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Présentation
Yacht Class n°30 (sept-oct-nov 2022)
Pershing – Ferretti Group
Sa ligne racée et son architecture mécanique évoquent la haute performance. Sa capacité à se déplacer rapidement tout en offrant un luxe et un confort raffinés est un appel à la croisière auquel il est difficile de résister… Le plaisir multiplié par X ? Assurément.
Texte : Philippe Leblond – Photos : DR
Dans la famille des Pershing « nés sous X », le petit dernier, tout comme ses frères 5X, 7X, 8X et 9X, ne cache pourtant rien de ses origines. Au premier regard, son style inimitable ne laisse planer aucun doute quant à sa paternité. Son géniteur, l’incontournable designer Fulvio De Simoni qui a signé tous les Pershing, y compris les modèles antérieurs au Ferretti Group, a une fois encore été missionné par ce dernier pour tracer les lignes extérieures de ce dynamique « fast commuter », drapé dans la robe gris métallisé emblématique de la marque. Autre particularité d’appartenance à la lignée Pershing, le choix technologique en faveur des transmissions à hélices de surface, indiscutablement celui qui convient le mieux à ce type d’unité prétendant défier la barre des 50 nœuds. Le chantier italien a donc opté pour deux MANV12 de 1 550 chevaux, couplés à des transmissions de surface Top System, en accord avec l’ADN de Pershing, et plus largement de ce type de vedettes open hard top de haute performance. Ainsi, le 6X perpétue l’autre « signature » Pershing : un sillage au panache d’écume vertical qu’on ne peut s’empêcher d’admirer depuis le cockpit.
Des hélices de surface, reines de la croisière rapide
Mais, ce sillage spectaculaire n’est pas qu’un simple ornement, il résulte d’une conception d’ingénieur particulièrement pertinente lorsqu’on parle performance (les hélices de surface sont toujours présentes sur les offshores de plaisance et de compétition), à l’exception de la phase de déjaugeage qui prend un peu plus de temps qu’avec des transmissions conventionnelles, ou des IPS. En l’occurrence 21 secondes, flaps légèrement baissés pour contrer le cabrage assez prononcé. Cela dit, il suffit de se pencher sur les mesures que nous avons relevées lors de notre essai pour constater l’étonnante efficience en termes de vitesse et de rendement, dès lors que la carène est parvenue à l’hydroplanage, c’est-à-dire à partir de 1 700 tr/min, environ. Rendez-vous compte que de 1 600 à 1 800 tr/min la vitesse passe de 13,3 à 36,9 nœuds… Et l’autonomie de 300 à 507 milles, alors que le régime moteur est plus élevé ! Encore mieux, le 6X signe son meilleur ratio distance parcourue par litre consommé à 2 000 tr/min avec 0,170 mille/litre et 544 milles d’autonomie, le GPS affichant alors 43,5 nœuds ! Des chiffres remarquables, même pour ce genre d’unité. Et à la vitesse maxi, soit 48,7 nœuds (le chantier annonçait 48 nœuds), l’autonomie est encore de 492 nautiques… Un galop d’essai d’autant plus probant que nous avons obtenu ces mesures avec un bateau chargé aux deux tiers (10 personnes à bord, 1 760 litres de carburant, 730 litres d’eau). Sur le plan du niveau sonore, dans la timonerie, notre sonomètre a fixé 66 dB à 1 000 tr/min, 79 dB à 1 800 tr/min et 87 dB au régime maxi. Pour ces deux dernières mesures, il faut tenir compte des vitesses élevées, auxquelles nous avons remarqué quelques bruits parasites (les portes semble-t-il…). Sur cette mer calme, en l’absence de vent, nos évolutions ont mis en exergue les qualités de glisse de la carène, son aisance remarquable dans les courbes de différents rayons, ainsi que la rigidité structurelle du 6X lors de passages sur quelques gros sillages dans la baie de Cannes. Difficile, malgré cela, de porter un jugement définitif sur le confort du 6X par mer formée, en raison d’un plan d’eau particulièrement calme le matin de notre essai…
Sous le hard top, un espace lumineux
De retour au port, les manœuvres se déroulent sans difficulté particulière, en dépit du goût modéré des hélices de surface pour cet exercice. Bien sûr, les propulseurs d’étrave et de poupe donnent volontiers un coup de main, sans oublier le joystick couplé aux transmissions Top System. La manœuvre d’accostage se termine aussi dans la facilité grâce aux winches électriques qui aident à tourner et régler les amarres sans effort.
Dans le cockpit, sous le solarium, on note la présence d’un beau garage à annexe capable d’héberger un semi-rigide Williams Turbojet de 3,25 m dont la manutention est facilitée par la plage de bain hydraulique. Le cockpit comporte aussi l’accès à la cabine de marin (une couchette) dotée d’une petite salle d’eau. Le grand carré extérieur en L, voire en U avec la banquette adossée au solarium, peut accueillir huit convives autour de sa grande table en fibre de carbone, pour une collation qui sera servie à partir de la kitchenette située à tribord (évier, plan de travail, plancha). Pour des mets plus gastronomiques, on utilisera la cuisine principale, située au pont inférieur… La communication entre le cockpit et le salon/timonerie est favorisée par une baie vitrée et une porte qui s’escamotent totalement. Bien que cet espace soit entièrement clos sous un hard top qui se prolonge loin au-dessus du cockpit, le toit ouvrant et les généreuses baies vitrées évitent toute sensation de confinement. Terme anxiogène qui semble bien loin lorsqu’on se projette en situation de croisière à bord de ce Pershing rapide et raffiné…
Des matériaux raffinés et une finition exempte de reproches
De larges passavants, bordés d’un demi-pavois avec balcon, conduisent au pont avant où les amateurs de farniente pourront se prélasser sur deux amples solariums avec dossiers ajustables. De retour sous le hard top, on profite d’un long canapé en cuir de chez Mastrotto et de sa table extensible, faisant face à meuble de rangement dissimulant un téléviseur rétractable grand écran. L’extrémité de ce meuble sert de socle aux deux sièges du poste de pilotage, habillés par Poltrona Frau. Le pilote tient avec plaisir la barre en carbone et profite d’une visibilité très correcte malgré le pare-brise incliné. La planche de bord, elle aussi revêtue de carbone, intègre deux grands écrans Simrad multifonctions.
A l’exception de la cuisine, bien équipée et aérée par un large hublot, le pont inférieur est réservé aux cabines, au nombre de trois. Face à la cuisine, se trouve la cabine invités, avec ses lits jumeaux, tandis que l’étrave est occupée par la cabine VIP. Chacune d’entre elles possède sa propre salle d’eau, avec cabine de douche, et penderie. La cabine propriétaire est située, en toute logique, au centre du bateau afin de bénéficier de la pleine largeur et de baies vitrées XXL. Signe de grand confort, la salle de bain occupe le côté tribord sur toute la longueur. La décoration dans les tons à dominante grise repose sur un choix de matières raffinées, avec épaisse moquette, mobilier bois sans poignées apparentes, tête de lit en cuir, revêtements de cloison subdivisés par des inserts de métal… Bref, une ambiance à la fois zen et contemporaine qui ne demande qu’à être expérimentée !