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Yacht Class n°13 (juin-juillet-août 2018)
YACHT CLUB DE MONACO
Le 10 avril, le Yacht Club de Monaco a organisé son traditionnel Symposium Environnemental, le huitième du nom. Un dîner-débat durant lequel les acteurs du yachting ont présenté et échangé sur les différentes initiatives du secteur en faveur de la protection de l’environnement.
Texte : Aurore Teodoro – Photos : Mesi / Yacht Club de Monaco, DR.
La Principauté a fait de la protection des océans son cheval de bataille. Et sur place, nombre de ses acteurs tentent d’apporter également leur pierre à l’édifice. A l’image du Yacht Club de Monaco, qui depuis 2011, organise chaque année un symposium environnemental. Pour sa huitième édition, les membres de l’industrie du yachting avaient répondu à l’appel de Bernard d’Alessandri, secrétaire général du Y.C.M. C’est le vice-président de la Fondation Prince Albert II, Bernard Fautrier, qui a ouvert le débat. Il a ainsi présenté les différentes actions soutenues ou initiées par l’institution, comme la protection du thon rouge ou du phoque moine. Cette soirée se voulait aussi orientée vers les innovations technologiques qui permettront au yachting d’être plus propre. A l’image notamment du Sphyrna, le plus grand drone civil marin du monde, de 20 m de long et 5,20 m de large, dont le design basé sur les pirogues polynésiennes à balancier a été présenté par Fabien de Varenne du bureau d’études Sea Proven et Bertrand de Lesquen, directeur de Marines et Océans : « Notre objectif est de créer une armada de drones de différentes tailles afin de les mettre à disposition des scientifiques et des états maritimes pour mieux connaître les océans. » Sphyrna sera amarré au ponton du Y.C.M. lors du Solar & Energy Boat Challenge en juillet.
Autre innovation, celle des bateaux volants présentés par Jérémie Lagarrigue de la Fondation Hydros. Quatre ans après le prototype HY-X, le premier yacht volant et hybride, il a dévoilé sa nouvelle idée un peu folle : un bateau à foils qui vole grâce à un kite, qui pourrait atteindre cinq fois la vitesse du vent et traverser l’Atlantique en moins de trois jours. Autre intervention, autre sujet, cruellement d’actualité à la lumière des continents de plastiques, le projet de Simon Bernard, Plastic Odyssée : « Chaque minute, c’est l’équivalent du poids de trois éléphants de plastique qui est déversé dans les océans. Plastic Odyssée c’est une expédition autour du monde sur un bateau laboratoire, autonome en énergie grâce au recyclage de déchets plastiques : des déchets qu’on va ramasser à chaque escale et recycler à bord du bateau. L’objectif étant de montrer qu’ils ont trop de valeur pour finir dans l’Océan. » Le procédé semble simple : le plastique est chauffé par pyrolyse en circuit fermé, ce qui permet de casser les molécules sans créer de particules toxiques et ainsi de produire du diesel de bonne qualité. Un litre pour un kilo de plastique. L’ancien capitaine de navire ambitionne aujourd’hui de le rendre accessible à tous grâce à une technologie de taille raisonnable, accessible en open source. Enfin, notons également l’intervention d’Erin Clarck, qui représentait l’armateur du projet de yacht d’expédition 790 du chantier Nobiskrug : « Ce yacht explorer de 80m est doté de diesels électriques et de toutes les innovations possibles en matière d’environnement, lui permettant par exemple de croiser avec un seul moteur. Avec une autonomie de 20 à 23 jours, même avec des invités à bord, ce yacht pourra accéder aux endroits les plus reculés de la planète sans impact sur l’environnement. »