Yacht Class n°35 (dec 2023/jan-fev 2024)

Prestige Yacht – Groupe Beneteau 

Le chantier Prestige a engagé le renouvellement de sa gamme de monocoques, nommée F-Line, composée essentiellement de modèles de type flybridge. Soit, pour le moment, cinq unités : 420, 460, 520, 590 et 690. Place au futur donc, avec tout d’abord la F4 de 15 mètres de long. C’est en Italie, à Portopiccolo, que nous avons eu le privilège de monter à bord de cette unité à la fois séduisante et conviviale.

Texte : Alain Brousse – Photos : Jean-François Romero

Depuis plusieurs décennies, Prestige confie la conception de ses bateaux, monocoques ou catamarans, au bureau de design italien Garroni dirigé par Vittorio, le fondateur, et Camillo, son fils. Ce dernier ne manque jamais l’occasion d’être présent lors de chaque lancement, se montrant très prolixe sur chacune de ses créations. En collaboration étroite avec le bureau technique Jeanneau, Garroni Design a mis au point un cahier des charges très étudié pour le premier modèle de la nouvelle génération de F-Line, la F4, vouée à la croisière familiale. Le dessin de carène est l’œuvre d’un architecte américain qui œuvre depuis plus de quarante ans dans le monde du yachting à moteur : Michael Peters. Pour la F4, dotée d’une propulsion Volvo Penta de type IPS (2 x IPS650, soit 2 x 480 ch), ce « maître » des coques était en connexion avec les ingénieurs du motoriste suédois. Nous étions donc impatients de prendre les commandes de ce nouveau flybridge. Deux possibilités : depuis le pont supérieur, avec une vue sur 360 degrés, ou depuis la timonerie du pont principal, avec une vue un peu plus réduite sur bâbord arrière. Une vigilance est indispensable lors des virages serrés, toujours depuis le poste de commande intérieur, eu égard à la gîte. Sinon, la coque se montre très douce et confortable sur une mer légèrement ondulée. Et lors des franchissements de sillages, elle se révèle très à l’aise. Agréable à piloter, la F4 a atteint la vitesse maxi de 26,4 nœuds lors de notre test et, à presque 20 nœuds, elle offre une autonomie de 185 milles. On ne saurait clore le chapitre de la navigation sans évoquer l’insonorisation réussie sur ce 15 mètres. Les diesels Volvo Penta s’avèrent peu bruyants, notamment en régime de croisière.

Des espaces extérieurs bien pensés

Sur le plan du design extérieur, assuré par Garroni, on note un profil encore plus élégant par rapport aux modèles F-Line existants, mais l’ADN de la famille est respecté. Ses lignes élancées devraient traverser les âges avec aisance. Quant aux aménagements extérieurs, honneur à la poupe qui, bien évidemment, comporte une plate-forme de bain qui accueille l’annexe (jusqu’à 4 mètres de long), en l’absence d’un garage traditionnel. Si la F4 ne possède pas de beach-club, elle dispose dans le cockpit d’un carré (de 4 à 6 places) qui se convertit en solarium depuis lequel on jouit d’une vue panoramique. Il est protégé dans sa totalité par la casquette du flybridge. De chaque bord, un passavant permet de rejoindre le pont avant pour les séances bains de soleil avec un solarium placé sur le rouf. Un balcon suffisamment haut sécurise les déplacements. Retour dans le cockpit pour grimper au flybridge (16 m²) grâce à l’escalier bâbord. Ici, point d’espace « perdu », l’aménagement prime avec un carré, un bloc kitchenette (option), un solarium et un poste de commande doté d’un fauteuil ergonomique. Il est possible, en option, d’abriter le fly, soit avec un bimini, soit avec un hard-top.

Un salon clair et convivial

Qu’en est-il de la préparation des repas sur la F4 ? La cuisine est placée à l’entrée de l’espace commun et possède une ouverture vitrée à mi-hauteur (système manuel d’un emploi facile) : le chef pourra donc rester en contact avec les convives installés dans le carré du cockpit. Les rangements sont suffisamment nombreux et le réfrigérateur d’une bonne capacité possède un congélateur. A droite de la cuisine, une porte vitrée donne sur un lieu interne assez lumineux où se trouvent le salon (repas possible jusqu’à 6 personnes) et la timonerie. On s’y sent très bien avec une vue sur l’extérieur généreuse (un peu plus de 200 degrés). Juste derrière la timonerie, une porte facilite l’accès au passavant. 

Un pont inférieur réservé au couchage

La F4 a été conçue avec trois cabines passagers et comment pourrait-il en être autrement sur une unité de 15 mètres qui souhaite se prévaloir d’une capacité de couchage intéressante. En effet, le pont inférieur de la F4 est entièrement consacré à ce qu’il est convenu d’appeler le sommeil. Il offre trois cabines dont la master située tout à l’avant et que nous avons jugée spacieuse et conçue avec goût. Elle dispose de sa propre salle de bain, tandis que les deux autres cabines (une double et une twin) devront se partager la seconde. Et au cas où le propriétaire s’assurerait les services d’un équipier, ce dernier se verra attribuer la quatrième cabine au volume plutôt réduit (une seule couchette), située tout à l’arrière contre la salle des machines et accessible par une trappe sur le plancher du cockpit. Sinon, ce lieu deviendra un rangement. Après quelques heures passées en mer à tester la nouvelle unité F-Line, on finit obligatoirement par lui décerner une note très au-dessus de la moyenne. Et on ne peut s’empêcher de penser aux futures F… 5, 6 ou 7, par exemple. Sans le confirmer, le Directeur général de Prestige, Erwin Bamps, l’a laissé entendre.