Présentation
Yacht Class n°42 (Sept-Oct-Nov 2025)
Prestige yachts – Groupe Beneteau
Embarquez pour quelques milles à bord du dernier né de la gamme M Line de Prestige. Au programme, beaucoup d’espace, un design très italien et une grande cohérence de navigation.
Texte et photos : Nicolas Massines.
Dévoilée dans le port de Portopiccolo, non loin du chantier naval qui a vu sa mise à l’eau (propriété du groupe Beneteau situé à Monfalcone), la Prestige M7 attend, cul-à-quai, l’heure de larguer les amarres. Ensoleillée et chaude, l’après-midi italienne sur la côte Adriatique est à peine troublée par une faible brise de cinq nœuds, augurant une belle navigation dans les eaux calmes de la baie de Sistiana. Parmi les voiliers classiques et autres motoryachts du port, la silhouette du catamaran dégage une présence imposante. Haut et large sur l’eau – son tirant d’air culmine à 5,45 m tandis que son maître-bau atteint 7,56 m -, il transmet cependant une impression de sportivité due, entre autres, aux étraves inversées, à sa tonture négative sur sa partie avant, et à son franc-bord descendant à partir du milieu du navire et venant s’effacer progressivement jusqu’à la poupe, terminée par une vaste plateforme. Cette dernière est réglable en 4 positions : relevée lorsque le bateau a de l’erre, alignée pour servir de solarium, abaissée en mode piscine privée et enfin, elle pourra être totalement immergée et servir de plateforme d’embarquement si l’arrivée se fait en tender. Deux espaces entourant la plateforme et une porte de coupée sur bâbord, complètent les options d’embarquement.
Une impression d’espace omniprésente
La sensation dominante une fois les premiers pas effectués à bord, ne nous quittera pas tout au long de l’essai : l’espace et le plan de pont transmettent des sentiments propres à une unité bien plus conséquente. Par exemple, la poupe prolongée par la plateforme offre tous les atouts d’un très vaste beach-club destiné à convertir cet endroit en une aire de jeux ou de repos pour le plus grand nombre. La banquette en L et le canapé demi-lune, la protection des rambardes et portes en inox, ajoutées à la hauteur des pavois, raviront les familles. Mais rendons-nous pour commencer sur la partie supérieure de la Prestige M7, à savoir le flybridge. Via un escalier abrité, situé à bâbord, son accès sécurisé et la montée dos à la marche suscitent les regards entendus et approbateurs de ceux qui l’empruntent. La sécurité des passagers est un point clé lors de la conception navale et la M7 se distingue favorablement puisque sa protection naturelle face aux éléments est très réussie. Une fois les huit marches gravies, c’est à l’ombre du vaste hard-top que nous apprécions les différents espaces de vie : coin cuisine et banquette sur la partie la plus reculée, espace repas pour huit personnes, sur tribord, formé d’une grande table en teck (tout comme l’ensemble du pont) et de ses assises assorties, un poste de barre situé assez bas et une vue panoramique sur l’environnement propice à la veille visuelle et à la contemplation.
Le raffinement s’exprime dans la simplicité
De retour sur le pont principal, l’accès au carré se fait soit depuis la poupe, via la très imposante baie vitrée coulissante, soit par une porte située à hauteur de l’escalier. Les tons sobres dominent : que ce soit au travers du mobilier couleur chêne gris ou par le revêtement du sol en bois italien Garbelotto, le raffinement s’exprime dans la simplicité. La mer s’invite dans le carré via les larges espaces vitrés et la navigation pourra être suivie et contrôlée depuis la table à carte placée tout à l’avant. Le renvoi du joystick de direction à l’intérieur offre une commodité qui sera sans aucun doute très appréciée lors des quarts. L’escalier placé le plus en avant, et menant à la suite propriétaire, jouxte le poste de barre et conduit à un espace de vie remarquable. La cabine armateur de 20 m2 en pleine largeur est digne d’une suite d’hôtel Grand Luxe. Outre le lit central et la liseuse installée sur tribord, le bureau et la penderie réalisée à partir d’éléments en verre et aluminium complètent cet écrin de repos. La hauteur sous barrot comble toutes les attentes tandis que la salle d’eau dispose de deux vasques et d’une ouverture sur la mer. La douche ornée de céramique naturelle ajoute une touche de couleur à un tableau très réussi. Deux autres escaliers situés de part et d’autre du carré mènent sur tribord à une cabine guest à la vue remarquable sur l’extérieur, tandis qu’une cabine configurée en mode twin est placée sur bâbord. Si l’angle des descentes est abrupt, l’ajout de mains courantes viendra pallier ce léger inconvénient. Pour compléter cette visite, il faut emprunter les passavants pour se rendre à la pointe de la Prestige M7. Là, deux immenses solariums forment de grands îlots de détente, parfaits pour se relaxer entre amis.
Une autonomie de 1 200 milles à 8 nœuds
Il est temps de prendre de la hauteur et la barre, puisque la navigation aura lieu depuis le flybridge. À cette hauteur, l’anticipation sur l’environnement nautique est optimale. Les deux écrans de 22 pouces procurent une lisibilité parfaite. On relève, au fur et à mesure que l’accélération progresse, une élévation de la proue qui reste acceptable. Pas de cabrage inopportun et une réactivité aux commandes qui fait oublier les presque 3,6 tonnes de poids lège du catamaran. La motorisation est assurée par deux diesels Volvo Penta D8 de 550 chevaux en V Drive, alimentés par un réservoir de presque 3 000 litres de carburant. La consommation reste maîtrisée puisqu’à 8 nœuds, on relève, avec un bateau embarquant 16 personnes, 19 litres par heure. Ce qui se traduit en une très satisfaisante autonomie théorique de 1 200 milles nautiques. La vitesse sur le fond augmente progressivement et le confort à bord reste élevé, les passagers se déplacent avec aisance. Depuis le pont supérieur, la navigation en hauteur se déroule dans un confort sonore appréciable. Une qualité de la Prestige M7 que l’on retrouve à l’intérieur où aucune résonance particulière ne trouble le cockpit ou les cabines. La montée en puissance se poursuit pour installer le navire dans ses lignes et glisser facilement à une vitesse de croisière de 16/17 nœuds. La vitesse maximale culmine à 20 nœuds, sans venir troubler ni la joie des passagers, ni l’assiette du bateau. Les quelques milles parcourus à bord de la Prestige M7 sont concluants. Cette unité démontre de nombreuses qualités telles que les finitions ou l’habitabilité, mais aussi beaucoup de cohérence dans son projet de navigation. Son esthétique séduira sans aucun doute les amateurs de séjours confortables, sans renoncer à une certaine touche de sportivité.

Fiche technique














