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Yacht Class n°16 (mars-avril-mai 2019)
Yacht Club de Monaco
Du 8 au 10 février, le Yacht Club de Monaco a accueilli la 35e édition de la Primo Cup – Trophée Crédit Suisse. Avec un beau plateau et des conditions exceptionnelles, le grand rendez-vous hivernal de la monotypie a tenu toutes ses promesses.
Texte : Aurore Teodoro – Photos : Carlo Borlenghi et Stefano Gattini / Studio Borlenghi
La saison estivale passée, on pourrait croire le port Hercule en hibernation. Un repos qui serait bien mérité, et qui permettrait de reprendre des forces avant l’enchaînement des grands rendez-vous internationaux. Mais en Principauté, on ne s’arrête jamais vraiment. Surtout du côté du Yacht Club de Monaco (YCM) qui, à raison de 24 événements cette année, enchaîne les week-ends de compétition. Et notamment ses Monaco Sportsboats Winter Series (MSWS), ses régates d’entraînements mensuelles pour les marins qui font de Monaco leur base hivernale. Mais au-delà de ces rendez-vous, dont on fête le 7e anniversaire cette année, il en est un autre qui ne manque pas d’attirer chaque année l’élite de la voile européenne, puisqu’il s’agit de la plus grande compétition hivernale de monotypes en Méditerranée, celle qui marque aussi le début de la saison des régates. Et pour sa 35e édition, la Primo Cup – Trophée Crédit Suisse n’a pas failli à sa réputation, puisqu’ils étaient cette année encore environ 500 régatiers venus des quatre coins de l’Europe, mais aussi du Brésil, avec un équipage fidèle depuis des années.
Une soixantaine de J/70
Au total ils étaient donc 93 bateaux répartis en cinq classes différentes. Les J/70, la série phare du YCM qui possède l’une des plus grandes flottes de la Méditerranée, étaient présents en nombre pour la plus grande satisfaction des organisateurs. « Ils sont une soixantaine. C’est un petit record en soi, ils étaient 62 lors des derniers championnats d’Europe », souligne Fanny Brouchoud, la chef de projet en charge de l’organisation et du développement de cette compétition. Cette régatière, qui connait bien la Primo Cup, puisqu’elle y a participé trois fois et l’a remportée à deux reprises, explique ce succès par plusieurs facteurs : « La promotion faite par le club, l’accueil pour les MSWS qui permet aux armateurs de pouvoir s’entraîner l’hiver et laisser leur bateau ici entre les manches. Le championnat du monde J/70 (qui sera organisé à Monaco en octobre 2020). Plus bien sûr, le climat ! ». A leurs côtés, deux séries appréciées des membres du club monégasque, les Melges 20 et les Smeralda 888, ainsi que les Longtze Premier, qui avaient de nouveau répondu présents, après avoir fait leur come-back l’an dernier. Cette édition 2019 marquait aussi le retour d’une série qui n’était plus venue en Principauté depuis une dizaine d’années, les H22. « C’est une classe italienne, plutôt basée dans le nord de l’Italie. Sous l’influence de Roberto Spata, un très bon navigateur italien qui a gagné plusieurs fois la Primo et qui a quatre championnats du monde à son actif, cette classe a redémarré. C’est un monotype sympa, assez rapide qui se navigue à quatre », souligne la chef de projet.
Des conditions idéales
En baie de Monaco, c’était un véritable ballet de voile. Avec d’un côté, devant le Musée Océanographique, les Melges 20 et les J/70 pour qui ce rendez-vous comptait aussi comme le 4e acte des MSWS. De l’autre, du côté de Roquebrune-Cap Martin, les H22, les Smeralda 888 et les Longtze Premier. Et les régatiers venus chercher du challenge et de belles conditions n’ont certainement pas été déçus de leur week-end. Un ciel bleu azur, des températures de l’air comme de mer au-dessus des 10°. Même Eole ne s’est pas fait prier puisque, durant tout le week-end, il a soufflé entre 10 et 12 nœuds de vent. « Des conditions idéales », souligne Thierry Leret, le principal race officer de la manifestation, qui aura permis de réaliser 37 manches pendant les trois jours de régates. De quoi promettre des rencontres accrochées sur ce plan d’eau très tactique. D’autant que la compétition accueillait cette année encore du beau monde dont notamment le « lasériste » Jean-Baptiste Bernaz (trois participations aux Jeux Olympiques), Sébastien Col, ancien barreur sur l’America’s Cup, ainsi que des sociétaires du club qui s’illustrent chaque année dans leurs classes respectives : Vincenzo Onorato, Timofey Sukhotin, Nico Poons…
Du suspense jusqu’au bout
Tous les éléments étaient donc réunis pour faire de cette 36e édition un succès. Et, le spectacle a effectivement été au rendez-vous. Du côté des J/70, on attendait ainsi l’équipage russe de Maria, fidèle des MSWS, qui pointaient d’ailleurs à la deuxième place à l’issue du deuxième jour. Mais c’est un local de l’étape, Ludovico Fassitelli (Junda – Banca Sempione), qui créa la surprise en s’emparant du podium, sans avoir remporté une seule rencontre. « Le niveau était très haut, parce que dans les huit premiers, tout le monde pouvait gagner. Aucun bateau n’a gagné deux manches. A chaque fois, c’était un concurrent différent », explique Thierry Leret. « Cela s’est joué sur la régularité parce qu’une erreur se paie cash quand on est devant 57 bateaux. Le plus régulier a été notre Monégasque, qui a été dans les dix premiers à chaque manche, ce qui en soi est déjà un exploit ! ». La deuxième place reviendra au président de la classe internationale, Ian Wilson (Soak Racing). Ludovico Fassitelli n’est pas le seul Monégasque à s’être illustré ce week-end-là, puisque l’équipage de Valentin Zavadnikov (Synergy) s’empare lui aussi de la première place dans la catégorie des Melges 20. « Il y a eu une domination de deux bateaux du club – Synergy barré par Yuri Makushin et Arcora de Orel Kalomeni – qui étaient clairement au-dessus du lot et se sont partagés les victoires de manche à chaque fois », souligne Thierry Leret. Un scénario à deux leaders que l’on retrouvait également du côté des H22, tenus en haleine jusqu’à la toute dernière minute par Benedetto di Venosa (Adrenalina) et de Roberto Iorio (Splinter). Après trois victoires et quatre deuxièmes places, c’est le premier qui s’imposera finalement, avec un seul petit point d’avance sur son compatriote.
Du côté des Smeralda, une flotte exclusivement monégasque, c’est un nouveau venu, mais pas un inconnu, qui s’impose. Vincenzo Onorato (Mascalzone Latino), qui s’est déjà illustré sur différents supports (J/70, Class A, Melges 32), a réussi ses débuts dans cette nouvelle classe en s’imposant devant deux de ses grands représentants : le Prince Charles de Bourbon des Deux-Siciles (Vamos mi amor), président de la classe et vainqueur du championnat 2018, et Timofey Sukhotin (Beda), vainqueur de la Primo Cup l’an dernier. Enfin, peu de surprise du côté de Longtze Premier, puisque l’équipage suisse de Shensu l’emporte, après avoir « vraiment dominé tout seul les huit autres concurrents. Là il était vraiment au-dessus du lot », souligne le principal race officer du Yacht Club de Monaco, qui a déjà programmé son prochain rendez-vous du 6 au 9 février 2020. A vos agendas !