Yacht Class n°21 (juin-juil-août 2020)

Le Yacht Club de Monaco est, avec l’Automobile Club, l’une des institutions sportives et sociales les plus prestigieuses et les plus actives de la Principauté. Créé en 1953 par le Prince Rainier pour devenir un des éléments du développement économique et touristique du port de Monaco, il a su au fil des années, en conjuguant sport de haut niveau, vie sociale et mondaine, faire de la Principauté de Monaco la capitale mondiale du Yachting. Cette réussite est due aux trois critères nécessaires au lancement de toute entreprise : la volonté politique, les compétences et les moyens.

Texte : Noëlle Duck – Photos : Gilles Martin-Raget, Carlo Borlenghi, Thierry Ameller, MC-Clic, Franck Terlin, Isabelle Touquette, Mesi, Guillaume Plisson, Fausto Picedi,Jack Esten et Georges Lukomski / Archives du Palais princier et DR

Nous avons choisi de prendre comme exemple deux clubs qui perpétuent la tradition, transmettant les valeurs qui font du yachting bien plus qu’un sport, une philosophie, voire une philosophie de vie. L’un est le plus ancien du monde, c’est le Royal Cork Yacht Club, créé en 1720, l’autre, plus récent, est le Yacht Club de Monaco, né en 1953. Jumelés depuis 2015, ils sont tous deux le fruit de la volonté de souverains visionnaires, désireux à travers le développement d’un sport passion, de doter leur pays d’un outil de promotion et de rayonnement. En Irlande, il s’agissait des balbutiements de la pratique du bateau de plaisance, et à Monaco, de l’extension remarquable de la pratique de la voile, véritable phénomène social que les années cinquante allaient baptiser tout simplement « plaisance ».

La création du Yacht Club de Monaco

« Notre avenir est vers la mer » déclare le Prince Rainier III, lors de l’inauguration du Yacht Club, le 17 juin 1953.
Au début des années cinquante, le Prince Rainier III, qui naviguait beaucoup, et pas seulement en Méditerranée, pressentait, avec la prospérité de l’après-guerre, l’expansion du yachting. Il décide alors de doter Monaco d’un yacht-club à l’image de ceux où il est reçu au cours de ses croisières. L’idée force du souverain est que le Yacht Club doit aussi être un des éléments majeurs du développement du port de Monaco, fer de lance touristique de la Principauté.

Monaco, déjà considéré comme une escale de qualité, doit devenir un centre d’activités de loisirs maritimes renommé : voile de plaisance et régate de haut niveau, ski nautique, plongée, archéologie sous-marine, sensibilisation des jeunes au milieu et à l’environnement marin… Tout de suite, le futur club devra se doter des structures permettant l’accueil et la pratique de toutes ces disciplines. Le 17 juin 1953, se tient l’Assemblée constitutive, dans les locaux du Bureau Hydrographique International, quai des Etats-Unis, en présence du Prince Rainier III. Le Conseil d’Administration, aussitôt désigné, se réunit, conformément aux statuts, pour élire le bureau. Sollicité pour accepter la Haute Présidence du Yacht Club de Monaco, le souverain s’adresse à l’assistance :
« Votre geste me touche infiniment et je vous en remercie très sincèrement. Aussi est-ce sans hésitation que j’accepte la présidence que vous m’offrez et je salue avec enthousiasme la création du Yacht Club de Monaco, d’autant que pour moi il répond, depuis longtemps, à un réel besoin.
En effet, j’ai souhaité que nous puissions accueillir et grouper les yachtmen qui viennent ici par une organisation digne de l’équipement touristique de la Principauté.
La lacune d’hier est maintenant comblée et ce, grâce à l’ardeur et au travail de monsieur Paul Gignoux et de ses collaborateurs de l’International Sporting Club. Je les remercie et je les félicite d’avoir du si rapidement réaliser ce projet.
Je remercie également la Société des Bains de Mer de sa compréhension et de son effort en donnant la vie à ce club ainsi qu’au siège qu’elle a voulu le plus attrayant…
Qu’il me soit permis de formuler le souhait très sincère que le Yacht Club de Monaco accomplisse pleinement sa mission de trait d’union entre les gens qui aiment la mer, qu’il serve les intérêts touristiques et de propagande de Monte-Carlo et qu’il n’ait, à l’intérieur comme à l’extérieur, que des sympathies et des amis ».

