Présentation

Yacht Class n°21 (juin-juil-août 2020)

RIVA – FERRETTI Group

Jusqu’à 2016, dans le groupe Ferretti, les unités de plus de 40 mètres étaient conçues et réalisées au sein de CRN à Ancône. C’était sans compter sur la volonté du célèbre Riva d’aller jouer dans la cour des grands avec les moyens qui ne lui ont jamais manqué. Ainsi est né ce 50 mètres avec la collaboration d’Officina Italiana Design. Et quelle unité ! Classique et moderne, luxueuse et ergonomique, née sous le signe de l’élégance.

Texte : Alain Brousse – Photos : DR

Difficile de trouver une gamme plus étendue que celle de Riva : treize modèles à commencer par le runabout Iseo de 8,24 mètres pour finir par le flybridge 110 Dolcevita. Mais en matière de conquête de marché, la célèbre marque ne cache pas son ambition : mettre un pied dans le segment des grosses unités avec un 50 mètres qui, dévoilé en 2018, a attisé bien des curiosités à commencer par celle de la presse spécialisée dont nous sommes. Passer d’un 34 mètres (Dolcevita 110) à un 50 mètres, un pari à peine osé pour notamment le bureau de création fidèle à Riva : Officina Italiana Design. De fait, ses dirigeants, Mauro Micheli et Sergio Beretta, travaillent pour Riva depuis le début du troisième millénaire et ont signé pas moins de treize modèles. Rajoutons que le travail de conception est sous le contrôle permanent du Strategic Product Committee de Riva. Le Directeur Commercial de Ferretti Group, Stefano de Vivo, que nous avions interviewé (voir le précédent Yacht Class, n° 20), évoque même des unités qui pourrait friser les 100 mètres. Qu’on se le dise, Riva voit grand ! Et toujours avec une « robe » de couleur gris métallisé, l’indéfectible signe de la marque.

Gastronomie oblige, trois salles à manger extérieures

A voir ce 50 mètres, cul à quai au dernier Monaco Yacht Show, on ne résiste pas à emprunter sa passerelle pour découvrir, sans plus de protocole, ses volumes habitables. Cette attirance est née à considérer son franc-bord et ses superstructures qui nous parlent instantanément : l’espace n’y est a priori pas compté. Reste à savoir de quelle manière il a bien été traité. Avec Micheli et Beretta, on peut s’attendre au meilleur… Et de fait, le début de la visite nous propulse dans un univers contemporain dont la surface interpelle : près de 60 m2, rien que pour le salon et son immense sofa prêts à accueillir une douzaine de personnes ainsi que la salle à manger, à peine isolée par deux colonnes et un meuble bas. Sa table en verre et ses fauteuils en cuir attendent une dizaine de convives. A ce niveau, de chaque bord, une paire de baies coulissantes ouvre donc sur l’extérieur, en l’occurrence la mer. Comme nos photos le montrent bien, la décoration est d’un luxe classieux à base d’acajou verni, un bois que l’on n’avait plus l’habitude de rencontrer sur ce type d’unité, mais cher à la marque Riva. Traité de façon moderne, il se justifie complètement.

Le plaisir de vivre à l’extérieur

Venant d’évoquer le « coin » repas interne, allons découvrir la terrasse sur le pont supérieur avec sa table pour quatorze personnes. Grâce à ses 70 m2 de surface en teck, elle accueille aussi deux coins salon et des transats. Mais rappelons-nous, ce 50 mètres est un quatre ponts et c’est donc sur le fly de 75 m2 que nous trouvons la troisième salle à manger extérieure et également deux salons similaires en face à face, des transats à l’arrière et, tout à l’avant, un jacuzzi avec vue dominante. Le pont avant a la prétention, à son tour, de répondre aux souhaits des pratiquants de yachting en offrant un espace de détente, soit deux banquettes en vis-à-vis et un grand solarium. La zone technique se situe légèrement en contrebas. La poupe se veut, elle aussi, conviviale. Pour cela, il faut baisser le tableau arrière qui se superpose à la plate-forme de bain puis ouvrir la porte latérale tribord pour extraire l’annexe et obtenir ainsi une deuxième terrasse. A disposition des passagers un petit salon et un bar animent ce beach-club. En poussant l’investigation du pont inférieur, on pénètre tout d’abord dans la salle des machines où ont été installés deux gros diesels germaniques, MTU V84000 M63, développant chacun 1 360 ch et propulsant ce 50 mètres à 15,5 nœuds. Son autonomie à 14 nœuds serait de 3 000 milles. En ce qui concerne les certifications, notamment au niveau de la jauge, cette unité demeure sous la barre « stratégique » des 500 GT, un avantage.

Une superbe master de 80 m2 !

En effet, toute la partie avant du pont principal est la « chasse gardée » de l’armateur : 80 m2 pour une suite royale, sinon princière, qui comporte à son entrée un bureau puis la zone de couchage. Force est de reconnaître que cette immense cabine parfaitement éclairée par une lumière naturelle ou électrique est en quelque sorte un temps fort de la visite. Moderne, d’un luxe certain mais surtout pas clinquant, elle possède un fort pouvoir de séduction à tel point que l’on en oublierait de découvrir le salon TV contigu privé de l’armateur. Dernier détail et non des moins intéressants, le chantier a enregistré dans la master un niveau sonore, digne du silence : 40 décibels au régime de croisière, du presque jamais vu ! Côté finition, les cabines invités ne font que confirmer le soin apporté à chaque détail de chaque volume de ce quatre ponts. Celles-ci sont au nombre de quatre, et de dimensions presque équivalentes : 22 m2, avec pour chacune une salle de bains avec douche indépendante. La zone équipage est située tout à l’avant de ce pont inférieur. Elle regroupe : la cuisine principale, un mess et quatre cabines soit six couchettes au total, le capitaine jouissant de sa propre cabine, accolée à la timonerie. Cette dernière est impressionnante à bien des égards, à commencer par les nombreux écrans et commandes qui font face au pilote. L’omniprésence de l’électronique nous rappelle tous les progrès réalisés par les ingénieurs de ce domaine. La devise, « tout doit être sous contrôle », s’applique parfaitement au vaisseau-amiral de chez Riva.
Comment rester de marbre (à noter que l’on en trouve beaucoup dans les aménagements intérieurs et bien sûr dans les salles de bains) devant ce yacht baptisé Race qui, en l’occurrence, valide le savoir-faire de la marque pour des unités de cette taille ? Chapeau bas au chantier et aux architectes et designers, pour ce modèle, et pourquoi pas pour de plus gros à venir. Cela ne devrait pas trop tarder.

Fiche technique

Longueur hors-tout
49,00 m
Largeur
9,00 m
Tirant d'eau
2,65 m
Capacité carburant
48 500 l
Eau
12 500 l
Matériau
acier et superstructures en alu
Déplacement
450 t
Motorisation
2 x MTU 8V4000 M63 diesel
Puissance
2 x 1 360 ch
Vitesse maxi
15,5 nds
Autonomie à
14 nœuds : 3 000 milles
Architecte naval
Ferretti Group
Designer extérieur
Officina Italiana Design
Designer intérieur
Officina Italiana Design
Constructeur
Riva - Ferretti Group (La Spezia – Italie)
Importateur
Monaco Boat Service (Monac

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