Yacht Class n°35 (dec 2023/jan-fev 2024)

Azimut-Benetti Group

La famille Magellano possède désormais son entrée de gamme avec ce 60 pieds imaginé par Azimut et Ken Freihvok. L’ADN de la gamme est absolument respecté avec, comme points forts, une habitabilité et un confort qui rendent les croisières agréables. Sans oublier la carène Dual Mode réputée pour son rendement élevé.

Texte : Alain Brousse – Photos : DR

Dans le groupe Azimut-Benetti, la marque Azimut est tout d’abord un exemple parfait de diversité. Elle explore les quatre genres les plus recherchés : open hard-top, sportfly, flybridge et, depuis 2007, le style « Crossover ». Soit pour le moment un total de 25 modèles de 40 à 100 pieds. La famille Magellano, offrant jusque-là le 66, le 25m. et le 30m., présente désormais une entrée de gamme, le 60 pieds, qui a fait ses débuts au dernier Cannes Yachting Festival. Comme ses grands frères, il arbore une silhouette qui s’apparente à celle d’une Navetta et, en filigrane, à celle d’un Explorer. Ses créateurs, le chantier et l’architecte designer Ken Freihvok, pour son profil, ont décidé de le baptiser « Crossover ».

Un espace commun très convivial

Ce type d’unité met en avant ses volumes intérieurs et l’on a aucune difficulté à les imaginer, ne serait-ce qu’en jetant un simple coup d’œil sur son haut franc bord et sur ses superstructures, relativement imposantes pour un bateau de sa taille. Ces dernières abritent un espace commun dédié à la relaxation, aux collations, aux repas et au pilotage. A l’entrée du pont principal, une cuisine ouverte, dite à l’américaine, est judicieusement placée pour desservir le coin repas à tribord (6 convives), mais aussi celui du cockpit. Un de ses atouts : ne pas masquer la vue extérieure sur l’arrière. D’ailleurs, la lumière naturelle entre généreusement dans cet espace commun qui comporte, sur bâbord, un salon doté d’un sofa en U particulièrement confortable (6 passagers) et, sur tribord, le carré qui d’ailleurs a plus l’allure d’un salon. Ce dernier bénéficie d’une large vue sur la mer grâce à une baie vitrée qui couvre du plancher au plafond. Tout à l’avant de ce volume, sur tribord toujours, deux fauteuils, au demeurant ergonomiques, sont réservés aux pilote et copilote. Le poste de commandes s’intègre parfaitement dans ce décor contemporain qui a été imaginé par le bureau de design intérieur d’Azimut. 

Les trois cabines passagers sur le pont inférieur

Sur le Magellano 60, toutes les cabines ont été placées sur le pont inférieur. On en dénombre trois qui chacune possède sa salle de bain avec douche indépendante. La plus grande, évidemment destinée à l’armateur, se situe au centre et occupe toute la largeur. D’une hauteur sous barrot de 2,05 m, elle dispose d’un lit king size, de deux meubles dressing et d’une banquette biplace que l’on pourra très bien remplacer par un bureau faisant également office de coiffeuse. Pour des raisons évidentes d’espace, la VIP a été aménagée tout à l’avant et la troisième cabine est une twin d’une surface réduite, tout en jouissant de sa propre salle de bain. Enfin, si le propriétaire confie son bateau à un capitaine, celui-ci aura une cabine située tout à l’arrière du pont inférieur avec, comme il se doit, un coin douche-toilette.

Le confort des espaces extérieurs

Les croisières familiales ne peuvent s’envisager sans des extérieurs séduisants et confortables. Même si la poupe n’offre pas ce qu’il est convenu d’appeler un beach-club, elle comporte une plate-forme en teck qui s’immerge aux trois quarts pour, notamment, faciliter la mise à l’eau de l’annexe (longueur : 4,25 m) qui est sanglée sur un ber, le Magellano 60 étant dépourvu de garage. Elle se révèle aussi idéale pour les bains de mer. Un seul escalier sur tribord mène au cockpit totalement abrité par la casquette du fly. Comment ne pas se laisser séduire par son carré disposé de façon à profiter au maximum de la vue mer, cela grâce, entre autres, au vitrage supérieur du tableau arrière. La proximité de la cuisine ouverte laisse entrevoir des pauses repas des plus agréables. Comme leur nom l’indique, les passavants nous guident vers le pont avant dont il faut reconnaître qu’il est un véritable appel au farniente. Soit 17 m² possédant un équipement voué à la détente : une banquette en U avec en vis-à-vis un sofa et entre eux une table. Cet espace ne serait pas complet sans le traditionnel solarium (4 passagers). Le Magellano 60 est un trois ponts dont le supérieur, soit le fly, se veut lui aussi très accueillant. Sa partie arrière est équipée de deux sofas en L avec des tables basses ou bien de quatre transats. En dehors des séances UV, il existe une autre manière de se relaxer : en s’installant dans le carré protégé par le toit qui, au choix, s’ouvre, pour une collation ou un repas grâce au bloc kitchenette (réfrigérateur et grill). Et puisque la météo est au beau fixe, jetons notre dévolu sur le poste de pilotage du fly (deux fauteuils) pour entamer la phase navigation de cet essai.

Une coque de type Dual Mode

A l’instar de ses grands frères, le Magellano 60 est doté d’une coque « Dual Mode » mise au point par Azimut et l’architecte Pier Luigi Ausonio. Sa conception : une carène semi planante étudiée pour offrir un rendement élevé et, de ce fait, afficher une consommation de carburant raisonnable, donc des rejets de CO² à la baisse. D’ailleurs, un Magellano a été testé avec des diesels fonctionnant au biocarburant. Le bureau d’études d’Azimut s’est fixé comme objectif le « low emission ». Nous voici aux commandes de ce 60 pieds avec, depuis le fly, une vue totalement dégagée. Partiellement protégés par un pare-brise, nous goûtons au plaisir de naviguer sur une Méditerranée un rien « moutonneuse ». Dans ces conditions, le Magellano passe en douceur et les rares sillages que nous traverserons ne le troubleront pas. Ses deux diesels MAN16 (2 x 730 ch), son unique version, lui permettent d’atteindre 26,2 nœuds, sa vitesse maxi. Le chantier conseille une vitesse de croisière de 20 nœuds pour une autonomie de 400 milles. A 10 nœuds, il couvre 650 milles sans ravitaillement.A l’issue de cette visite complétée par une sortie en mer, force est de reconnaître à cette unité des qualités qui en font un modèle destiné à un bel avenir.