Le Club n’ayant pas encore de locaux propres, il est hébergé par la Société des Bains de Mer, dans l’ancienne Poterie, avenue d’Ostende, qui installe une vitrine dans le hall de l’Hôtel de Paris pour y exposer les coupes et trophées du Yacht Club. Et sans perdre de temps, on se met au travail !

Le sport , le glamour et le prestige

Le Prince Rainier III va exercer la présidence du Yacht Club jusqu’en 1966 avec la double compétence d’un souverain attaché au développement du port de Monaco, et d’un marin confirmé. Il a possédé de très nombreux bateaux de plaisance, voiliers ou motor-yachts, parcourant mers et océans durant ses croisières d’été en famille. Elles sont pour lui une priorité absolue : en 1955, il décline l’invitation du Yacht Club d’Agadir à venir assister au mois d’août à la course-croisière Agadir-Las Palmas, car il sera en mer à cette époque. La Princesse Caroline perpétue la tradition des croisières familiales d’été à bord de son motor-yacht Pacha III. La Princesse Grace, dont le père et le frère étaient champions d’aviron, naviguait en Star, le bateau favori des jeunes gens de bonne famille de la Côte Est – les frères Kennedy en trustaient les Championnats -, et on pouvait souvent la voir, en baie de Monaco, à la barre de son Nibbly. C’est dire si leurs enfants, habitués à naviguer dès leur plus jeune âge, seront familiers de la chose maritime. Et c’est le Prince Albert II qui décida en 1995, d’acquérir Tuiga, dont Eric Tabarly lui avait dit « qu’il était le plus beau yacht du monde ».

Chaque fois qu’il le pouvait, le Prince Souverain était sur le plan d’eau des régates pour en donner le départ à bord de son bateau personnel ; ou alors il sillonnait le port aux commandes d’un Riva. Ami de Carlo Riva, le Souverain, décidément visionnaire, anticipant le succès des magnifiques canots automobiles nés sur le lac Iseo, avait favorisé son installation sur le port de Monaco, qui est toujours la base de Riva en Méditerranée.

En 1954, la Grande Semaine Internationale de la Voile voit régater des 6 M JI, des 5,50 M JI et des Star. L’année se termine en beauté le 18 décembre avec la Coupe Monégasque de Noël de ski nautique, sport très en vue à cette époque, pratiqué partout en été dans les stations de la Côte d’Azur autant que sur les plans d’eau intérieurs. Parallèlement, le Prince Rainier III poursuit une politique de prestige, en faisant membres d’honneur des personnalités issues des familles royales : la Princesse Antoinette, sa sœur, dès l’été 1953, puis le Prince Philipe d’Edimbourg, le Roi Gustave VI de Suède, l’ex-roi Farouk d’Egypte, exilé à Rome, familier de la Principauté, l’Infant Juan Carlos d’Espagne. Les journalistes Pierre Lazareff et Jacques Goddet, directeur général du journal l’Equipe se verront également offrir le prestigieux sésame, alors que, côté politique, on note que Maurice Arrexck, maire de Toulon, écrit pour le solliciter.

