Présentation

Yacht Class n°19 (dec 2019/jan-fev 2020)

Ribco

Véloce et attrayant à piloter, ce semi-rigide construit en Grèce, destiné à tenir des moyennes élevées en mer formée, sait aussi se montrer agréable lors de ses haltes dans les criques méditerranéennes. Son ADN d’offshore cohabite à merveille avec son souci du confort. Cocktail gagnant !
Texte : Philippe Leblond – Photos : Philippe Leblond et DR

Certains d’entre vous auront peut-être discerné une certaine similitude entre ce Seafarer 33 et le Scorpion Serket 98. A juste titre… Il y a longtemps, en effet, que le chantier grec Ribco fabrique sous licence des modèles dérivés des semi-rigides du constructeur anglais Scorpion. Et le résultat est en tous points remarquable. La qualité de construction et la finition sont dignes du maître de Lymington. Elégante, dynamique l’apparence du Ribco séduit au premier coup d’œil. La sellerie à motif matelassé, le design des sièges baquets, le gel-coat brillant, les flotteurs à diamètre progressif, parfaitement assemblés au point que l’on devine à peine la présence des compartiments étanches, ne sont pas en reste pour faire de ce Seafarer 33, un semi-rigide très séduisant.

Le confort méditerranéen sur une carène sportive

Compte tenu de son architecture d’offshore, il va de soi que le Seafarer 33 n’est pas le mieux-disant pour ce qui est de l’espace habitable. Plateformes de bain étriquées, passavants étroits, il fait un peu payer le V profond de sa carène dont découle cette coque étroite. Si cela se ressent en termes de circulation à bord, il faut toutefois se féliciter de la bonne stabilité à l’arrêt, l’arrière des flotteurs affleurant l’eau, ce qui n’est pas toujours le cas avec les semi-rigides britanniques… Par ailleurs, les deux solariums présentent des dimensions convenables, et l’absence de rallonge évite quelques pénibles manipulations. Et le nombre de vraies places assises est appréciable pour ce genre de bateau sportif : quatre bolsters à suspension et assise inclinable auxquels s’ajoutent quatre autres places sur la banquette arrière. Le confort à bord n’est donc pas laissé de côté, avec la présence d’une table de pique-nique venant se dresser devant la banquette. Le Seafarer est bien sûr doté d’une douche de pont alimentée par un réservoir de 100 litres. Mais le plus intéressant dans le domaine du confort est sans doute sa capacité de rangement et la qualité de ces derniers. Et, la cerise sur le « gâteau », c’est la possibilité de disposer d’une couchette double dans le grand coffre sous le solarium avant. A vous les levers de soleil dans les criques désertes !
Autre point fort du Seafarer – vous l’aurez deviné – son poste de pilotage. Pilote et copilote confortablement calés dans les bolsters bénéficient d’une excellente position, un repose-pieds étant à leur disposition à la base de la console. Les commandes sont en bonne position et la visibilité vers l’avant parfaite au-dessus du saute-vent transparent. Le tableau de bord, habillé dans sa partie haute d’un bandeau en simili fibre de carbone, intègre les cadrans des deux V8 Mercury, tandis que le centre est dévolu à un GPS-traceur Raymarine à écran 9’’. On trouve aussi une VHF fixe Raymarine 63, une radio Fusion, la commande du guindeau avec ancre traversante et le joystick du propulseur d’étrave. Côté copilote, une boîte à gants et une main courante en bonne place.
Vous l’aurez constaté, ce Rib à l’anglaise n’a pas grand-chose à envier aux semi-rigides « tout confort » de sa catégorie (hormis l’absence de kitchenette) lesquels, pour nombre d’entre eux, peuvent en revanche lui envier ses prestations dynamiques !

Des rendements très économiques pour un bimoteur de 600 ch

Avec 53,9 nœuds en dépit du hard top, le Seafarer 33 place la barre assez haut, d’autant qu’il est possible d’échanger les 300 ch pour des 400 ch. 200 chevaux supplémentaires qui devraient lui permettre de franchir aisément la barre des 60 nœuds. Le duo des nouveaux V8 Mercury 4T 300 ch ne lui pose pas de problème d’équilibre. Au régime maxi, avec un peu de trim (sa carène s’aère naturellement et ne nécessite pas beaucoup de positif), il demeure stable latéralement comme longitudinalement. Ce second point, nous avons pu le vérifier en franchissant de gros sillages. Le Ribco se réceptionne en souplesse sur le dernier tiers arrière, et se relance avec brio, les hélices brassant une eau bien dense. Et l’on ressent aux commandes du Seafarer ce plaisir de belle glisse, souvent éprouvé aux commandes des Ribs britanniques, justement. Et comme ses « frères » anglais, le semi-rigide grec fait apprécier son inscription incisive dans les virages, grâce notamment à une assiette négative qui donne à l’étrave grip et précision dans les courbes rapides, larges ou serrées. Un bémol : dans les virages à rayon court, la gîte en parvient à être excessive, et l’on a l’impression que l’on va « planter » le flotteur intérieur. Hormis cela, le comportement du Ribco régale le pilote ! Ce plaisir de pilotage est assorti de quelques chiffres qui traduisent bien l’efficience de sa carène. Il y a bien sûr les accélérations avec des chronos qui « scotchent » pour un 10 mètres très équipé (T-top, propulseur d’étrave, solariums, bolsters à amortisseur, console-cabine…), donc plutôt lourd. Le déjaugeage est exécuté en 2’’7 et le 0 à 20 nœuds en 4’’3. Mais ce sont surtout les rendements qui retiennent l’attention, avec un splendide 0,53 mille parcouru par litre consommé à la vitesse de 30,7 nœuds (seulement 58,4 litres à l’heure !)… Pour un monocarène en V à 24°, propulsé par 600 chevaux, s’est juste exceptionnel !

  • Longueur : 9,95 m
  • Largeur : 2,83 m
  • Diamètre des flotteurs : 60 cm
  • Réservoir carburant : 2 x 350 l
  • Motorisation : 2 x Mercury V8 – 300 ch 4T
  • Prix H.T (départ chantier) : 216 000 €
  • Architecte naval : Lorne Campbell
  • Design : Ribco
  • Constructeur : Ribco (Koropi – Grèce)
  • Importateur : Monaco Rib Boats (Monaco)

Performances :

  • Vitesse maxi : 53,9 nds à 5 800 tr/min
  • Vitesse de croisière rapide : 40,6 nds à 4 500 tr/min
  • Vitesse de croisière économique : 30,7 nds à 3 500 tr/min
  • Temps de déjaugeage : 2,7 secondes
  • Accélération de 0 à 20 nds : 4,3 secondes
  • Vitesse minimale d’hydroplanage : 14,2 nds à 2 150 tr/min
  • Consommation en usage courant (estimation) : 56 l/h
  • Autonomie en usage courant (estimation) : 11 h 15 min
  • Hélice de l’essai : Bravo 1 LT 15’’1/4 x 25’’ inox 3 pales 

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