Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
Présentation
Yacht Class n°15 (dec 2018/jan-fev 2019)
Fairline Yachts
Apparu en 2017 au salon de Cannes, il fut, cette année encore, l’une des vedettes de cet événement. Et l’on comprend aussitôt pourquoi. D’allure résolument sportive, il offre des performances tout à fait correctes et surtout ses aménagements sont intelligemment pensés pour offrir ergonomie et confort.
Texte : Alain Brousse – Photos : Alan et D.R
Pour rappel, le constructeur britannique, racheté par des fonds propres russes en 2015, développe deux familles de bateaux, des flybridge, les Squadron (48′, 53′, 64′ et 65′) et des open hard-top, les Targa (43′, 48′, 53′ et 63′). Lancé en 2017 à Cannes pour une première mondiale, le Targa 63 GTO a, depuis, obtenu bien plus qu’un succès d’estime. Le seizième exemplaire est actuellement en construction en à peine deux ans d’existence. De quoi rendre les dirigeants du chantier d’Oundle légitimement fiers ; on le serait à moins. Une belle opération dont l’origine revient à son concepteur, le désormais très reconnu architecte-designer Alberto Mancini, un italien ô combien créatif mais totalement à l’écoute des plaisanciers. Dans le cahier des charges du 63 GTO, se trouvait en bonne place une exigence : sauvegarder l’ADN de la marque. Le talentueux Alberto s’y est plié tout en apportant sa touche personnelle qui, nous allons le voir, a sa raison d’être et mieux, apporte un vrai plus. L’union Fairline/Mancini n’a eu que du positif. A nous d’en découvrir chaque détail…
Une visibilité sur 360 degrés
Irrémédiablement, un open hard-top aussi profilé que le Targa 63 GTO n’engendre pas la monotonie. A considérer ses lignes d’une agressivité tout-à-fait respectable, on en vient aussitôt à raisonner performances et de préférence au-delà de 25 nœuds. Avant de jouer avec les inverseurs-accélérateurs, prenons la peine de soulever la trappe du cockpit pour nous introduire dans la cale moteurs occupée par deux diesels Caterpillar C32 développant chacun 1 150 ch et accouplés à des lignes d’arbre traditionnelles. Tout est en ordre y compris le stabilisateur Seakepper dont nous nous passerons eu égard à l’état de la mer, d’un calme exemplaire. Rejoignons le seul poste de commande équipé de deux sièges très ergonomiques, qui plus est, réglables électriquement et dotés chacun d’un repose-pieds. Avant même de nous familiariser avec chaque commande, nous constatons immédiatement une visibilité parfaite sur pratiquement 360 degrés, ce qui n’est pas commun. Et le pilote qui entreprend d’appareiller a davantage encore : une vitre électrique qui s’abaisse et lui permet de visualiser encore mieux le côté tribord. Pour les manœuvres délicates c’est un atout. Sur le tableau de bord, point de joystick, mais une télécommande « Yachtcontrol » afin de solliciter les propulseurs d’étrave et de poupe que l’on peut aussi enclencher depuis le tableau de bord.
Contrat parfaitement rempli
Passé le phare, rien ne semble vouloir freiner notre envie d’en savoir le maximum sur le comportement de cette carène. Mer à peine ondulée et vent paresseux, les conditions idéales pour connaître les ambitions chronométriques de ce 63 pieds. La première d’entre elles est de se targuer de s’extraire sans plus attendre de la gangue liquide, soit 13 secondes pour aller de 0 à 20 nœuds et 23 secondes pour atteindre la vitesse maxi : 30 nœuds. La coque a tout juste besoin de l’intervention des flaps tant à l’origine elle semble adopter d’elle-même son assiette idéale. C’est un plaisir de la pousser jusque dans ses derniers retranchements, tout cela bien sûr en respectant les règles de base. La direction est presque un rien trop douce pour autant le Targa 63 demeure réactif notamment dans les courbes serrées. D’une manière générale, le piloter procure une bonne dose de plaisir aussi nous ne manquons pas d’en profiter. La vitesse de croisière fortement conseillée n’a rien de déshonorant, bien au contraire : 20 nœuds avec une autonomie de 400 milles. Au sonomètre, maintenant, de délivrer son verdict : 66 décibels à cette allure, de quoi permettre une conversation sans élever la voix. La master se révèle un rien plus sonore : 71 dbA. Mais rares sont les plaisanciers à naviguer de nuit en optant pour le sommeil tandis que le skipper se place aux commandes.
