Présentation

Yacht Class n°12 (Mars-avril-mai 2018)

FERRETTI GROUP

Avec une régularité de métronome, les dirigeants de Ferretti Yachts renouvellent et étoffent leur gamme de modèles flybridge. En 2017, pas moins de deux nouvelles unités, le 780 et le 920. Ce dernier avale les milles avec un bel appétit et glisse sur la mer à 30 nœuds, au mieux de sa puissance. Qu’il se présente en version quatre ou cinq cabines, il offre indifféremment un confort digne d’éloges.

Texte : Alain Brousse – Photos : DR

S’il est une marque qui peut faire office de référence en matière de flybridge de 15 à 30 mètres, c’est bien Ferretti Yachts dont la gamme comprend huit modèles (450, 550, 650, 700, 780, 850, 920 et 960). Il existe une cohérence indéniable entre chacun d’eux, tant au niveau de la silhouette qu’en matière d’aménagements intérieurs. Ils symbolisent on ne peut mieux la croisière familiale. Leur design extérieur évolue avec le temps tout en conservant l’ADN de la marque. Selon l’expression consacrée, « leurs lignes vieillissent bien » grâce entre autres à leur aspect intemporel. A ce titre, Ferretti Yachts fait continuellement appel au cabinet Zuccon International Project, depuis plus de 25 ans. Le 920 « sort » donc des bureaux du designer romain avec ses lignes d’une subtile agressivité. A voir sa carène issue du bureau interne Ferretti Group Engineering attaquer la surface de la mer, on lui découvre une envie d’en remontrer. Ce qui nous engage à attaquer aussitôt la phase essai.

Un rendement intéressant

Le premier 920 de la « série » recèle dans sa salle des machines, au demeurant très représentative du professionnalisme des techniciens du chantier, une paire de MTU 16V2000 M96, soit de façon plus pragmatique : 2 x 2 435 ch. Il s’agit là de la version la plus puissante. Sans rechercher à tout prix la performance, il n’est pas désagréable de savoir que son yacht est capable, comme cela va être le cas avec ce 920, d’atteindre 30 nœuds. En établissant la courbe de rendement depuis la vitesse minimale de planning (12,9 nœuds à 1 200 tr/min) et tous les 200 tr/min, on constate avec satisfaction qu’entre 1 800 et 2 200 tr/min, les résultats demeurent plus que corrects. A l’allure de croisière économique, 15 nœuds à 1 500 tr/min, l’autonomie avoisinent les 450 milles. Le chantier a choisi d’équiper ce 920 des deux systèmes de stabilisateurs : gyroscopique (Seakeeper) et FIN zero speed. Si l’on est que peu sensible à la différence de prix, pourquoi pas… Cependant l’armateur ou le capitaine qui préfère une carène avec le moins d’aspérités possibles optera pour le gyroscopique qui s’avère assez efficace. Pour un confort de pilotage accru, la direction hydraulique du 920 est dotée d’un correcteur de barre : vous amorcez un virage et si ensuite vous lâchez la barre, celle-ci revient automatiquement au cap précédent. A l’épreuve du sonomètre réalisée à 2 000 tr/min, la vitesse de croisière conseillée (23,8 nœuds), les relevés sont sinon valorisants, du moins dans la moyenne : 77 dbA dans le salon, 66,8 dBA dans la master, mais 82,6 dBA (niveau élevé) dans la cabine VIP, située au centre du pont inférieur et adossée à la salle des machines. Le chantier est conscient de l’amélioration à apporter au niveau de l’insonorisation, et nous ne doutons pas qu’il agira dans ce sens pour les 920 à venir.

