de l’architecture navale ayant été confié au bureau d’études et d’ingénierie interne de Sanlorenzo. Depuis le poste de pilotage situé à l’avant du pont principal, mais nous y reviendrons, la visibilité est d’autant plus correcte que, aux nombreuses surfaces vitrées situées à ce niveau, s’ajoute une instrumentation complète, avec caméras intégrées. Rien de l’environnement proche n’échappe au capitaine.

Une plage arrière en amphithéâtre

L’embarquement s’effectue par une large poupe très ouverte pour ressentir d’emblée la notion d’espace et de communion avec l’élément marin. La plage de bain, aux dimensions remarquables, peut recevoir un solarium pour trois passagers et les marches qui mènent au pont principal constituent un bel amphithéâtre avec vue sur mer. On accède donc à un salon extérieur qui s’agrémente d’un ensemble de sofas/méridiennes, à disposer selon son envie, pour des moments de partage, si besoin à l’abri des ardeurs du soleil grâce à une voile d’ombrage installée en quelques minutes avec des montants en carbone. Par les passavants, identiques sur chaque bord, les invités peuvent se diriger vers le pont avant où ils profiteront d’un autre salon avec banquettes disposées en U autour d’une table et d’un bain de soleil, un endroit apprécié à toute heure du jour et de la soirée. Là aussi, un système simple et léger permet de prodiguer une ombre protectrice.

Des aménagements chaleureux et sereins

Si l’extérieur du Sanlorenzo SP92 s’est révélé accueillant et bien pensé pour profiter de la vie en plein air, les intérieurs ménagent aussi leur lot de – bonnes – surprises. La baie vitrée qui y donne accès n’est pas, comme bien souvent, verticale, mais oblique sur sa majeure partie. Ce détail, insignifiant à première vue, contribue à la ligne profilée du bateau, mais aussi à la création d’une casquette protectrice pour apporter ombre et fraîcheur. On accède alors à un salon, prolongement naturel de la zone extérieure, pour y découvrir deux escaliers : l’un descend vers les cabines, l’autre monte pour atteindre salon, salle à manger et timonerie. Empruntons d’ailleurs ce dernier pour arriver dans un espace inondé de lumière dont il faut aussi apprécier le design, tel qu’on le retrouvera partout dans le bateau : les matières naturelles (bois, tissu…) dominent, les courbes se font douces sur les cloisons et le mobilier, le plafond est délicatement travaillé. L’ensemble se veut chaleureux et serein. Bien placé vers l’avant, le poste de pilotage apparaît fonctionnel avec deux écrans de contrôle et toutes les commandes pour gérer au mieux les manœuvres et les éléments techniques du bateau. Mais pour ressentir les performances du Sanlorenzo SP92, rien de tel que de se rendre au flybridge par l’escalier situé au niveau du salon intérieur. En plein air et en hauteur, le pilote devrait apprécier les qualités de la carène, déjà éprouvée dans ses grandes lignes sur le SP110. Et il ne s’y sent pas seul, car derrière lui des passagers profitent des banquettes et bains de soleil à disposition.

Une suite armateur raffinée

Voici venu le temps de redescendre et d’emprunter l’escalier qui mène vers les cabines. Une première volée de cinq marches conduit à la coursive principale où, tout de suite, une porte de chaque côté s’ouvre sur les cabines VIP, celle sur tribord étant très légèrement supérieure en dimensions. Chacune conserve la même atmosphère apaisante qu’au niveau principal et possède un dressing et une salle d’eau raffinée avec cabine de douche. En poursuivant dans le couloir, on atteint la porte donnant sur la suite armateur. L’impression de volume, de clarté et d’élégance saisit aussitôt. Le grand lit double, sur tribord, est transversal au sens de navigation. Un dressing digne de ce nom est habillé de portes translucides du plus bel effet. Sur bâbord, un petit salon, sous un écran TV, jouxte la salle d’eau avec cabine de douche et toilettes séparées. Pour apprécier la qualité de finition, il suffit de jeter un coup d’œil aux panneaux coulissants qui occultent les hublots : les rainages du bois coïncident à la perfection sur les volets. Du joli travail. En terminant la descente par trois marches supplémentaires, on arrive dans un petit salon, avec toilettes, qui pourra se transformer en cabine d’appoint le cas échéant : les enfants devraient s’y sentir chez eux. La partie avant de ce pont inférieur, accessible par un escalier situé près de la timonerie du pont principal, constitue le quartier équipage avec la cuisine et deux cabines pour quatre personnes. Si la dimension sportive est omniprésente sur le Sanlorenzo SP92 par son design, sa motorisation et ses postes de pilotage, elle s’harmonise avec le soin particulier apporté au confort de la vie à bord, tout en raffinement et délicatesse.