Présentation

Yacht Class n°23 (dec 2020/jan-fev 2021)

Azimut-Benetti Group

La marque Azimut, propriété de Benetti Group, ne compte pas moins de six familles : Fly, S, Atlantis, Grande, Verve et Magellano. Cette dernière symbolise le genre Navetta qui se caractérise notamment par un volume habitable généreux. Elle s’enrichit cette année d’un 25 mètres aux lignes innovantes et au design intérieur captivant.

Texte : Roberto Franzoni – Photos : DR

Tous les modèles Magellano portent la signature du bureau de design britannique Ken Freivokh, y compris le 25 mètres qui, cependant, semble marquer une étape dans les formes extérieures. De fait, ses lignes, tout en promettant de demeurer intemporelles et donc de ne pas vieillir, expriment indéniablement une forme de modernisme, élégant à bien des égards. Soit dit en passant, Ken Freivokh travaille sur un projet de 30 mètres avec, semble-t-il, des références assez proches du 25 mètres. L’élément principal qui caractérise la conception entière, et finalement le yacht dans son ensemble, est la superstructure presque entièrement vitrée, créée pour transmettre le sentiment d’un penthouse surplombant la mer, plus que sur n’importe quel autre yacht de taille similaire. En cela, il répond directement à la demande des armateurs qui ne veulent rien perdre du spectacle extérieur lors des navigations et des mouillages forains. A noter, vers le cockpit, les garnitures de teck qui s’élèvent du niveau plat-bord vers le flybridge, sorte de rappel de l’ère romantique de la construction en bois. Autre « détail historique », l’escalier en colimaçon qui mène au flybridge depuis le cockpit et qui n’est pas sans évoquer un navire d’époque. L’étrave, presque verticale, contribue à ce clin d‘œil au passé. Toutefois, l’allure générale de cette unité demeure moderne.

Des espaces extérieurs confortables

A le découvrir, on comprend très vite la part non négligeable accordée aux espaces extérieurs de détente dont la surface est garnie d‘un plancher en teck. Commençons par la poupe et son cockpit qui surplombe la plateforme de bains hydraulique qui forme une sorte de beach-club fort agréable lors des mouillages. Plutôt que d’opter pour la traditionnelle banquette en U, Azimut a positionné deux sofas dans le sens de la marche avec, entre eux, une table réglable : position basse pour les collations et position haute pour les repas. Avantage : la vue imprenable sur la mer d’autant que le balcon arrière est en vitrage. Autant dire que ce lieu sera privilégié lors des mouillages. Tout autant, d’ailleurs que le pont avant pourvu de deux banquettes en L symétriques (passage au milieu) où l’on pourra aussi s’installer durant les navigations mais de préférence par temps calme. Quant au flybridge, offrant environ 35 m2 et que l’on rejoint via un escalier en colimaçon trés stylé, il est doté d’un toit sur les trois-quarts de sa surface. Dans l’ordre depuis l’arrière, une belle terrasse accueillant soit un salon soit des transats, un meuble bar, un carré et un poste de pilotage sur bâbord, protégé par un petit pare-brise.

