Yacht Class n°32 (mars-avril-mai 2023)

Cantiere del Pardo

Entrée très réussie que celle de ce 16,58 mètres sur le marché des open hard-top, cela grâce à sa silhouette plutôt tendance et ses aménagements ô combien fonctionnels. Le Pardo GT52 et ses deux Volvo Penta IPS800 rendent la mer encore plus agréable et les croisières encore plus attrayantes.

Texte Alain Brousse – Photos : DR

Pour le lancement de son GT52, le chantier italien Cantiere del Pardo avait choisi un port légendaire et très prisé : Saint-Tropez. Cet open hard-top a donc finement creusé son sillage dans le célèbre golfe, nous offrant une prestation des plus efficaces. Mais avant d’aller flirter avec une houle méditerranéenne plutôt douce, soumettons-nous au protocole, à commencer par la séquence des présentations. Et c’est devant une vingtaine d’étraves de yachts, amarrés face à la terrasse référence du restaurant Sénéquier, que le Pardo GT52 a mis en valeur son profil qui porte la marque d’un cabinet de Bologne, Zucherri Yacht Design, spécialiste de ce genre d’unités ainsi que des modèles de type « lobster boat ». La silhouette du GT52, tout à fait dans la tendance, dégage une notion de dynamisme avec notamment son étrave inversée, nous le constaterons une fois sur l’eau. Ses superstructures dotées d’un pare-brise incliné, façon unité professionnelle, et son tableau arrière aux lignes fuyantes renforcent son profil de conquérant. Certes, c’est le grand frère du P50, mais avec une habitabilité qui se prête davantage à la croisière familiale de longue durée.

Un cockpit a cîter en exemple

Avant même de monter à bord, rien qu’à observer sa poupe, on est attiré par ses aménagements extérieurs dont, tout d’abord, la plateforme de bain, bien évidemment garnie de teck et suffisamment vaste pour un double usage : servir de garage externe pour une annexe de 4 mètres maximum ou, mieux, d’espace pour les bains de mer. Juste au dessus, s’offre le cockpit entièrement équipé pour recevoir de six à huit personnes autour d’une table grâce une banquette en U. Cette dernière se convertit en un très grand solarium, une fois la table baissée bien évidemment. Lors des collations et des repas, il sera possible d’installer quatre mâts et une toile d’ombrage. Et contre les baies vitrées, toujours à l’extérieur, on trouve de chaque bord un fauteuil une place. Il convient vraiment d’attribuer une note très au dessus de la moyenne à ce cockpit qui est un exemple d’espace convivial. Empruntons l’un des passavants et rejoignons le pont avant, un déplacement à n’opérer qu’à l’arrêt puisque, pour des raisons évidentes d’esthétique, le GT52 n’est pas doté de balcon mais de simples chandeliers et filières. Et là, vers l’étrave, apparaît un solarium qui peut accueillir jusqu’à quatre passagers adeptes du bronzage.

Bien conçu pour la croisière

Comme précisé dès le début de notre article, le GT52 se prévaut d’une habitabilité qui le place dans la catégorie des unités aptes à la croisière. Ajouter à cela un équipement standard plutôt complet. Précision importante, ses aménagements intérieurs ont été élaborés par le studio italien Nauta Design dont la réputation n’est plus à faire. Honneur à l’espace commun du pont principal où l’on remarque aussitôt un apport lumineux naturel important grâce au vitrage latéral, mais aussi à une partie vitrée du toit qui d’ailleurs peut s’ouvrir. Dans ce lieu convivial, les places ne manquent pas : à bâbord, un salon fait office de carré et, en face, une banquette dont le dossier contient un grand écran TV. S’y trouve également la timonerie offrant un tableau de bord imposant. Dans la version que nous avons testée, la cuisine est située sur le pont inférieur, au pied de l’escalier qui y mène, sur bâbord. Là encore, pour un modèle de cette taille, les « fourneaux » ont été bien pensés. Sur option, cette cuisine peut être aménagée sur le pont principal, derrière la timonerie et elle fait alors place à un salon, voire à une cabine. Restons sur le pont inférieur et découvrons la master qui occupe l’avant avec un lit double dont la tête est contre le bordé bâbord. Un écran TV, dissimulé dans le plafond, se déploie sur commande. Cette cabine armateur possède une salle de bain située dans l’étrave. Le GT52 comprend une cabine invités twin disposant de sa propre salle de bain. Enfin, le pont inférieur comprend une dernière cabine avec un lit simple qui reviendra au skipper. On y accède par le plancher du pont principal de l’espace commun.

Un comportement marin et vif

C’est donc dans le Golfe de Saint Tropez que nous avons essayé cette carène, conçue par le bureau d’architectes du chantier sur un cahier des charges particulier puisque le GT52 est doté d’une paire de Volvo Penta IPS, très exactement des IPS800, soit une puissance de 2 x 591 ch. Rappelons que cette propulsion s’opère avec des hélices qui travaillent en traction vers l’avant et non en poussée. Nous constatons tout d’abord que cette carène a une nette propension à sortir rapidement de la gangue liquide : 8 secondes pour passer de 0 à 20 nœuds. Ce résultat est des plus flatteurs. C’est d’ailleurs à cette allure, ou presque, que la vitesse de croisière est conseillée : 19,3 nœuds pour une autonomie de 296 milles. Au régime maxi, nous avons atteint la performance de 31,7 nœuds. La mer ne présentant qu’une légère ondulation, nous irons tester la carène dans de gros sillages. Elle passe bien. En virage, même serré, on se sent en sécurité. Le GT52 se montre marin. Le constructeur le propose également en version 2 x diesels Volvo Penta IPS700 (2 x 523 ch) et 2 x diesels Volvo Penta IPS650 (2 x 480 ch).
Nul doute que cette unité est vouée à une belle carrière eu égard à ses qualités. Cantiere del Pardo a de l’ambition et vise plus haut en annonçant le lancement du GT75.