Un sunbridge digne de ce nom

Il va sans dire qu’un tel modèle, dédié à la croisière, se doit de présenter des espaces extérieurs conçus pour le farniente. Force est de constater que les passagers en quête de loisir et de décontraction n’ont pas été oubliés. En basculant électriquement le tableau arrière et en immergeant la plateforme de bains, on libère le tender, un Williams Jet de quatre mètres. Il suffit ensuite de remonter la plateforme et d’installer un plancher en teck pour obtenir un beach club. De chaque bord, un escalier mène au cockpit, de conception assez simple avec une table pouvant regrouper huit convives. Son atout : il est entièrement protégé par la casquette du fly. On accède facilement au sunbridge par un jeu de marches sur bâbord et, sans surprise pour les habitués de la marque, on découvre une belle surface, environ 70 m2, qui se décline avec des transats sur la partie arrière à moins de choisir un jacuzzi, sur tribord un salon-salle à manger avec en vis-à-vis un meuble cuisine-bar imposant (choix du propriétaire) et de ce fait très complet en équipements. Un hard-top (option incontournable à notre avis), en composite à base de fibre de carbone et vitré aux trois-quarts, abrite l’espace avant du sunbridge. Celui-ci offre également un poste de pilotage doté d’une banquette double. A sa gauche se trouve un escalier qui descend vers la timonerie dont la console relativement design intègre quatre écrans de navigation et de contrôle. La barre est centrale. Le capitaine prend place sur un fauteuil réglable électriquement et jouit d’une visibilité sur 200 degrés. Cap sur le pont avant dont le rouf est garni de trois matelas bain de soleil et se termine par une banquette pour quatre passagers. Les deux tables sont les bienvenues pour les collations et le « pique-nique ». Les repas avec vue mer seront servis de préférence dans le cockpit.

Trois ou quatre cabines

Nous sommes à bord de la version européenne, sachant que pour les Etats-Unis et l’Asie, les aménagements du 920 seront quelque peu différents, notamment avec une cuisine ouverte sur la salle à manger alors que de ce côté de l’Atlantique on préfère l’indépendance de ce lieu de « travail », la discrétion des fourneaux primant. La cuisine à l’européenne, indépendante donc, est adjacente à l’espace salle à manger (huit convives) qui fait partie du volume commun au salon (un sofa pour huit passagers) éclairé comme il se doit et offrant simultanément un large panorama extérieur grâce à de grandes surfaces vitrées latérales. En poursuivant notre visite du pont principal vers l’avant, on se rend dans la master qui comporte tout d’abord un dressing (une mini cabine qui gagnerait à comporter plus de rangements). Occupant bien évidemment toute la largeur, cette dernière bénéficie d’un éclairage naturel abondant diffusé par des hublots rectangulaires sur toute la longueur. Là aussi la vue mer est au programme. Le lit de type king size, placé dans le sens contraire de la marche, fait face à un mur orné d’un grand écran TV. Derrière cette cloison nous trouvons la salle de bains avec des WC indépendants, une douche à l’italienne et deux vasques en onyx, le tout dans un décor aux finitions vraiment soignées. Les « appartements » des passagers sont regroupés sur le pont inférieur. Deux versions possibles, soit trois cabines (une VIP, une guest double et une twin), soit quatre cabines (deux guests doubles et deux twin), dans les deux cas l’équipage dispose, tout à l’avant, d’une cabine capitaine, de deux cabines avec chacune deux bannettes superposées, un carré et deux coins toilettes. L’accès équipage a été placé près de la cuisine, évitant toute promiscuité avec les passagers. Un atout supplémentaire pour le charter, possibilité dont le 920 peut se prévaloir, mais à l’origine il demeure une acquisition « pertinente » pour la croisière familiale. Qui plus est, un modèle qui traversera aisément les années et se fera une place privilégiée sur le marché de l’occasion. Cela compte pour certains acheteurs dont les deux meilleurs moments restent l’acquisition et la revente, c’est bien connu.

Fiche technique

Longueur hors-tout
28, 49 m
Largeur
6,78 m
Tirant d'eau
2,20 m
Capacité carburant
9 000 l
Eau
1 320 l
Matériau
polyester
Déplacement
en pleine charge : 99 t
Motorisation
2 x MTU 16V2000 M96
Puissance
2 x 2 435 ch
Vitesse maxi
30 nds
Autonomie à
en croisière : 300 milles
Architecte naval
Ferretti Group Engineering
Designer extérieur
Zuccon International Project
Designer intérieur
Zuccon International Project
Constructeur
Ferretti Yachts
Ferretti Group (La Spezia - Italie)
Importateur
Abys Yachting (Antibes)

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