Présentation

Yacht Class n°18 (sept-oct-nov 2019)

Prestige Yachts – Groupe Beneteau

C’est la plus grosse unité de la gamme Flybridge Line. Et incontestablement, elle symbolise au mieux le modèle destiné à la croisière familiale. Pour cela elle dispose d’aménagements extérieurs et intérieurs savamment étudiés. La Prestige 590 renforce la renommée de la marque. Cet essai en est l’un des révélateurs.

Texte : Alain Brousse – Photos : J-J Bernier et B. Dino Bonomo

A ceux qui par inadvertance l’auraient oublié et à ceux qui l’ignoreraient, Prestige est une entité du Groupe Beneteau. Elle est sans conteste l’une des réussites de ce groupe qui, soit dit au passage, réunit aujourd’hui douze marques. Depuis sa création, Prestige n’a cessé de se développer avec la collaboration de Garroni Design qui a su créer une image de marque et de style dont on ne peut que saluer le succès. Mars 2019, les modèles Prestige font escale au vieux port de Cannes et parmi eux le vaisseau-amiral des Flybridge Line, la 590, qui aurait bien du mal à cacher ses origines tant sa silhouette dégage la « personnalité Prestige ». Coup de chapeau aux Garroni, auteurs de cette gamme depuis sa création et toujours dans la course : Vittorio, le père et Camillo, le fils. Honneur également au nouveau Directeur Général, Erwin Bamps, présent lors de cet essai et qui s’est fendu de quelques déclarations nous apprenant, entre autres, que parmi ses objectifs, il mettait en tête de liste l’intention de faire évoluer les Prestige dans le sens de l’amélioration tout en reconnaissant que l’équipe actuelle avait déjà atteint un très bon niveau de qualité. Sous entendu : tout est perfectible… message reçu !

D’origine avec des pods Zeus

A peine à bord, on devine sans mal que, les moteurs tournant au ralenti, nous allons appareiller sans attendre. Le temps n’étant pas au beau fixe (pire) nous misons sur la timonerie du pont principal, délaissant le poste de pilotage du flybridge. Dans les cales moteurs : deux Cummins 8,3 litres qui développent chacun 600 chevaux, reliés à des embases de type Zeus qui nécessitent une conception de carène particulière. En effet, les pods Zeus ne fonctionnent que dans des tunnels, question d’efficacité. Un équipement de rigueur très apprécié durant les manœuvres : le joystick. D’une seule main, mais avec les deux yeux, nous quittons le Vieux Port de Cannes. Pour très vite tester la capacité de la carène à s’extraire de sa gangue liquide, soit 14 secondes pour passer de 0 à 20 nœuds et 30 secondes pour atteindre sa vitesse maxi enregistrée : 27 nœuds, soit deux de moins que la performance chantier. Par rapport au régime maxi du motoriste il ne manquait que 50 tr/min, pas vraiment de quoi mettre en doute le choix d’hélice. Force est toutefois de reconnaître que la Prestige 590 et ses deux 600 chevaux ne chôment pas sur l’eau. Certaines impressions et, plus sûrement, certains chiffres le prouvent. Facilement « manœuvrable » au port elle se révèle très maniable sur l’eau, quelle que soit la vitesse choisie. Vu sa docilité elle se passera volontiers d’un skipper, et apportera beaucoup de plaisir à son armateur qui ne manquera pas d’en prendre les commandes.

