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Présentation
Yacht Class n°29 (juin-juil-août 2022)
EVO YACHTS
Eloge du design et de la singularité
Difficile à classer, cette unité au concept décalé est en quelque sorte un yacht à moteur qui emprunte à l’univers de la voile. Une ligne très personnelle, un « toucher de mer » tout en douceur, des espaces de vie zen et des équipements high-tech qui aiguisent la curiosité. Bref, le V8 est un vaisseau de libre penseur, certes esthétisant, mais qui fait du bien aux sens. A commencer par la vue !
Texte : Philippe Leblond – Photos : DR
Le chantier napolitain présente son dernier né comme un yacht « qui marie la voile et le moteur ». Et cela dépasse le simple clin d’œil des barres à roue sur chaque bord de l’EVO V8… Pas faux, ce yacht à moteur possède un peu l’âme d’un voilier. Dans ses formes, dans sa façon de naviguer. Une originalité qui s’ajoute à celle, toute créative, du plan d’aménagement et des équipements. C’est peu de dire que Valerio Rivellini, l’homme-orchestre de ce 77 pieds, a fait preuve d’inspiration. Nous n’avons pas connaissance d’un yacht à moteur, de moins de 24 mètres, aussi sophistiqué. Cet architecte-designer napolitain a effectivement pris en charge, tout à la fois le dessin de carène, des lignes extérieures et de l’agencement intérieur.
Technologie, élégance, séduction
Parmi les atouts du nouvel EVO Yachts, il y a sa largeur, peu commune pour un monocoque de moins de 80 pieds : 7,17 mètres ! Et même 9,50 mètres lorsque les pavois sont déployés, générant une terrasse d’une surface (environ 45 m2) qui lui octroie d’emblée le qualificatif de « plage privée ». A bord du V8, l’étonnement est partout, avec des subtilités qui se dévoilent les unes après les autres, tant l’intégration des différents équipements est poussée. Dans le cockpit, la grande salle à manger extérieure se transforme en cinéma de plein air avec le grand écran TV escamotable. Dissimulé aussi, l’escalier télescopique qui mène au flybridge, où l’on découvre quatre matelas de bain de soleil disposés en rectangle. Là aussi, les bastingages et le poste de pilotage sont escamotables, de sorte que de l’extérieur, on ne devine pas la présence de ce « roof top ». Le pont avant aussi n’échappe pas à ce transformiste avec un carré qui sort du pont, lequel peut aussi se convertir en solarium ou en bassin, pour se rafraîchir.
A l’intérieur, la réception qui comporte salon, salle à manger et timonerie, bénéficie de grandes baies vitrées électriques. Celle qui sépare le salon du cockpit intègre un film de cristaux liquides permettant de l’opacifier totalement. Un raffinement que l’on retrouve dans la master, pour accentuer l’intimité lorsque le beach-club est en service. Au niveau inférieur « totalement customisable » selon le chantier, on trouve la cuisine et quatre cabines dont une pour deux marins. Les deux cabines invités occupent le centre du bateau, tandis que la VIP est logée à l’avant, quand la master suite s’attribue une surface inédite sur un yacht de cette longueur : près de 40 m2 ! Et, de surcroît, le propriétaire dispose du lounge attenant, en relation directe avec le beach-club de sorte que, lorsque sa baie vitrée est ouverte, il peut contempler, ou accéder, à la mer de sa cabine.
Et, pour ce qui est de la recherche esthétique, elle est partout présente, à l’exemple du teck dont les lames sont posées tantôt en transversal, en long ou en oblique, ou de la verrière polygonale qui abrite la réception, un motif repris par la forme d’assemblage du parquet… Le choix des matières, des revêtements et des tissus a fait aussi l’objet d’un soin particulier, et la finition générale n’appelle que des éloges.
La troublante sensation de barrer un voilier
Aux commandes de l’EVO V8, à l’instant de quitter son emplacement dans le port cannois, pas de stress. Les embases IPS couplées aux deux Volvo de 1 000 chevaux et leurs commandes électroniques, dont le fameux joystick, sont d’une docilité remarquable. Une fois à l’extérieur, la houle qui vient par notre travers provoque un léger roulis qui s’estompe rapidement sous l’action des stabilisateurs. Dès les premiers milles, ce qui interpelle, c’est la douceur avec laquelle navigue ce yacht à moteur. Pas de doute, il y a du voilier dans cet EVO ! Et il suffit d’en tenir l’une des deux barres à roue pour se prendre à lever le regard, comme pour surveiller le réglage des voiles… qu’il n’a pas ! Toutefois, si la météo se dégradait il serait toujours possible de rejoindre la timonerie, à l’abri du pare-brise panoramique. Par beau temps, on peut aussi se laisser tenter par le poste de pilotage du flybridge. Oui, ce sont bien quatre postes de pilotage que propose le V8 !
Le croisement des nombreux sillages se fait en souplesse. En virage aussi, les réactions du V8 sont progressives. Quel que soit le régime adopté, à l’allure d’un voilier (8 à 10 nœuds), en croisière (16,1 nœuds à 2 000 tr/min) ou plein gaz (23 nœuds à 2 400 tr/min), les Volvo se font discrets : absence de vibrations, isolation sonore, inversions de marche ouatées… En témoigne notre relevé sonométrique : 57 décibels seulement à 16 nœuds, dans la cabine principale et dans la timonerie. De retour au port, on apprécie de manœuvrer à partir de l’un des deux postes de barre « voile », d’où l’on a une vision parfaite de la distance qui sépare la poupe du quai. Un yacht qui met rapidement en confiance et qui ne nécessite pas la présence d’un skipper professionnel. Valerio Rivellini résume bien la philosophie de ce yacht : « EVO V8 combine la vitesse d’un motor-yacht avec le confort et la relaxation d’un voilier ».