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Yacht Class n°18 (sept-oct-nov 2019)
Yacht Club De Monaco
Pour la deuxième fois de son histoire, la Rolex Giraglia, qui s’est déroulée du 7 au 15 juin, a choisi la Principauté comme lieu d’arrivée de sa régate offshore. L’apothéose de six jours de compétition qui auront vu 295 équipages s’affronter entre San Remo, Saint- Tropez et l’île de La Giraglia, au Nord du Cap Corse.
Par Aurore Teodoro – Photos : Carlo Borlenghi / Rolex, Martina Orsini / YCI et Mesi / YCM.
On a beau être habitué à voir au pied du Yacht Club de Monaco des voiliers plus beaux et plus performants les uns que les autres, pourtant ce vendredi 14 juin, en arrivant sur le Port Hercule, difficile de ne pas s’émerveiller devant les alignements de bateaux à quai. Un festival de classes et de jauges aux formes et couleurs variées. Sur le quai aussi, l’institution avait mis les petits plats dans les grands. Il n’en fallait pas moins pour accueillir l’arrivée de la Rolex Giraglia, 67e du nom. Il faut dire que recevoir celle que l’on appelle « la reine de la Méditerranée » est toujours un événement. D’autant plus, quand c’est la deuxième fois de son histoire. « Nous sommes venus il y a cinq ans lors de l’inauguration de ce merveilleux club house et cette année, parce qu’on veut continuer à bâtir des relations plus étroites avec les deux clubs jumelés », rappelle Emanuele Bassino, club manager du Yacht Club Italiano, l’une des institutions à l’origine de cette manifestation.
Inshore et offshore
Aujourd’hui la Rolex Giraglia est la course la plus ancienne de la Grande Bleue, mais aussi « l’une des plus importantes. Elle a été créée dans la période d’après-guerre avec la volonté de remettre les Français et les Italiens au même niveau, au moins sur le plan sportif », souligne Emanuele Bassino. Raison d’ailleurs, pour laquelle la Giraglia – du nom d’un petit îlot rocheux situé à un mille seulement au nord du Cap Corse – « a toujours relié l’Italie à la France, avec soit une arrivée en Italie et un départ en France, soit le contraire », rappelle le club manager. Et la formule n’a jamais changé même si l’épreuve a évolué. Celle qui a été renommée l’an dernier la Rolex Giraglia, du nom de son sponsor depuis 20 ans, s’est enrichie pour offrir aujourd’hui trois épreuves combinant offshore et inshore. « On a une première manche de nuit qui part de San Remo et arrive à Saint- Tropez », explique Tommaso Paleari, chef de projet du Yacht Club de Monaco pour cet événement. » Ensuite, trois jours de régates côtières sont organisés dans la baie, avant le lancement de la course au large de 241 miles nautiques, qui part de cette presqu’île, effectue un petit dégagement à l’île de la Fourmigue (au large du Lavandou, ndlr) et après, cap sur le détroit de Giraglia, avant une arrivée normalement à Gênes et cette année à Monaco ».
Batailles en mer, la fête à terre
Depuis sa première édition, qui avait réuni 22 bateaux, la Giraglia n’a ainsi cessé de monter en puissance. Cette année, ils étaient 295 équipages, soit près de 3000 marins, à quelques encablures du record de 305 embarcations établi en 2016. Un succès qu’Emanuele Bassino du YCI explique par sa formule. « Il y a de la compétition et de la passion. Elle se déroule dans des endroits merveilleux, à la mi-juin, une période idéale. On retrouve à la fois le haut de gamme des voiliers les plus performants, comme les Maxi, mais également des personnes avec un petit yacht de 9/10 mètres qui s’amusent à participer à quelque chose d’unique », confirme le club manager avant d’enchaîner : « Mais ce n’est pas seulement la régate en soi. Il y a également tous les à-côtés : la grande fête à Saint-Tropez avant le départ de la offshore, qui a réuni cette année plus de 3 000 personnes, celle à Monaco (la soirée des équipages du vendredi soir). C’est le fait de se retrouver… la plupart des équipages reviennent chaque année ».
Arrivée surprise
Mais avant la fête, place à la compétition. Et c’était à San Remo que tout commençait avec une traversée nocturne de 60 milles pour rallier Saint-Tropez, où un parcours banane attendait, d’un côté les Maxi et les Swan et, de l’autre, les autres classes. Trois jours de compétition durant lesquels les conditions météo ont été quelque peu capricieuses. Heureusement, la régate offshore, elle, s’annonçait sous les meilleurs auspices. Et le vent soutenu qui a accompagné le départ a offert un merveilleux spectacle. « Le vent venait de l’arrière, et après 30 secondes, tout le monde avait envoyé le spinnaker. Le golfe avec 20 nœuds de vent, l’air clair, le ciel bleu et l’explosion de couleurs des spis, c’était comme un champ de fleurs », relate le club manager. « On a eu de belles conditions », confirme Tommaso Paleari. “Ils sont partis avec un vent d’ouest qui les a accompagnés jusqu’à Giraglia. Après généralement, le vent d’ouest tombe et arrive ensuite celui d’est. A ce moment-là, il peut y avoir un petit passage sans vent, ce qui n’a pas été le cas pour cette édition ». De quoi promettre une traversée rapide, et alimenter le suspense. Car tout semblait enfin réuni pour faire tomber le record de la traversée, établi en 2012 par le sociétaire monégasque Esimit 2 en 14 heures, 56 minutes. Malheureusement, le vent a faibli à 50 milles de Monaco, ruinant les espoirs du leader et favori, le Maxi Rambler 88. L’équipage de George David franchira la ligne après 16 heures, s’octroyant la victoire en temps réel. Les derniers, que l’on attendait seulement pour la remise des prix le samedi matin, auront eux aussi bénéficié de ces belles conditions puisque tous avaient franchi la ligne d’arrivée au petit matin du vendredi. « Plus de 80 bateaux sont arrivés en même temps vers entre 3 et 4 heures du matin. Toutes ces petites lumières sur la mer, c’était vraiment un beau spectacle », souligne Tommaso Paleari.
Les Monégasques en force
Notons que parmi la foule de concurrents, on retrouvait nombre de sociétaires du club de la Principauté. A commencer par le plus emblématique, Malizia II, barré par Boris Herrmann et le vice-président du YCM Pierre Casiraghi. Seul représentant de la classe IMOCA, il a terminé 9e au général, premier de sa catégorie et 5e en temps compensé. « Il y avait également Marie, une réplique d’un voilier classique, le plus grand ayant jamais participé à la Giraglia, avec ses 54 mètres. Et d’autres, comme le Swan 45, Ange Transparent, de Valter Pizzoli, qui est arrivé 2e à la régate inshore à St-Tropez, L’Imaginaire, Squiz 2… Le Rambler 88 est aussi un membre du club, même si son pavillon n’est pas monégasque, tout comme Magic Carpet Cubed de Lindsay Owen Jones (arrivé 2e) », énumère Tommaso Paleari de manière non-exhaustive. Notons la victoire en Club Swan 50 du sociétaire du club Dmitri Rybolovlev (Skorpios). « C’est très positif, le Yacht Club de Monaco était vraiment très bien représenté », souligne le chef de projet qui, à l’instar de club manager du Yacht Club Italiano, espère bien aujourd’hui que la reine de la Méditerranée fera vite son retour en Principauté.