Un hard-top en option

Les Prestige ont beau devoir leur réputation à leur volume habitable, chacune n’en possède pas moins des espaces extérieurs intéressants. La poupe offre une plate-forme de bains garnie de teck et hydraulique, ce qui facilite la mise à l’eau du tender. De fait lorsque le propriétaire a pris l’option de la cabine équipier, il ne dispose pas de garage et sangle son annexe sur cette plate-forme (longueur maxi : 4,50 m). Quelques marches plus haut, seulement sur bâbord, on accède au sacrosaint cockpit aux dimensions respectables avec, sur tribord, une banquette en L et sa table réglable électriquement à double plateaux rabattables. Six passagers s’y installeront en navigation ou au mouillage avec, au programme, collations ou repas. De chaque bord, un passavant, suffisamment large mais pas trop non plus, mène au pont avant. Le balcon étant légèrement bas, on se sert de la main courante pour les passages délicats. La Prestige présente un roof recouvert de matelas de bain de soleil pour minimum quatre personnes. La plus grande surface extérieure est de toute évidence le flybridge que l’on rejoint via un escalier discret et esthétique, emprunté aux voiliers. Un bimini-top apporte l’ombre souhaitée. Mieux encore, il existe l’option du hard-top ouvrant. Le carré (banquette et table) accueille jusqu’à huit passagers. Placé derrière le poste de pilotage, un bloc kitchenette est le bienvenu pour les encas agrémentés de grillades. Le plancher du fly est en forme de V (très légère déclivité dont il est bon cependant de se souvenir en cas de déplacements lors des navigations) avec en son centre une « rigole » transversale permettant l’évacuation de l’eau. Remarque : on verrait d’un bon œil une sellerie plus soignée ; voilà qui devrait faire partie des améliorations à venir…

Priorité à la master

Incontestablement la marque Prestige s’est fait valoir au travers de ses aménagements intérieurs dont l’ergonomie saute aux yeux et qui s’avèrent très confortables dès les premières heures passées à bord. En pénétrant dans l’espace commun du pont principal, on apprécie l’emplacement de la cuisine située à l’entrée pour à la fois servir le cockpit et le salon-salle à manger. Les repas pris à l’intérieur (six personnes) le seront dans l’espace consacré comprenant une banquette en U et une table réglable en hauteur par commande électrique, mais aussi horizontalement, manuellement cette fois, en rabattant les panneaux. Lui font face deux autres banquettes, côté salon, derrière le poste de pilotage. On remarque une ouverture vers le passavant, utile en cas de manœuvre urgente sur le pont. La timonerie dispose d’une banquette en cuir biplace confortable. Le tableau de bord, assez compact, n’a pas fait l’objet d’une réelle étude de design mais il est ergonomique. Toutefois, on aurait préféré un joystick positionné plus près des leviers inverseurs-accélérateurs. La visibilité est satisfaisante pour le pilote et d’une manière générale, dans l’espace commun on bénéficie d’une vue panoramique à 360 degrés, d’où une luminosité parfaite. En matière de cabines couchage, le concept Prestige est respecté : soit tout d’abord la master à laquelle on accède par un escalier privé (face à la cuisine). Elle occupe toute la largeur avec, à bâbord, un « tête-à-tête » pour le petit déjeuner servi en cabine. Elle possède bien évidemment sa propre salle de bains et son dressing. Remontons sur le pont principal qui, à l’avant, présente un escalier menant à l’espace avant du pont inférieur, comprenant une cabine VIP avec deux lits séparés qui ne font qu’un en les rapprochant, et une cabine à couchettes twins. Chacune de ces cabines possède sa salle de bains privative, un avantage si l’on souhaite placer cette Prestige sur le marché de la location.
La plus grosse unité des Prestige Flybridge Line a démontré, si toutefois il en était besoin, que le chantier ne déviait pas de sa trajectoire et poursuivait sa quête du marché de la vedette flybridge sous le pavillon de la qualité. De quoi le rendre hautement « exportable ».

Fiche technique

Longueur hors-tout
18,70 m
Largeur
4,84 m
Tirant d'eau
1,35 m
Capacité carburant
2 200 l
Eau
760 l
Matériau
polyester
Déplacement
lège : 19,5 t
Motorisation
2 x 600 ch Cummins 8,3
Vitesse maxi
27 nds
Autonomie à
20 nds : 251 milles
Architecte naval
Garroni Design JP Concepts - Prestige Engineering
Designer extérieur
Garroni Design JP Concepts - Prestige Engineering
Designer intérieur
Garroni Design JP Concepts - Prestige Engineering
Constructeur
Prestige Yachts - Groupe Beneteau (Les Herbiers)

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