En 1984, le Souverain nomme le Prince Héréditaire Albert, à la présidence du Yacht Club. A 26 ans, le futur souverain va insuffler au Club un développement tous azimuts. Sportif accompli et manager d’envergure, il va créer ou favoriser la venue de grandes compétitions internationales. On régate à Monaco, en hiver avec la Primo Cup, en été avec les maxis, on organise même une transat entre Monaco et New-York. Les courses de haut niveau attirent les propriétaires, la fine fleur des équipages internationaux appréciant un accueil chaleureux, le sens de la fête, le cadre unique offert par le Port Hercule ; on en viendrait à apprécier les humeurs du régime de vents capricieux qui rend le plan d’eau très technique 

Depuis sa création, l’école du voile du Yacht Club, dont la marraine est la Princesse Caroline, voit passer tous les enfants de la Principauté. Il est une pépinière de régatiers, où les propriétaires viennent choisir leurs équipages. C’est là que se joue la transmission, qui fait de jeunes sportifs les yachtmen de demain, une des valeurs auxquelles toute l’équipe du Yacht Club est attachée, et qui fédère les générations.
En 1994, pour fêter les 10 ans de Présidence du Prince Héréditaire, le Club organise une manifestation innovante, entièrement dédiée au yachting classique, en plein renouveau à cette époque. La Monaco Classic Week va réunir des canots automobiles, des motor-yachts et des voiliers de tradition. Un rassemblement d’un nouveau genre, qui aujourd‘hui encore, draine tous les deux ans à Monaco les plus beaux yachts du monde, réunis par des armateurs passionnés. Cette année-là, à Saint-Tropez, la Nioulargue est à son apogée. Le grand vainqueur est Tuiga, un cotre de 1909, appartenant à la Classe des 15 Mètre de Jauge Internationale, signé du grand architecte écossais William Fife, qui sort de restauration. Ce bateau est une œuvre d’art, qui séduit le Prince Albert et tout son staff. Quelques mois plus tard, Tuiga devient le bateau amiral du Yacht Club de Monaco. De la Classe des 15 Mètre, – ou 15 M JI -, dont il fut construit 20 unités, il n’en reste que quatre survivants. En 2011, le Yacht Club les réunit pour une régate historique, temps fort de la MCW, alors qu’ils n’ont pas couru ensemble depuis 73 ans !

Le Yacht Club, à l’étroit dans ses locaux du quai Antoine 1er, méritait un Club House digne de son succès. C’est à l’architecte Norman Foster qu’est confiée la réalisation de ce « paquebot » immaculé, dont la construction prendra dix ans, et qui sera inauguré en Juin 2014. De l’avis des yachtmen du monde entier présents ce soir-là, c’est le plus beau du monde ! Fort de 2 000 membres, représentant 60 nationalités, le Club réunit sous son guidon le plus grand nombre de yachts privés du monde. Leurs propriétaires se rejoignent au sein de La Belle Classe Tradition, où se groupent les yachtmen d’aujourd’hui, soucieux de perpétuer l’étiquette navale et l’esprit qui anime les gens de mer.

Le jumelage qui rapproche les yacht clubs du monde entier

Quand on regarde la liste des clubs jumelés au Yacht Club de Monaco, il est évident que les yachtmen de diverses nations ont eu à cœur de tisser des liens qui leur permettent de se retrouver, au sein de clubs semblables au leur, et de se sentir chez eux, en profitant de l’accueil et d’infrastructures qui font de leur escale un moment privilégié. Voici comment les statuts du YCM définissent le jumelage avec un autre club :
Le jumelage entre les deux clubs doit permettre :
– Le développement de l’activité sportive entre les clubs ainsi que la libre participation à toutes les activités sportives pour chacun de leurs membres, aux mêmes conditions.
– Le libre accès, pour tous les membres sociétaires des deux clubs, au siège social, restaurant et salons ainsi qu’aux services respectivement offerts, sur présentation de la carte de membre et une lettre d’introduction, pour une durée maximum de trente jours.
– Les échanges avec les Ecoles de Voile respectives, tant des sportifs que de leurs entraîneurs.
– L’affiliation en tant que membre actif est obligatoire après 6 mois de résidence pour tous les membres de l’un des deux clubs jumelés venant habiter dans le pays de l’autre, selon les statuts propres à chaque club.