Convivial, à l’extérieur comme à l’intérieur
Une fois au mouillage, les exigences des plaisanciers sont assez claires : mettre l’annexe et le ou les jouets à l’eau pour s’adonner à des jeux nautiques autorisés. Autant avoir une plate-forme de bains hydraulique qui s’immergera pour faciliter cette manœuvre. Puis on la relève à la hauteur souhaitée et elle fait office d’escalier nautique. Le 63 GTO n’offre pas de véritable beach-club mais en revanche on aperçoit un solarium trois places surplombant la plate-forme. Cap sur le pont avant via un passavant qui possède un rebord et sur sa moitié une main-courante, sans compter le balcon qui offre une sécurité supplémentaire. Nous atteignons sans encombre le pont avant de la surface est aménagée pour le confort des passagers : une banquette pour six personnes, agrémentée d’une table pour les collations et, dans la continuité, de deux solariums avec chacun un repose-tête réglable. Il est un autre espace extérieur, avec cependant un toit prolongé par une toile réglable électriquement, qui est en général très apprécié, j’ai nommé le cockpit comprenant une banquette en U autour d’une table, l’endroit idéal pour prendre un repas avec vue mer garantie. Juste une remarque : la table standard manque de surface pour accueillir six couverts. Même observation pour la table du salon intérieur, au demeurant très design avec notamment ses pieds en inox formant un V. Nul doute que le chantier demeure ouvert au souhait du futur acquéreur. Comme nous l’avons précisé dès le début de l’essai, l’espace commun du pont principal jouit d’une luminosité et d’une vue panoramique presque totale, d’autant que le toit se compose aussi de deux parties vitrées qui s’ouvrent à la demande. A noter le système ingénieux des deux baies vitrées séparant ce lieu du cockpit : elles s’abaissent dans le plancher et ainsi on ne rate rien du spectacle environnant. Étonnamment, on se demande où se trouve la cuisine. En fait, son équipement est réparti dans le meuble bâbord du salon intérieur. Si ce n’était le robinet à l’extrémité pour nous rappeler l’usage de cette partie, on pourrait en douter.
Trois ou quatre cabines
Un niveau plus bas, sur le pont inférieur on découvre sur bâbord un emplacement pour quelques rangements, la cave à vin et une porte ouvrant sur un cabinet de toilette. En option, il est possible de préférer l’aménagement d’une quatrième cabine avec deux bannettes superposées ou encore la cuisine principale. Pour notre part, nous essayons la version trois cabines. En toute logique, afin d’offrir la plus grande surface, la master est située au centre du pont inférieur sur toute la largeur, avec une hauteur sous-barrots de 2,10 m. On se déplace facilement autour du lit double. Le meuble bâbord comporte de nombreux rangements. Cette cabine possède par ailleurs un grand dressing et une salle de bains avec une douche séparée. L’invité se verra dirigé vers la cabine avant qui comprend un lit double, deux penderies et bien évidemment une salle de bains privée. La troisième cabine, la plus petite, est une twin avec salle de bains.
Fairline a donc largement rempli sa mission en mettant au point cet open hard-top de près de 20 mètres de long. Le Targa 63 GTO ne manque ni de punch, ni d’habitabilité ni de confort. Et pour ceux qui sont plus sensibles au genre flybridge, Fairline a la réponse : le futur Squadron 64.