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Yacht Class n°14 (sept-oct-nov 2018)
Yacht Club de Monaco
Du 12 au 14 juillet, le Yacht Club de Monaco a accueilli la 5e édition de sa course motonautique dédiée aux bateaux solaires et aux énergies propres. Avec une nouvelle catégorie, la Solar Cup, rebaptisée Solar & Energy Boat Challenge, a une nouvelle fois, montré qu’une application grand public était à portée d’étrave.
Par Aurore Teodoro – Photos : Studio Borlenghi / Yacht Club de Monaco
C’était l’effervescence sur le quai au pied du Yacht Club. Sous la lignée de tentes blanches, des équipes d’étudiants, d’ingénieurs ou d’industriels, venus pour la majeure partie des quatre coins de l’Europe, peaufinaient les derniers réglages et procédaient à quelques réparations avant de s’élancer pour la 5e Monaco Solar & Energy Boat Challenge. Une compétition née de cette volonté de réinventer le nautisme et de montrer que les unités du futur sont déjà à portée de main. « Aujourd’hui, il existe de nombreuses technologies, qui sont meilleures en terme de protection environnementale, plus efficaces et plus intelligentes. Nous n’avons pas besoin de les inventer. Mais elles ne sont pas appliquées. Il y a un écart immense entre ce qui est possible de faire et ce qui est réellement fait. Et les bateaux à énergie solaire en sont un exemple, explique l’ingénieur Marco Casiraghi, à l’initiative du projet. Quand nous avons commencé il y a cinq ans, l’idée était de montrer au public ce qu’il était possible de réaliser. Qu’il existait des bateaux totalement autonomes, alimentés par l’énergie solaire. Un autre point très important était l’aspect didactique. Beaucoup d’universités, particulièrement en Europe (même si on peut remarquer des changements), se concentrent uniquement sur la théorie alors qu’il est nécessaire d’allier celle-ci à une application concrète. Quand on construit des bateaux solaires, il y a des ingénieurs de différents domaines, c’est un projet interdisciplinaire… »
La classe Energy grande nouveauté
Depuis la toute première édition en 2014, la compétition organisée par le Yacht Club de Monaco et soutenue par la Fondation Prince Albert II de Monaco, la Fondation Hydros et l’Union Internationale Motonautique (UIM), n’a cessé de prendre de l’ampleur. Cette année, ils étaient ainsi 200 concurrents, répartis en 30 équipes et en 3 catégories. La classe « historique », celle des bateaux solaires, avait une nouvelle fois fait le plein avec 23 bateaux facilement reconnaissables à leurs longs panneaux solaires. On retrouvait également la classe « Offshore », qui signait là sa deuxième participation. Une classe importante pour le challenge puisque ces unités propres, au design « classique » totalement adapté à la navigation de plaisance, sont des exemples concrets d’une application de ces nouvelles technologies au grand public. Et à nouvelle édition, nouvelle destination, puisqu’après Nice l’an dernier, leur course les emmenait cette fois du côté de Vintimille. Mais la grande nouveauté de cette 5e édition était la création d’une nouvelle catégorie : l' »Energy Class » au principe simple. « Nous fournissons à chaque équipe un catamaran – le même pour tout le monde. Elles devaient ensuite concevoir leur mode de propulsion », explique Marco Casiraghi. Bio fuel, hydrogène, batterie… Aux équipes de choisir celle qui sera la plus performante et endurante. Un point crucial puisque plusieurs types d’épreuves attendaient les participants pendant trois jours. Endurance, bien sûr, mais aussi des slaloms et la traditionnelle épreuve de vitesse. Avec 26,5 nœuds (48,515 km/h), le Britannique Vita Yachts n’aura pas réussi à détrôner le Néerlandais Gerhard van der Schaar à bord de Clafis Victron Energy Solar Boat Team (26,60 nœuds, soit 49,10 km/h), invaincu par ailleurs depuis la première édition dans la catégorie Solar Class (open class). Le Britannique remporte cependant la course offshore de 16 milles nautiques en 54 minutes et 41 secondes en Offshore Class. Notons par ailleurs la victoire d’Antwerp Maritime Academy en unité solaire, dans la catégorie Class A.
Partage de connaissance
Mais la Solar & Energy Boat Challenge ne se déroulait pas que sur l’eau. Pour la deuxième année consécutive, l’Union Motonautique Internationale a organisé un workshop, pour échanger sur les mesures mises en place par les acteurs des Fédérations de Sports Motorisés en faveur de l’environnement. Chaque fin de journée était également l’occasion d’échanger autour des « tech talks », des présentations durant lesquelles les équipes sont venues dévoiler leurs avancées et les difficultés rencontrées. Un point essentiel : « c’est du travail de réseau, de collaboration et un partage d’expérience qui permet vraiment aux personnes venues de différents pays de travailler ensemble. C’est essentiel pour améliorer nos connaissances » explique Marco Casiraghi, qui ambitionne de voir la compétition prendre toujours plus d’ampleur et espère voir un jour un « circuit » d’événements. Venise, Londres. « Ce serait une fantastique opportunité pour montrer à la population ce que nous pouvons faire aujourd’hui. Cela pourrait être la prochaine étape : réunir ces ingénieurs du futur dans un circuit ».