Yacht Class n°39 ( (dec 2024/jan-fev 2025)

Prestige yacht – groupe Beneteau

Dans sa quête permanente d’amélioration, le constructeur Prestige Yacht, membre du groupe Beneteau, renouvelle sa gamme de flybridge F-Line avec le F5.7. Il démontre une volonté de hausser le niveau de qualité et de proposer des aménagements bien pensés pour allier ergonomie et confort de vie à bord.

Texte : Christophe Varène – Photos : DR

Devenue une marque à part entière du groupe Beneteau, Prestige Yacht ne cesse d’étoffer sa gamme. Après avoir lancé une ligne de catamarans, elle entreprend de renouveler sa plus grande famille, la F-Line, composée de sept modèles de flybridges monocoques allant de 13,06 à 21,45 m, dont la F5.7 qui se positionne parmi les plus grandes. Cette deuxième génération s’appuie sur le talent de partenaires reconnus de la marque : Camillo Garroni pour le design extérieur, Michael Peters pour la carène. Pour affiner une ligne qui peut parfois être imposante, le hard-top au sommet du flybridge repose sur des montants les plus légers et fins possible : il en résulte que, en disparaissant presque à la vue, le profil gagne en fluidité et en dynamisme. De petits détails changent la perspective. A cela, il faut ajouter un important travail sur le contraste blanc et noir, et la présence d’importantes surfaces vitrées, que ce soit au niveau des superstructures ou sur la coque. On remarque aussi une étrave nettement plus arrondie que sur les précédents modèles : en élargissant la proue, au-dessus de la ligne de flottaison, on gagne en volume et confort intérieurs, sans perdre en qualité marine.

Une vitesse de croisière raisonnable à 21 nœuds

Une sortie en rade de Beaulieu-sur-Mer va nous permettre de vérifier cet axiome. En fin de journée, alors que cette Prestige F5.7 arrive juste du salon de Gênes, le plan d’eau ne présente qu’une petite houle à peine perturbée par un léger clapot. Equipé de deux diesels Volvo Penta D8 IPS800 de 600 ch chacun, notre bateau passe tout d’abord le test de manœuvre de port : le pilote a le choix entre les deux postes de barre, sur le flybridge ou à l’intérieur, et même, en option, une station de contrôle avec joystick et propulseur placée sur le pavois tribord dans le cockpit, davantage utilisé pour parfaire l’amarrage à quai que pour l’appareillage. Doté en plus des caméras du système Garmin, pour une vision à 360 degrés, l’opération se déroule avec aisance. En mer, vous pouvez soit rester protégé à l’intérieur et avoir les sensations d’une berline douce et confortable, soit monter au flybridge pour sentir le vent et apprécier le paysage. Dans les deux cas, l’instrumentation proposée est complète. La vitesse de pointe avoisine les 27 nœuds, mais pour le confort de tous et le respect de la consommation, il convient d’adopter une allure de croisière autour des 21-22 nœuds. L’autonomie se situe alors à un peu plus de 210 milles, le rayon d’action grimpant à 400 milles à 10 nœuds.

Des espaces extérieurs conviviaux

Profitons du retour au port pour découvrir les espaces extérieurs. L’embarquement, comme souvent en Méditerranée, s’est effectué par la plateforme arrière. Assez grande, cette dernière supporte une annexe de 4,40 m et un poids maximum de 350 kg et, en immersion, un escalier se dévoile automatiquement sur bâbord. L’accès au cockpit se fait par l’intermédiaire des marches, une volée sur chaque bord sécurisée par un portillon. On découvre deux banquettes se faisant face avec une table télescopique au milieu : six convives y prennent place pour des repas bénéficiant, selon la météo, de la protection d’une toile d’ombrage électrique. A noter sur bâbord, en vis-à-vis de la station de contrôle déjà mentionnée, la présence d’un petit bloc cuisine. Les passavants identiques mènent au pont avant occupé en majorité par un solarium, mais il est aussi possible d’y composer un salon idéal pour les moments de détente au mouillage : spots rétractables, porte-gobelet et mains courantes, rien ne manque. Dans le cockpit se trouve l’accès au flybridge qui constitue un espace bien souvent à l’abri des regards, mais non dépourvu de vue. Sur cette terrasse, en plus du poste de pilotage, les passagers bénéficient d’un solarium à l’avant et d’un salon vers l’arrière avec une table pour six à huit personnes et une kitchenette pourvue d’un grill (ou plancha), d’un évier et d’un réfrigérateur. Le hard-top apporte une ombre bienvenue, mais sa partie centrale s’ouvre si besoin.

Une vaste master cabine 

On pénètre à l’intérieur directement par la cuisine, un espace central de la vie à bord et point de jonction habituel entre le dehors et le dedans. D’ailleurs, une fois la baie arrière relevée, un petit bar permet aux passagers de tenir compagnie à celui ou celle qui s’active en cuisine. Après une marche, on pénètre dans le salon bien doté en assises (une longue banquette en L et un sofa) et d’une table à allonges. La visibilité sur le paysage est totale et, lorsque le soir tombe, un éclairage soigné vient agrémenter le plafond. Juste derrière la timonerie située sur tribord, une porte donne accès directement sur le passavant. Quelques marches, sous lesquelles se glissent lave-linge et tableau électrique, descendent vers le pont inférieur qui distribue les cabines. A l’avant, la cabine propriétaire présente une atmosphère claire, raffinée et enveloppante : sur un seul niveau, elle s’organise avec un lit double central, un bureau/coiffeuse, des rangements latéraux, le tout baigné soit par la lumière naturelle des hublots de pont et de coque, soit par l’éclairage là aussi bien étudié. La salle d’eau avec deux vasques, cabine de douche et toilettes présente le même soin dans sa décoration et ses finitions. Vers la poupe, une première porte donne sur la cabine VIP, qui adopte une originale position en biais pour le couchage, favorisant une optimisation des espaces et une sensation de volume. Les concepteurs ont aussi installé la spacieuse salle d’eau et le dressing vers l’arrière pour maximiser l’isolation avec le compartiment moteur situé au centre du bateau. Une deuxième porte s’ouvre sur une cabine, avec deux lits simples, qui partage son cabinet de toilette avec les invités du jour. Facile d’utilisation et à l’aise en mer, la Prestige F5.7 est également attrayante grâce à ses aménagements malins et élégants, raffinés et fonctionnels. Le constructeur démontre ainsi avec brio sa volonté de monter encore en gamme et en qualité, une démarche qui passe également par l’utilisation de matériaux sourcés et recyclables.