Yacht Class n°39 (dec 2024/jan-fev 2025)

Team malizia seaexplorer

Le skipper allemand Boris Herrmann est parti le 10 novembre pour son deuxième Vendée Globe en espérant effacer sa déconvenue de la dernière édition. A condition de surmonter l’adversité…
et 39 adversaires.

Texte : Christophe Varène – Photos : Marie Lefloch / Ricardo Pinto / Jean-Marie Liot / PolaRYSE / Team Malizia

LORIENT, FRANCE – SEPTEMBER 26, 2024 : Malizia – Seaexplorer skipper Boris Herrmann (GER) is pictured training on September 26, 2024 in Lorient, France – Photo by Jean-Marie Liot / Malizia – Seaexplorer

La deuxième tentative sera-t-elle la bonne ? On s’en souvient, il y a quatre ans, Boris Herrmann a frôlé d’un rien – ou plutôt heurté sèchement un chalutier à moins de 100 milles de l’arrivée – la victoire lors du Vendée Globe 2020-2021. Mais la belle cinquième place acquise alors a permis de connaître ce marin allemand, auteur d’une course exemplaire : jamais très loin des avant-postes, il a su ménager son bateau, le Malizia-Seaexplorer et lui-même pour boucler son tour du monde avec brio. Son expérience des mers du sud, avec aussi ses participations à la Barcelona World Race et à l’Ocean Race, est l’un de ses atouts majeurs, ainsi que son bateau qu’il a fait construire selon ses critères : peut-être moins esthétique que ceux de certains concurrents, son IMOCA répond à ses critères et exigences comme cette cellule de vie avec hauteur sous barrot importante et une carène adaptée aux mers difficiles avec une étrave incurvée et un franc-bord conséquent. Mais il est confronté à 39 concurrents, femmes et hommes, talentueux, motivés et prêts à vivre cette aventure sans retenue. Une dizaine de marins, dont Boris Herrmann, composent le groupe des favoris, mais sur cette épreuve si dure, si exigeante, si longue, tous les régatiers possèdent leur chance, qu’ils soient bizuths – ils sont quinze à partir pour la première fois, dont Violette Dorange, la benjamine de la course – ou expérimentés à l’image de Jean Le Cam (6e participation), Arnaud Boissières (5e participation et aucun abandon) ou Jérémie Beyou (5e participation). Qu’ils soient sur des bateaux neufs (13) ou anciens, à foils (25) ou à dérives (15). Qu’ils soient porteurs de handicap, comme Damien Seguin ou le Chinois Jingkun Xu, ou valides. Et puis, qu’importe le résultat ! Pendant environ trois mois, ces marins vont nous faire rêver, rire, pleurer, trembler de peur, de froid, d’émotion… vivre ! Merci à elles, merci à eux.


Le Vendée Globe en chiffres

23 ans pour la benjamine Violette Dorange, 65 ans pour le doyen Jean Le Cam.

3 caps à contourner pour boucler le parcours : Bonne Espérance au sud du continent africain, Leeuwin à la pointe sud-est de l’Australie et Horn au bout de la Terre de Feu en Amérique du Sud.

24 500 milles nautiques, soit 45 000 kilomètres pour boucler cette circumnavigation.

10 nationalités : France (27), Nouvelle-Zélande (1), Royaume-Uni (3), Allemagne (2), Suisse (3), Italie (1), Japon (1), Belgique (1), Hongrie (1), Chine (1). La navigatrice Isabelle Joschke a la double nationalité franco-allemande.

1 femme seule ou un homme seul, un bateau, un tour du monde sans escale et sans assistance.

40 concurrents, dont 6 femmes, parmi lesquels 15 bizuths.

74 jours 3 heures 35 minutes et 46 secondes, record à battre établi par Armel Le Cléac’h en 2017.

13 bateaux neufs construits spécialement pour cette course exigeante. Les IMOCA répondent à une jauge avec entre autres : longueur hors-tout 20,12 mètres, largeur 5,85 mètres et tirant d’air 29 mètres.

2 600 km de distance à la terre la plus proche du point Nemo, point géographique le plus isolé, situé au cœur de l’océan Indien.

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