Un designer très éclairé

Pour son vaisseau-amiral, Azimut a fait appel à un designer italien internationalement reconnu dans le domaine de l’architecture intérieur de villas luxueuses et de lieux publics culturels : Vincenzo de Cotiis. Le domaine du yacht est d’une certaine façon une première pour lui. Ce choix, le chantier le justifie par une volonté de franchir une nouvelle étape en créant des intérieurs originaux, et pas seulement avec des pièces rapportées. Ici, le yacht se doit d’être en quelque sorte une création artistique. A noter que Vincenzo de Cotiis aime le matériau polyester composé de fibres de verre. Aussi pour les intérieurs du Magellano, il a utilisé un type spécial de résine élaboré de façon artisanale, qui se traduit par plusieurs couches agrémentées d’une poudre de bronze. Il a « donné vie » à des surfaces de couleur parchemin, en les enrichissant d’un effet opacifiant, avec en plus des motifs et des nuances qui rappellent les pierres précieuses. Le jeu des contrastes est saisissant grâce au noyer foncé ou au marbre Alpi vert. Les formes du mobilier sont en parfaite adéquation avec la décoration et l’on s’aperçoit qu’il y a une continuité entre les volumes. Le summum de l’originalité se découvre dans le salon du pont principal depuis lequel on jouit d’une incroyable vue mer cet endroit étant, bien évidemment, baigné de lumière naturelle. En pénétrant dans cet espace on comprend aussitôt que Vincenzo de Cotiis a souhaité rompre avec les schémas traditionnels : forme des banquettes du salon, possibilité de placer la table de la salle à manger dans le sens de la largeur ou dans celui de la longueur et bien d’autres signes d’originalité…Une certitude, depuis cet endroit la mer demeure très proche. Au coucher du soleil, place à un système d’éclairage à base de lampes classiques et de spots discrets, incrustés dans le plafond qui se charge de créer une ambiance douce et chaleureuse. Force est de reconnaître que Vincenzo de Cotiis maîtrise aussi bien l’apport de la lumière naturelle que la diffusion de l’éclairage artificiel. Il va même jusqu’à rendre la base des sofas lumineux de sorte qu’ils paraissent être en sustentation. L’effet est réussi ! Le pont principal abrite également la cuisine principale totalement indépendante. Le Magellano 25 possède un demi-pont entre le principal et le fly pour accueillir la timonerie qui jouit d’une visibilité irréprochable.

Le pont inférieur, tout aussi luxueux

En ce qui concerne les volumes dédiés au couchage, il faut emprunter l’escalier tribord qui descend vers le pont inférieur réservé aux trois-quarts aux cabines. Celle du propriétaire (25 m2), qui occupe toute la largeur du bateau, se situe presque au centre et possède sur tribord son espace salle de bain en partie ouvert et doté d’un grand hublot, sans oublier le dressing. Sur le plan de la décoration on est en raccord parfait avec le pont principal, le blanc domine. Deux VIP, avec chacune le lit double perpendiculaire au bordé, ont été aménagées sur bâbord tandis que sur tribord on trouve une twin. Dans l’étrave, l’équipage dispose de deux cabines (au total trois couchettes) et d’un coin toilette. Pas de promiscuité car on rejoint cet espace par un accès privé.

Un 30 mètres en projet !

Ce 25 mètres se destine aussi bien aux sorties quotidiennes qu’aux croisières de longue durée. Toutefois son autonomie se limite à 387 milles à 16,6 nœuds avant de faire escale dans un port équipé d’un poste de carburant. Sa propulsion est assurée par une paire de diesels traditionnels MAN V12 de 1 400 ch chacun, accouplés à des transmissions de type V-drive. En vitesse de croisière, 16,6 nœuds, la navigation s’opère tout en douceur avec un niveau sonore discret. Au maximum des régimes moteurs, le Magellano file 23,8 nœuds, de quoi rentrer rapidement à son port d’attache. Dans sa version 2 x 1 550 ch MAN V12 (option) il devrait atteindre 25 nœuds. Avec cette nouvelle unité, Azimut a fait beaucoup plus que rajouter quelques mètres à son Magellano 66. Mieux que cela, il annonce un projet de 30 mètres qui confirme sa volonté d’apporter du nouveau et du plus grand dans le genre.

Fiche technique

Longueur hors-tout
25,22 m
Largeur
6,35 m
Tirant d'eau
1,90 m
Capacité carburant
8 000 l
Eau
1 500 l
Matériau
polyester et carbone
Déplacement
en charge : 85,80 t
Motorisation
2 x MAN V12 diesel
Puissance
2 x 1 400 ch
Vitesse maxi
23,8 nds
Autonomie à
16,6 nds : 387 milles
Architecte naval
Pierluigi Ausonio / Studio Plana
Designer extérieur
Ken Freivokh
Designer intérieur
Vincenzo de Cotiis
Constructeur
Azimut-Benetti Group (Viareggio – Italie)
Importateur
Azimut Yachts France et Monaco (Cannes)

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