Présentation

Yacht Class n°24 (mars-avril-mai 2021)

Capelli

Texte : Philippe Leblond – Photos Lionel Beylot

Il a été, en 2012, le premier semi-rigide XXL de Capelli et a endossé durant six années le costume de vaisseau-amiral de la gamme Tempest. Il y a deux ans, il a dû laisser ce titre honorifique au T50 qui conserve ce statut. Son lancement a réellement représenté un bond en avant en rapport de la gamme Tempest existante dont le plus grand modèle était le 1000 (10 mètres). Avec ses 13,20 mètres, le T44 fait encore sensation et son dessin d’une grande sobriété n’a quasiment pas pris une ride. D’autant que le style et le plan de pont ont su évoluer, principalement le carré en U doté d’une seule grande table, alors que le modèle initial était équipé de banquettes en vis-à-vis autour de deux petites tables. Par ailleurs, la sellerie à motif matelassé donne une note chic supplémentaire se mariant parfaitement avec le revêtement en vrai teck du pont. En revanche, la plateforme de bain, qui sert toujours de chaise aux trois hors-bord, demeure un peu exiguë pour une unité de cette envergure.
La modification du pont n’a en rien pénalisé les deux bains de soleil qui cumulent plus de 12 m2! Quant au nouveau carré, il est possible de s’y installer confortablement à neuf, en toutes circonstances puisqu’il est permanent, le solarium l’étant aussi (pas de conversion). La kitchenette est à portée de main, offrant un réchaud, un évier et un réfrigérateur de bonne capacité. Et dans le cas où la météo se gâte, il est possible de profiter d’un carré (pour cinq seulement) dans la cabine principale (1,99 m sous barrots) qui abrite également un petit meuble cuisine. Le confort pour la croisière n’est pas un vain mot sur le T44, qui fournit deux grands couchages (200 x 160 cm à l’avant, 224 x 170 cm sous le cockpit) se partageant une salle d’eau bien équipée avec cabine de douche (hauteur 1,82 m), lavabo et WC. N’oublions pas le poste de pilotage, abrité pas un hard-top et qui dispose de deux confortables fauteuils avec demi-assise relevable garantissant une bonne ergonomie, tant assis que debout. Un petit reproche : assis, le copilote ne dispose pas de repose-pieds…

Au port, on apprécie le maniement intuitif du joystick

Avec l’arrivée des trois V8 XTO, les performances du T44 font un bond en avant. Non pas que le bateau se « traînait » avec le trio des F300 (45,5 nœuds), mais le gain n’est pas anodin, avec cette fois-ci une vitesse maxi de 52,1 nœuds. Au plein régime de ces monstrueux V8, l’eau défile sous la coque à près de 100 km/h ! Pas mal pour un ensemble qui déplace plus de huit tonnes en ordre de marche… Autre motif de satisfaction : les rendements moteurs n’ont quasiment pas diminué malgré les quelques 375 chevaux supplémentaires. Ainsi, à 3 500 tr/min, soit à 28,6 nœuds, il est possible de parcourir près de 200 milles sans refaire de halte carburant. Bien sûr, son gabarit étant sensiblement plus imposant que celui du T40, il se montre un peu moins réactif à la barre, un peu moins vif à l’accélération. Toutefois, pour un semi-rigide de son importance, il demeure très maniable, bien que virant avec une gîte modérée. Ses trajectoires sont précises, son accroche sur l’angle rigoureuse et ses relances énergiques. En ligne droite à haute vitesse, il fait preuve d’une stabilité latérale et d’une tenue de cap impeccables. Seul bémol, sa tendance à « marsouiner » à 20-25 nœuds, même avec un réglage de trim en négatif. Une légèreté du nez qui le pénalise aussi dans la phase de déjaugeage. Malgré l’impressionnante accélération des V8, la carène prend un peu de temps à rentrer dans ses lignes. Il est vrai que les trois V8 sont installés sur chaise, donc en position très reculée… Reste que ce type de montage, favorisant la vitesse de pointe, s’avère payant dès que l’assiette redevient horizontale. On peut ensuite trimer en positif en quête du régime maxi et des plus de 50 nœuds. Constat : cette nouvelle homologation avec les nouveaux V8 XTO ne donne pas un sentiment de surmotorisation. De retour au port, le nouveau Helm Master EX fait apprécier la précision des commandes électroniques et l’intuitivité du joystick. Le propulseur d’étrave pourra s’avérer utile en cas de fort vent par le travers…


  • Longueur : 13,10 m
  • Largeur : 4,00 m
  • Puissance maxi : 3 x 425 ch (938 ,4 kW)
  • Poids sans moteur : 6 000 kg
  • Couchages : 2+2
  • Capacité carburant : 1 000 l
  • Catégorie CE : B
  • Prix HT sans moteur : 402 500 €
  • PerformancesVitesse maxi : 52,1 nds à 5 500 tr/min avec 3 x Yamaha 425 ch
  • Vitesse de croisière rapide : 41,0 nds à 4 500 tr/min
  • Vitesse de croisière économique : 28,6 nds à 3 500 tr/min
  • Temps de déjaugeage : 6,8 secondes
  • Accélération de 0 à 20 nds : 6,0 secondes
  • Consommation au meilleur rendement : 133,5 l/h à 3 500 tr/min
  • Autonomie au meilleur rendement : 193 milles à 28,6 nds

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