En réalité, quand on regarde de près l’histoire du Royal Cork Yacht Club, on découvre que ce ne sont pas les Anglais qui ont inventé le Yachting, mais les Irlandais, et l’Irlande étant une république indépendante, il n’est même pas permis de dire « les Britanniques » ! Mais foin de chauvinisme, on doit aux Anglais d’avoir, dans les endroits les plus éloignés de leur empire colonial, alors qu’ils étaient les maîtres de l’univers maritime, voulu retrouver un peu de leurs habitudes. Le plus ancien yacht club d’Asie, le Republic of Singapore Yacht Club, jumelé avec le YCM, a été créé en 1826, lors de l’épopée commerciale de la Compagnie des Indes Orientales, en pleine colonisation britannique. Le Royal Bombay Yacht Club, dès 1846, regroupait les sujets de sa Majesté en poste dans le vice-royaume des Indes. Celui de Hong Kong, posté à l’avant-garde de la Chine, qui forme encore aujourd’hui des générations d’excellents régatiers, permettait de profiter d’un splendide plan d’eau, bien venté, parsemé d‘îles plantées dans une eau d’un vert émeraude exotique en diable. En Méditerranée, le Yacht Club de Malte, planté à l’entrée du port de ce caillou aride idéalement placé entre Orient et Occident, offrait la fraîcheur de ses sols de marbre et le confort de ses canapés Chesterfield au retour de la première grande course au large de la Méditerranée, la Middle Sea Race. En Espagne, où les souverains pratiquaient la régate au plus haut niveau, le RCN Barcelona accueille, depuis 1879, les yachts croisant en Méditerranée occidentale.

En Amérique du Sud, Argentine et Brésil possèdent des clubs dynamiques, créés par les Européens venus s’installer au XIXe siècle. Tandis qu’aux Etats-Unis, le New York Yacht Club, la plus vénérable institution de la Côte Est, a écrit les plus belles pages de l’histoire du Yachting avec la saga de la Coupe de l’America. New York possède un autre club, organisateur de régates qui slaloment au pied de Manhattan, dont il est le plus important club sportif, animé par une équipe qui ne manquerait la Monaco Classic Week pour rien au monde : le Manhattan Yacht Club est l’un des clubs réciproques le plus dynamiques de tous ceux qui sont liés au YCM.

Ce panorama non exhaustif nous amène à faire connaissance avec le plus ancien Yacht Club du monde, celui de Cork, au sud de l’Irlande, jumelé depuis le 28 juin 2015 avec le Yacht Club de Monaco.

