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Présentation
Yacht Class n°38 (sept-oct-nov 2024)
Nautor Swan
Des signatures reconnues (Frers, Micheletti et Poggi), une construction à la hauteur de la réputation du chantier Nautor, ce Swan 88, le plus petit des Maxi, se devait de ne pas décevoir. Et son essai, dans ses eaux natales finlandaises, confirme ses qualités de navigation avec un atout non négligeable, une propulsion hybride signée Torqeedo.
Texte : Christophe Varène – Photos : DR
Une petite brise, une mer plate et une température estivale, des conditions quasi parfaites pour naviguer. Non, nous ne sommes pas en Méditerranée, mais en Finlande, dans le golfe de Botnie, à quelques encâblures du célèbre chantier Nautor, pour l’essai de l’un de ses derniers-nés, le Swan 88. Sans doute impressionné par sa silhouette racée, le vent semble vouloir ménager cet élégant voilier et se stabilise entre 6 et 8 nœuds, suffisant cependant pour apprécier la qualité de glisse de la carène, une fois de plus dessinée par German Frers, et la douceur de la barre. En tirant des bords pour se créer du vent apparent, le Swan 88 affiche une vitesse égale ou légèrement supérieure au vent réel : entre 7 et 8 nœuds à 35 degrés. Depuis les deux consoles de barre, au design épuré et léger, mais bien équipées, le barreur savoure la vitesse de rotation lors des virements et profite d’une vue dégagée, d’autant que la capote en avant de la descente n’a pas été installée. Les nombreuses îles, associées à un balisage dense et coloré, défilent jusqu’au moment où il faut remettre le cap sur le port devant le chantier qui abrite ce jour-là une dizaine d’unités en cours de finition avant livraison, signe d’un carnet de commandes bien garni. L’envoi d’un Code 0, en lieu et place du génois, permet d’ouvrir l’angle en conservant des sensations identiques. Il serait alors facile de considérer le Swan 88 comme… juste un nouveau modèle dans la gamme. Bien des détails vont démontrer le caractère moderne et innovant de ce yacht.
Une propulsion hybride efficace
Tout commence lorsque le moteur est mis en route : silence, hormis le murmure de l’eau le long de la coque et le souffle du vent dans le gréement. Car ce Swan 88, deuxième exemplaire de la série, est une version à propulsion hybride. Développé avec Torqeedo, le système Deep Blue retenu paraît abouti, tant pour les manœuvres que pour sa gestion en énergie : la propulsion affiche 120 kW et 160 kW de stockage, pour une vitesse maximum de 11,4 nœuds. Une hélice a été spécialement dessinée, avec un profil modulable, pour offrir le meilleur rendement possible à la recharge, en mode hydrogénération : dès 8 nœuds à la voile, les besoins électriques du bord sont couverts, sauf climatisation (il faut atteindre 11-12 nœuds pour cela). Des données sont aussi collectées pour éprouver le système et l’automatiser au maximum dans le futur. Un moteur électrique dédié garde de la pression dans le système hydraulique à destination des propulseurs, le guindeau et les winches. Les premières impressions sont très positives.
Un design de pont modernisé
Les surprises continuent en regardant le plan de pont plus en détail. La configuration générale se rapproche de celle d’autres unités du constructeur, mais le design, dû au talent de Lucio Micheletti, révèle une indéniable touche supplémentaire d’élégance et de douceur. Le travail effectué sur les lattes de teck est remarquable avec en particulier les remontées au niveau des winches dans le cockpit : de l’extérieur, la protection de cet espace disparaît pour alléger la ligne. Sur un principe identique, le rouf descend en pente douce jusqu’à la plage avant pour gagner en fluidité, et aussi en facilité de déplacement. La poupe reprend pour sa part un dispositif déjà apprécié sur le Swan 108. Le tableau arrière s’ouvre en deux parties pour se déployer en vaste plateforme : mise à l’eau facile de l’annexe et création d’une sorte de beach-club, tels en sont les bénéfices. Les intérieurs sont-ils en mesure d’apporter autant de découvertes ?
Une cabine armateur confortable
La descente s’ouvre très largement avec deux panneaux coulissants pour un accès facile – et aussi un apport supplémentaire de lumière – dans le carré. On y découvre une ambiance sobre et chaleureuse imaginée par Misa Poggi et valorisée par le travail des « artisans » du chantier finlandais. Une table pour huit personnes occupe la partie bâbord, tandis qu’une longue banquette en L compose un salon avec table basse. La position surélevée sur des compartiments techniques autorise une bonne vue par les hublots de rouf. Des mains courantes agrémentent le plafond, mais il faut déjà être de bonne taille pour les saisir. Vers l’avant deux portes s’ouvrent sur deux cabines. Celle sur bâbord donne accès à la suite armateur, avec salle d’eau proche de l’entrée, puis grand couchage double central et nombreux rangements. Sur l’autre bord, une cabine VIP avec salle d’eau peut être remplacée par un petit salon/bureau. Pour rejoindre la partie arrière, deux accès sont possibles de part et d’autre de la descente. Ils permettent de rejoindre deux cabines invités identiques, avec lits jumeaux et cabinet de toilette privatif. Toute la partie située vers la poupe est le domaine de l’équipage qui dispose de deux cabines (une double et une à lits superposés). On y trouve aussi le mess et une belle cuisine, avec un haut niveau d’équipement, et, proche d’un accès direct vers le cockpit, le poste de navigation du capitaine d’où il peut contrôler tous les systèmes du bord. La séduction du Swan 88 est évidente avec des lignes reconnaissables, mais avec de justes modernisations, et une qualité de réalisation qui semble naturelle après une visite du chantier. Cette construction d’exception s’appuie sur le savoir-faire d’employés dont certains représentent la quatrième génération familiale au service de Nautor. Et le plaisir de la navigation en silence, à la voile, mais aussi au moteur n’est pas le moindre de ses atouts. La réputation des Swan ne s’arrêtera pas avec ce yacht, le plus petit de la gamme Maxi.