Yacht Class n°20 (mars-avril-mai 2020)

EXPEDITION OCEANOSCIENTIFIC

Info : Du fait du Covid-19 : Report de l’expédition pour un départ du Y.C.M. lundi 8 juin, à l’occasion du WORLD OCEANS DAY, puis un retour lundi 22 juin.

Avant son long périple dans les mers du grand sud (voir notre précédente édition), Yvan Griboval, organisateur d’expéditions, va effectuer une boucle en Méditerranée, à la voile, afin de procéder à une série de prélèvements au large des côtes françaises, espagnoles et marocaines. Objectif : évaluer le degré de pollution plastique et communiquer sur l’impérative nécessité de protéger les océans. Cette honorable mission est placée sous le signe du chiffre 20.

Texte : Philippe Leblond – Photos : OceanoScientific et Thierry Martinez

20 jours de navigation, 20 échantillons, 20 semaines de laboratoire, 20 mois d’exploitation… L’imminente expédition  » Contaminants Méditerranée 2020″ montée par le navigateur Yvan Griboval, membre du Yacht Club de Monaco, pour le compte d’OceanoScientific, prendra le départ jeudi 26 mars du port de Monaco pour y revenir le 9 avril. Cette boucle longera les côtes françaises et espagnoles, direction le Maroc. La navigation retour passera au large des îles Baléares. A son bord, une douzaine de marins expérimentés et une éminente spécialiste suédoise de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), Linn Sekund, qui travaillera en liaison avec le laboratoire de l’IAEA (Agence internationale de l’énergie atomique) des Nations Unies, à Monaco, ainsi qu’avec l’Ifremer, fidèle partenaire d’OceanoScientifc depuis la création de son programme d’expéditions, en 2006.

Des prélèvements à l’embouchure des fleuves

Le parcours, dont les escales seront Cannes, Marseille, Barcelone et Nador, sera ponctué d’une vingtaine de prélèvements dont certains à l’embouchure du Rhône et de l’Ebre (Espagne), partant du constat qu’une part majeure de la pollution marine provient des terres. Les échantillons seront collectés sur ordre des scientifiques en fonction des informations satellitaires dont ils disposent. A l’issue des analyses en laboratoire, les interprétations seront comparées à celles émises par d’autres études de la communauté scientifique internationale, de quoi rédiger collégialement une publication très élaborée. Par ailleurs, un OBR (On Board Reporter) équipé d’un drone réalisera plusieurs formats vidéo, prêts à diffuser.
Les escales, notamment en Espagne et au Maroc, seront organisées avec le concours d’acteurs locaux, à même d’amplifier le message destiné à diminuer la pollution plastique. A Barcelone, l’équipe d’OceanoScientific sera accueillie au Real Club Nautico, par Theresa Zabell, la double championne olympique espagnole de voile, fondatrice et présidente de la fondation Ecomar qui mène une mission du même ordre depuis une vingtaine d’années. En lien avec la présence à bord d’OceanoScientific Explorer de Saïd Ben Amar, premier Marocain à avoir traversé l’Atlantique à la rame, l’escale à Nador sera l’occasion de mener une opération de sensibilisation en étroite collaboration avec la Fondation Mohamed VI qui lutte pour la protection de l’environnement.
Pour mener à bien cette navigation hauturière à la recherche des contaminants, Yvan Griboval, ancien skipper de haut niveau (Volvo Ocean Race, Route du Rhum), a encore jeté son dévolu sur un voilier de course. Et pas n’importe lequel : l’ex-Club Med, le maxi-catamaran (33,50 m x 16 m) vainqueur de The Race 2000, sprint autour du monde en 62 jours. Yvan part du principe que naviguer à la voile est bien sûr plus vertueux, et que le potentiel de vitesse des grands voiliers de course au large permet d’échapper à d’éventuelles dépressions ou de les contourner. L’équipage accueillera à bord l’Espagnol Guillermo Altadill, équipier de Grant Dalton sur Club Med lorsque celui-ci remporta The Race. A bord également, Abhilash Tomy, seul Indien à avoir accompli un tour du monde à la voile sans escale… Pour ce qui est de l’équipement de Club Med, rebaptisé Ocean Pearl, il comportera deux annexes semi-rigides, du matériel de plongée, des congélateurs pour stocker les échantillons prélevés et, dans chaque coque, un OSC System, dispositif de collecte/transmission automatiques des données d’une quinzaine de paramètres océanographiques.

Faire passer le message en milieu scolaire

Au retour de cette expédition, OceanoScientific mettra en œuvre, avec les établissements scolaires, de nombreux programmes de sensibilisation, notamment à Monaco, en accord avec les autorités de la Principauté. L’objectif est de cibler les jeunes de 8 à 12 ans afin de les sensibiliser au dérèglement climatique et à la préservation des océans et de leur biodiversité. Cette campagne scientifique et de médiation reçoit bien sûr l’appui du Prince Albert II de Monaco, dont on sait l’attachement à la cause environnementale, comme en attestent les nombreuses actions développées par la Principauté dans ce domaine.

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