Retour sur l’histoire du Royal Cork Yacht Club

C’est en effet à cette époque que l’idée de posséder des bateaux pour s’amuser a vu le jour quelque part aux Pays-Bas, où, chassé par Cromwell, le jeune Roi d’Angleterre Charles II, également Roi d’Ecosse et d’Irlande, trouve refuge en 1648. Il découvre lui aussi les plaisirs de la voile. Quand son exil prend fin, en 1660, il ramène un yacht nommé Mary, à bord duquel il navigue sur la Tamise. Evidemment, les courtisans lui emboitent le pas, et parmi eux, l’Irlandais Murrough O’Brien. Très vite, à Cork, la pratique de la voile, encouragée par le souverain, remporte un franc succès. Vers 1720, l’intérêt pour ce sport a suffisamment progressé pour que le jeune William O’Brien, 9e Lord Inchiquin, âgé de 26 ans, une des personnalités les plus importantes du royaume, et cinq de ses amis officialisent leurs activités et créent « The Water Club of the Harbour of Cork ». Ils s’installent dans un château, où ils établissent leurs statuts, qui régissent encore aujourd’hui, la pratique sportive, l’accès au titre de membre, les rendez-vous sociaux, pour instaurer un certain nombre de règles, connues aujourd’hui en tant que « The Old Rules », que nous pourrions traduire en français par « l’Etiquette ». C’est ce qui rapproche le Yacht Club de Monaco du Royal Cork Yacht Club, le respect des traditions, le désir de transmettre, et l’ambiance sportive et distinguée très attractive, avec pour preuve un nombre de membres proche de 2000. Mais revenons à l’Histoire, qui joue un grand rôle dans celle du Club. Sans aucun doute, l’influence de la Révolution américaine et de la Révolution française, pesèrent sur la décision de la Royal Navy de conforter sa présence dans le port très protégé de Cork, dont l’emplacement stratégique était primordial. Kinsale, autrefois la plus importante base navale sur cette côte, avait dû céder la place à Cork, le tirant d’eau insuffisant du port ne permettant pas d’accueillir les navires de guerre. En 1806, le « Water Club of the Harbour of Cork » devient le « Cork Harbour Water Club ». Puis, c’est le mot « Harbour » qui disparaît, et dans les années 20, cédant à la mode naissante lancée par quelques clubs qui avaient attaché le mot « yacht » à leur nom, c’est au tour du mot « Water ». Enfin devenu le « Cork Yacht Club », le Club acquiert en 1831, par décision du roi William IV, le privilège de devenir « Royal ».

Un club sportif, une escale agréable

Demandez-le autour de vous, une escale au RCYC laisse un excellent souvenir à celui qui, après une traversée mouvementée en mer d’Iroise, vient profiter de la légendaire hospitalité irlandaise. Je me souviens d’une arrivée d’une étape de la Course du Figaro, dans les années 70, où, après une navigation musclée, nous fûmes accueillis par les incontournables ballades de Sean O’Riada, jouées par un non moins incontournable « fiddle », (le nom local du violon), et le plus délicieux irish coffee qu’il m’ait été donné de déguster, offerts par l’équipe du Club. Inoubliable ! A Cork, sur un plan d’eau qui serpente entre les rives d’un profond estuaire, nimbé le matin, même en plein été, d’une brume fantomatique, on régate beaucoup, sur de petites unités, Laser, Optimist, et autres dériveurs, qui permettent d’assurer une solide formation aux jeunes du club. Ce qui s’avère nécessaire car une fois en pleine mer, les conditions sont souvent difficiles, voire brutales. Le club compte 1 800 membres, et nombre d’entre eux sont aguerris à la course au large. On les retrouve participant à de grandes épreuves : Fastnet Race, Cowes Week, Round Ireland Race, et on les voit en été, naviguant le long des splendides côtes sud et ouest irlandaises. Sa situation géographique en fait une escale parfaite, à la fois festive et technique sur la route du Nord, pour les yachts venus de Méditerranée. La Scandinavie, voire les régions du cercle polaire, sont des destinations très à la mode depuis quelques années pour les croisières d’été des motor-yachts d’exploration dont raffolent les propriétaires de ce type de navire, souvent membres du Yacht Club de Monaco. Membre de la Communauté Européenne depuis 1973, l’Irlande, à mi-chemin entre la Méditerranée et la Scandinavie par la route de l’Ouest, permet aussi de laisser le bateau en escale prolongée. Toutes les conditions étaient réunies pour que le jumelage resserre les liens tissés au fil des années entre les deux clubs. Qui se préparaient à une célébration grandiose, celle des 300 ans du Club irlandais. Le Championnat d’Europe IRC devait rehausser la Cork Week, mais il faut hélas parler de tout cela au passé, Saint Patrick, lui-même, n’ayant pas réussi à vaincre le virus !


Remerciements

Thomas Fouilleron et Sylvie Ruau, archives du Palais princier de Monaco. Gavin Deane, directeur général du RCYC. Isabelle Andrieux, Maguelonne Turcat pour leur disponibilité en cette période compliquée, toutes Archives et services de communication étant fermées.

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