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Présentation
Yacht Class n°20 (mars-avril-mai 2020)
Neel Trimarans
Le chantier Neel Trimarans, l’un des rares spécialisés dans les voiliers à trois coques, présente la nouvelle génération de son vaisseau-amiral, le Neel 65 Evolution. Facile à manœuvrer, performant en navigation, il offre des solutions innovantes en termes d’aménagements, pour le plus grand confort de ses passagers.
Texte : Christophe Varène – Photos : D.R.
Le marché de la plaisance est aujourd’hui très favorable aux multicoques et, parmi eux, les catamarans se taillent la part du lion. L’offre en trimaran reste assez limitée, mais les défenseurs de la navigation à trois coques font preuve d’un enthousiasme inébranlable à leur égard. Eric Bruneel est donc un de ceux-là. Longtemps régatier de haut niveau en catamaran de sport, Eric a travaillé pendant de nombreuses années pour le chantier Fountaine Pajot, l’un des leaders mondiaux de la construction de catamarans de croisière. Mais en parallèle, toujours compétiteur dans l’âme, il conçoit, avec les architectes Michel Joubert, Bernard Nivelt et Marc Lombard, Trilogic, un trimaran de 50 pieds avec lequel il gagne la Transat en 2004 et le Fastnet en 2005, et finit deuxième de la Route du Rhum en 2006, dans sa catégorie. Eric se souvient : « A chaque course, j’arrivais beaucoup moins fatigué que mes concurrents sur monocoque ou catamaran. Je me suis dit qu’il fallait que je développe ce concept pour la croisière. » Neel Trimarans démarre en 2010 avec le développement du Neel 50 et la construction, l’année suivante, du premier Neel 45. Le succès est immédiat et suivront le Neel 65, puis le Neel 51. Le Neel 65 Evolution marque l’arrivée de la deuxième génération, suivi par le 47, remplaçant du 45. Aujourd’hui, le site Neel Trimaran à La Rochelle occupe 5 000 m2 pour une capacité de production de 25 bateaux par an. Mais à présent, cap sur les eaux méditerranéennes pour tester le 65 Evolution.
D’agréables sensations d’accélération
Au large de La Grande-Motte, au fond du Golfe du Lion, les conditions sont printanières pour effectuer une sortie à bord du Neel 65 Evolution : le ciel est dégagé et une brise soutenue, de 20 nœuds établis, souffle du sud-ouest. Avec trois personnes à bord, bien épaulées par la puissance d’un 150 ch Volvo et d’un propulseur d’étrave, les manœuvres de port ne posent aucun problème. Bien installé au flybridge, l’équipage peut ensuite envoyer les voiles, toutes les manœuvres étant regroupées à proximité du poste de barre : dans ces conditions de vent, Eric Bruneel décide de prendre un ris dans la grand-voile et de dérouler la trinquette, des opérations simples avec l’utilisation du winch électrique et des quatre winches manuels. Avec son épouse Barbara, chacun sait ce qu’il doit faire et, sans presque une parole, la voilure est établie, le moteur coupé et le Neel 65 Evolution commence sa glisse puissante et silencieuse. A 60° du vent, la vitesse varie entre 8 et 10 nœuds, chaque risée donnant lieu à une accélération sensible. Dès que l’on ouvre un peu l’angle, le bateau accélère et affiche des performances au-delà des 11 nœuds, avec un comportement des plus rassurants. Sous trinquette, les virements de bord s’enchaînent sans difficulté ; sous génois, il sera sans doute préférable de le rouler un peu pour un passage facile ne nécessitant pas l’envoi d’un équipier sur la plage avant. La navigation se termine alors que le vent faiblit peu à peu. Le confort à bord est appréciable, avec une légère bascule lorsque le bateau vire ou empanne : il vient naturellement se poser sur la coque sous le vent, avant de reprendre de la vitesse, la coque au vent effleurant la surface de l’eau par intermittence. Les plus grosses masses étant situées pour l’essentiel dans la coque principale, au centre et à un niveau assez bas pour descendre le centre de gravité, le comportement reste souple et efficace, même dans le clapot.
Une salle à manger pour dix convives !
Le retour au port donne l’occasion de faire le tour du Neel 65 Evolution, en commençant par l’arrière. L’accès se fait par la coque centrale avec une jupe plus large qui s’ouvre sur un garage à annexe (jusqu’à 3,80 m). Les jupes latérales, d’immenses logements autovideurs sont capables de recevoir des kayaks. Le cockpit présente un vaste espace, les concepteurs du chantier ayant réussi à créer une nacelle joignant les trois coques. Un salon avec table occupe le côté droit tandis que sur bâbord un escalier grimpe vers le flybridge. Sur cette belle terrasse, on retrouve un salon faisant aussi office de solarium et de coin repas avec ses deux tables, et les deux postes de pilotage. Bien équipés en électronique, ces derniers possèdent aussi chacun les commandes moteurs, bien pratique selon que l’on accoste d’un bord ou de l’autre. Le pont avant ne présente pas vraiment de surface aménagée pour la détente, mais au mouillage, ce sera un emplacement de choix pour y poser un matelas. La visite des intérieurs révèle bien des surprises, à commencer par la belle connexion entre l’extérieur et l’intérieur, un concept développé avec le designer Franck Darnet et baptisé le « Cockloon », une contraction de cockpit et saloon : avec la grande baie vitrée coulissante, on passe d’un espace à l’autre sans s’en rendre compte. Le carré ressemble à une sorte de loft moderne avec un salon et table basse à l’avant, une salle à manger pour 10 convives, qui devient un gigantesque sofa pour s’allonger devant l’écran de télévision, et une cuisine très équipée et séparée du salon par une baie vitrée au design contemporain. Sur l’avant bâbord, on arrive au poste de pilotage intérieur pour découvrir une porte donnant sur une belle cabine propriétaire de plain-pied : le grand lit se trouve collé à la baie panoramique pour une vue imprenable sur l’extérieur, et la salle d’eau comprend un lavabo, une cabine de douche fermée et des toilettes séparées.
Le chantier reste ouvert à la personnalisation
Mais les passagers ne sont pas en reste avec trois cabines double de belles dimensions et leurs salles d’eau privatives. Celles des coques latérales, tout en longueur, offrent l’agrément de petites suites, tandis que celle de la coque centrale vers l’avant présente un beau volume. Une cabine équipage, au niveau inférieur et au centre, possède un cabinet de toilette et donne accès à un local technique pouvant recevoir, entre autres, un lave-linge. Un grand soin est apporté à la construction et partout le choix des matériaux répond à la double exigence d’esthétique et de fonctionnalité : à l’extérieur, le pont est en teck synthétique, les chandeliers en alu traité façon titane et les filières en tissu avec points lumineux réfléchissants ; à l’intérieur, les aménagements sont en Alpi et les revêtements de sol en jonc de mer synthétique. Chaque unité du Neel 65 Evolution peut faire l’objet d’une certaine personnalisation comme, par exemple, l’installation de panneaux solaires. Mais l’objectif reste toujours le même : offrir l’opportunité de longues croisières rapides, sans y sacrifier le confort.