Présentation

Yacht Class n°33 (juin-juillet-août 2023)

Groupe Beneteau

Successeur attendu du 62, l’Oceanis Yacht 60 du chantier Beneteau se dévoile avec une silhouette élégante et des performances intéressantes pour le hauturier. A l’unisson, ses aménagements font la part belle à l’espace et à la lumière, sans perdre de vue le confort et l’ergonomie. Histoire d’une belle sortie en mer.

Texte : Christophe Varène – Photos : Gilles Martin-Raget et Nicolas Claris

Commencer une navigation depuis le port des Sables-d’Olonne prend une saveur particulière. En empruntant le long canal qui mène vers la mer, on se prend à s’imaginer l’un de ces valeureux marins solitaires du Vendée Globe prêt à s’élancer pour un tour du monde à la voile. Notre ambition sera cependant plus raisonnable, mais non moins intéressante puisqu’il s’agit de découvrir l’Oceanis Yacht 60, le nouveau vaisseau amiral de cette gamme qui comprend aussi le 54 (voir essai dans Yacht Class N°25), et successeur du 62 qui a connu un joli succès avec 80 unités vendues. Les éléments, peut-être séduits par la ligne élégante dessinée par Lorenzo Argento, décident de se faire favorables pour une sortie réussie : grand soleil, léger clapot et brise oscillant autour de 15 nœuds. Avec un moteur diesel Yanmar de 150 ch, qui plus est en collaboration avec des propulseurs de poupe et de proue, il va sans dire que les manœuvres dans le port se déroulent sans anicroche et, une fois en pleine mer, les voiles sont envoyées, grand-voile haute et génois déroulé.

8 nœuds de moyenne au près

Le parcours commence par une remontée contre le vent et, avec un angle de vent apparent entre 35 et 45 degrés, l’Oceanis Yacht 60 prend une légère gîte et glisse à une moyenne de 8 nœuds, signe d’une carène bien née sur la table à dessins du cabinet Biscontini Yacht Design. Avec ses deux safrans, il répond avec précision aux sollicitations du barreur. Bateau de longues croisières, le modèle de notre essai présente une sorte de hard-top (dont on peut faire coulisser la toile pour profiter, selon l’humeur, des bienfaits du soleil) et d’une capote dotée de panneaux clairs et transparents. Cependant, il faut reconnaître une petite gêne pour le barreur en termes de visibilité, mais heureusement il peut s’asseoir sur le petit banc latéral afin de mieux surveiller ses voiles et sa route. Un des bénéfices de cet arceau est de supporter le palan d’écoute de grand-voile qui, ainsi, ne perturbe pas la circulation dans le cockpit. Les virements s’effectuent facilement grâce aux winches positionnés juste à côté des postes de barre. Si l’on veut encore gagner en simplicité, un foc autovireur est proposé en option, mais en réduisant la surface du triangle avant. Pour sentir ce voilier à toutes les allures, il est temps d’abattre et, en conséquence de modifier le plan de voilure en enroulant le génois et en déployant un Code 3, une voile bien conçue pour remonter dans les petits airs, mais qui supporte aussi les allures débridées avec la brise du jour. Aussitôt, le speedomètre grimpe et dépasse les 10, voire les 11 nœuds, en douceur. Parfait pour les longues traversées océaniques.

De la lumière à profusion à l’intérieur

Parfait aussi, le plan de pont avec ce cockpit bien protégé, les passavants avec deux petites marches (synonymes de volume à l’intérieur) et l’espace avant dégagé où l’on découvre un solarium, mais aussi une profonde soute à voile qui peut, en option, devenir cabine équipage. La circulation est donc sûre et facile, tout comme l’embarquement lorsqu’il se fait par la plate-forme de bain, en fait le tableau arrière qui bascule, avec des marches déployées automatiquement, et ouvre le garage à annexe (de type Williams à jet de 2,80 m). Les passagers profitent du grand salon extérieur avec de longues banquettes, deux tables laissant le passage central libre et, plus agréables lorsque la capote est rangée, deux bains de soleil. Ergonomique et convivial, l’extérieur de cet Oceanis Yacht 60 remplit comme il le faut ses missions, que ce soit pour les manœuvres en navigation – aidé par les systèmes embarqués Ship Control et Seanapps qui gèrent toute la partie technique du voilier – ou au mouillage lors des moments de détente et de partage. Cette démarche doit aussi s’inscrire dans les aménagements intérieurs et, pour le vérifier, il faut descendre les six marches, larges et verticales, mais encadrées de deux mains courantes. Des accessoires fort utiles que l’on retrouve aussi au plafond. Deux ambiances (noyer foncé en standard et chêne clair en option), elles aussi imaginées par Lorenzo Argento, sont proposées, mais le bateau de notre essai revêt la plus lumineuse, une sensation augmentée par le soleil pénétrant par les hublots de pont, de rouf et de coque, également la garantie de profiter largement du spectacle de la mer. Le vaste carré s’organise avec une banquette en U sur bâbord, avec une table à rabats tournante dont les pieds télescopiques permettent de créer un espace repos, l’endroit idéal pour regarder la télévision dont l’écran s’escamote derrière le sofa placé en vis-à-vis. Sur l’autre bord, les passagers profitent donc d’un sofa, tandis que le skipper s’installe à sa table à cartes dotée d’un fauteuil enveloppant et pivotant. Un meuble central offre de multiples fonctions  : vide-poche sur le dessus avec ses fargues, rangement en-dessous et maintien bienvenu à la gîte. Enfin, la partie avant est le domaine de la cuisine qui s’étale sur toute la largeur avec, sur tribord, les équipements de cuisson, lavage et plan de travail, et, sur bâbord, le réfrigérateur, le congélateur, la cave à vins et de nombreux rangements.

De l’intimité pour la cabine armateur

Par le passage central de la cuisine, on accède à la cabine armateur située à l’avant, avec tout de suite en entrant la salle d’eau privative et sa grande cabine de douche, ce qui a aussi le mérite d’isoler la partie couchage pour davantage d’intimité. Le lit double, installé dans le sens de navigation, est accessible par les deux côtés, tandis qu’un meuble de rangement court le long du bordé bâbord. Ici aussi, la lumière prend possession de l’espace. Il faut retraverser le carré pour découvrir les cabines invités à l’arrière. Même si le garage à annexe empiète sur cette partie de l’Oceanis Yacht 60, les passagers ont à leur disposition de beaux volumes. La cabine sur bâbord est un peu privilégiée avec un espace légèrement plus grand et un cabinet de toilette privatif. En effet, sur l’autre bord, ce dernier sert aussi dans la journée avec un accès depuis le carré. Plusieurs petits hublots contribuent à la clarté et à l’aération de ce lieu. L’ensemble des prestations est sobre, mais de qualité, avec une attention particulière portée au confort de la vie à bord. En revenant au port des Sables-d’Olonne, il vous prend alors des envies de grand large.

Fiche technique

Longueur hors-tout
18,95 m
Largeur
5,25 m
Tirant d'eau
2,66 m
Motorisation
diesel Yanmar 150 ch
Capacité carburant
500 l
Eau
860 l
Matériau
Composite
Déplacement
21,7 t
Surface de grand-voile
77 m2
Surface de solent autovireur
62 m2
Surface de Code 0
125 m2
Prix TTC
1 097 180 €
Architecte naval
Biscontini Yacht Design
Designer extérieur
Lorenzo Argento
Designer intérieur
Lorenzo Argento
Constructeur
Groupe Beneteau (Saint-Gilles-Croix-de-Vie - France)

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