Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
YACHT Class n° 37 (juin-juillet-août 2024)
Créée en 1985, la Primo Cup-Trophée UBS a célébré cette année sa 40e édition et s’impose aujourd’hui comme l’une des plus anciennes courses en Méditerranée pour les voiliers monotypes.
Texte : Aurore Teodoro – Photos : Studio Borlenghi / YCM
Il y a des étapes plus marquantes que d’autres. En cette 40e édition, la Primo Cup – Trophée UBS 2024 s’annonçait symbolique au Yacht Club de Monaco (YCM). « Quand on tourne la page d’une décennie, c’est forcément une édition un petit peu particulière », confirme Fanny Brouchoud, la cheffe de projet de l’événement. « C’était aussi l’occasion pour notre équipe de faire le bilan (voir encadré). Nous nous sommes aperçus que la Primo Cup a réuni plus de 20 500 régatiers au long de son histoire. » Un palmarès à la hauteur de cette compétition, née en 1985, peu après que le Prince Albert II a pris la présidence du YCM. La « Primo » s’appelait alors « Voiles en février », avant de prendre son nom définitif deux ans plus tard. Depuis, cette régate s’est imposée comme Le rendez-vous de début de saison pour bon nombre de marins en monotypes, venus affiner leur préparation en vue des championnats à venir. Et se confronter à l’élite de leur discipline, toujours présente en Principauté. « Nous sommes très fiers. Des épreuves qui ont plus de quarante ans dans l’Hexagone, on doit les compter sur les doigts d’une main, pas plus », précise Thierry Leret, directeur de course au YCM et l’un des témoins privilégiés de cette longue histoire. « Cette épreuve a toujours mis en valeur le sport et les équipages, mais aussi les nouveautés en créant de nouveaux parcours, en utilisant de nouvelles bouées… Au club aussi, tout le monde répond présent et ça, c’est une grande fierté de jouer dans cet esprit de famille pour perpétuer cette vieille dame qu’est la Primo Cup ».
Un plateau de fidèles
Cette année, ils étaient près de 90 équipages, soit 400 régatiers répartis en quatre classes (J/70, Smeralda 888, Longtze Premier et Cape 31), venus en découdre sur le plan d’eau monégasque. Dans les listes des engagés, des noms de bateaux ou de marins semblent familiers. La compétition a, en effet, son lot de fidèles. Fanny Brouchoud en liste quelques-uns, comme Roberto Spata, Alain Marchand, Philippe Bouchard ou encore François Brenac, qui comptabilisent des dizaines de participations. « C’est vraiment le rendez-vous de référence pour les gens qui font du one-design en Méditerranée », rappelle la cheffe de projet. Ce que ne manque pas de confirmer Alain Marchand, 23 éditions au compteur. Ses débuts en Principauté, ils les a faits à l’ancien club du Quai Antoine Ier. « On a trouvé ça tellement bien qu’on a décidé de revenir le plus souvent possible. Pour nous, ça a toujours été un endroit très important pour commencer la saison et, en plus, avec des navigateurs de qualité. On apprécie le plan d’eau, difficile mais très intéressant. Sans compter l’accueil qui a toujours été fantastique », énumère le navigateur suisse, qui a longtemps couru en Surprise et a participé l’an dernier en Smeralda 888. A domicile, le Monégasque Loïc Pompée, qui en est lui à sa 20e participation, a aussi vu la compétition évoluer. « On se connaît tous. Mais ce qui est marrant, c’est que maintenant, on voit les enfants. Mon fils de neuf ans participe cette année en J/70 », confirme le marin monégasque, qui a fait ses premiers pas en Cape 31. Ces bateaux de 9,80 mètres, déjà populaires dans les pays anglo-saxons, sont la grande nouveauté de cette 40e édition. « Ils sont cinq. Normalement, le minimum est de huit participants, mais on a fait une exception parce que c’est une nouvelle classe. Après, l’année prochaine, c’est à eux de jouer pour en être, » précise Fanny Brouchoud, en rappelant que la Primo Cup a toujours été un laboratoire d’innovations. Chaque année, différentes séries sont ainsi mises à l’honneur. Etchells, Surprise, Melges 32, Farr 30, J24, Platu 25, Esse 850… Certaines classes ont même tiré leurs premiers bords en mer lors de cet événement. Et l’avenir de cette nouvelle venue, originaire d’Afrique du Sud, semble s’annoncer sous les meilleurs auspices. « C’est un bateau exigeant techniquement pour le barreur et pour l’équipage. Donc, il demande quand même d’avoir quelques connaissances techniques, mais il est très bien construit. Pour moi, il a de l’avenir », confirme Loïc Pompée, séduit par les performances de cette unité mais aussi par ses caractéristiques.
Une 40e édition musclée
Cette année, la Primo Cup a réservé aux concurrents un challenge de taille en tombant en même temps qu’un épisode météorologique méditerranéen. « Ce sont des régates hivernales, cela fait partie du jeu », rappelle le directeur de course, avant de détailler : « On a eu des conditions un peu dantesques le premier jour, avec des creux relativement importants. On a essayé de sortir mais les conditions étaient trop fortes. Il était préférable de rentrer pour des raisons de sécurité. Le dimanche, il y avait une alerte orange. On a attendu que le front orageux passe. On est sorti et, malheureusement, il y avait derrière un deuxième front et on n’a pas pu courir, encore une fois. Mais ce qu’il faut retenir, ce sont les quatre manches du samedi dont trois dans des conditions un petit peu musclées. » D’autant que comme le directeur de course l’a rappelé, la logique a été respectée : « Chez les vainqueurs, ce sont toujours les meilleurs qui sont là ». Après ces quatre belles manches, on note donc la victoire à domicile des Monégasques Giangiacomo Serena di Lapigio (G-Spot) en J/70, et Achille Onorato (Canard à l’Orange) en Smeralda 888. Le Suisse Thomas Studer (Jerry) l’emporte en J/70 Corinthien. En Cape 31, Robin Follin s’impose à bord de Give me Five, tandis que l’équipage suisse de Shensu l’emporte pour la 2e fois consécutive.
A la pointe de l’innovation
Cette 40e édition a également été l’occasion de dévoiler en avant-première mondiale une nouvelle série monotype, Junda KII, développée à l’initiative du sociétaire du club, Ludovico Fassitelli, et conçue par l’architecte naval Umberto Felci. Cette nouvelle série de one-design, mettant notamment l’accent sur la durabilité et conçue pour un équipage de deux personnes, afin de limiter les besoins en équipiers et les coûts, devrait tirer ses premiers bords en fin d’année lors des prochains Monaco Sportsboat Winter series.