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Yacht Class n°16 (mars-avril-mai 2019)
Moins d’un an après son lancement officiel au Yacht Club de Monaco, la plate-forme digitale Yotha a déjà parcouru du chemin. Elle propose aujourd’hui 126 bateaux, entre 24 et 90 mètres, avec une moyenne au-dessus des 40 mètres. Et 65 autres unités ne devraient pas tarder à les rejoindre.
Propos recueillis par la rédaction – Photos : Yotha, 2018
Philippe Bacou a eu plusieurs vies. Expert-comptable de profession, il a été directeur financier dans l’industrie puis directeur général d’une entreprise familiale internationale. Fort de cette expérience, ce passionné de yachting s’est lancé un nouveau défi en créant en 2016 Yotha, une plate-forme digitale de charter qui ne se veut pas comme les autres. Rencontre.
Quel est le concept de Yotha ?
Yotha est une plate-forme digitale qui met en relation propriétaires, charterers et professionnels du yachting. Ce n’est pas un catalogue de bateaux proposés aux charters comme il y en a beaucoup. C’est la seule plate-forme qui permet véritablement d’aller jusqu’au bout du « process » de réservation, opération de paiement y compris, de façon simple et transparente. On peut même envisager de traiter des contrats de charter relativement court et de dernière minute.
Qu’est-ce qui la différencie des autres entreprises de charter ?
Les éléments essentiels du contrat sont négociables en ligne, ce qui permet d’arriver très rapidement à un accord, tout en ayant un service commercial à disposition pour aider à la finalisation de la négociation. Nos transactions sont par ailleurs sécurisées et contrôlées dans le cadre d’un agrément avec la FINMA (autorité suisse de surveillance des marchés financiers). Nous mettons également à disposition de nos clients une application « Yotha on board » qui permet de définir de façon interactive les détails du programme de la croisière, en collaboration avec son agent, le capitaine, ou les deux. Ce qui facilite la communication, la traçabilité et la convivialité.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer Yotha ?
Je propose mes bateaux au charter depuis plus de 15 ans. Mais je n’ai pas véritablement trouvé le service que je pensais être en droit d’attendre. Aujourd’hui le digital est présent dans la location d’hélicoptères, de résidences de luxe… mais pas dans le yachting. A priori, il n’y a pas de raison pour que cette différence perdure. C’est l’élément déclencheur. Voyant que la profession évoluait peu, je me suis dit pourquoi ne pas essayer.
Qu’est ce qui manquait ?
Le plus défaillant était la communication entre l’armateur, le capitaine et les personnes en charge de la commercialisation du bateau. Nous recevions souvent des demandes, puis plus de nouvelles pendant des jours. C’était l’incertitude permanente. C’est ce qui nous a amenés à gérer de plus en plus le sujet, notamment pour comprendre pourquoi une demande n’avait pas abouti. Défaut d’information, de réponse ? Ou parce que le broker a favorisé un autre bateau ? Ce manque de transparence et de compréhension des mécanismes désorientent beaucoup de propriétaires et de locataires. Le processus est complexe parce qu’il y a beaucoup d’intermédiaires. Et je crois que, dans la profession, personne ne s’est véritablement demandé quels services attendaient un charterer et un armateur, et comment faire pour que les deux soient satisfaits.
Quelle est votre clientèle ?
Propriétaires et locataires sont nos clients. Les professionnels sont plus nos partenaires dans la mesure où ils acceptent de jouer le jeu et de considérer Yotha comme un apport de business supplémentaire et non comme une concurrence frontale, ce que nous ne sommes pas selon moi. Nous avons une clientèle traditionnelle à la différence près que la facilité d’utilisation et la convivialité de Yotha permettront très certainement d’ouvrir ce marché à un public plus jeune, plus moderne. Voire, en raccourcissant la durée des charters, à des gens qui ne pouvaient pas jusqu’à présent louer les bateaux.