Yacht Class n°36 (mars-avril-mai 2024)

Mangusta – Overmarine Group

Plus « petite » unité de la gamme Oceano, ce Mangusta opte pour un programme de navigation davantage orienté vers la croisière que vers la performance. Il s’appuie pour cela sur des aménagements conviviaux et raffinés, tant pour la vie en plein air que pour les moments de partage ou d’intimité à l’intérieur.

Texte : Christophe Varène – Photos : DR

A la création du groupe Overmarine en 1985, la famille Balducci a clairement affiché ses ambitions en baptisant ses modèles Mangusta : à cette époque, son principal concurrent construisait les Cobras, dont les seuls prédateurs sont… les mangoustes. Racées et sportives, les premières générations misent sur la performance, mais la diversification va se faire au travers des gammes Gransport, avec toujours un design dynamique, et Oceano, davantage tournée vers la croisière. Cette dernière ligne, caractérisée par ses carènes à déplacement, comprend des unités de 50 et 44 m. Et désormais, l’Oceano 39 est l’entrée de gamme de cette famille d’excellence.

Du verre et de la lumière

Mais cette unité se fait discrète et sa découverte s’apparente à une visite virtuelle. Pour autant, les lignes sont élégantes pour un trois ponts grâce à l’utilisation massive de verre, un matériau qui apporte de la légèreté par sa transparence. Sa présence dans les coques avec de longs hublots, aux différents niveaux dans les pavois et balcons et enfin dans les innombrables baies qui ouvrent les espaces intérieurs vers le panorama environnant, allège les superstructures. Ces dernières sont d’ailleurs construites en fibre de carbone : si cela n’impacte pas la masse visuellement, l’effet sur le devis de poids – et sur la stabilité grâce à un centre de gravité abaissé d’autant – est sans doute conséquent. L’importance des surfaces de plein air saute aussi aux yeux lorsque l’on étudie les plans d’aménagement : en cumulant celles du sundeck, du pont supérieur, du pont principal et du beach-club, ce ne sont pas moins de 284 m2 qui s’offrent pour des moments de détente partagés, que ce soit sur les solariums, autour des tables ou dans le confort des différents salons. Alors commençons notre visite en rejoignant le sundeck.

Des espacesdédiés au soleil

S’il bénéficie de la protection d’un hard-top dans sa partie centrale où règnent table pour dix convives et bar, le flydeck s’offre généreusement aux ardeurs du soleil avec un salon à l’avant, comprenant tables basses, fauteuils et canapé, et ses méridiennes à l’arrière. Comme déjà mentionné, les balcons vitrés garantissent une vue sans entrave sur le panorama. Sobre dans son design, ce niveau est raffiné avec ses lattes de teck. Descendons ensuite au pont supérieur, l’escalier débouchant à proximité de la timonerie et de la cabine dévolue au capitaine. En se dirigeant vers la proue, les passagers s’attardent en un lieu dédié au culte du dieu soleil avec multiples et vastes solariums et piscine/jacuzzi. Il faut, au passage, remarquer le fond transparent de ce bassin : à travers lui, une douce lumière zénithale va venir baigner la suite armateur. En repartant vers l’arrière, ils jouissent d’espaces d’échange et de partage : salon intérieur avec vitrage allant du sol au plafond, dont une partie entièrement escamotable, table pour des dîners à dix convives protégés par la casquette du flybridge, salon extérieur pour admirer les lumières du soir. Le design intérieur, imaginé par Alberto Mancini, fait appel à des matériaux nobles, comme le marbre pour les tables, et le bois, dans une ambiance raffinée et chaleureuse.

Un design intérieur sobre et classe

Voici venu le temps de s’intéresser au pont principal, en débutant par les parties communes rassemblées vers la poupe. Un agréable salon profite de l’ombrage du pont supérieur pour les moments où l’on recherche de la fraîcheur dans les larges canapés issus des meilleurs ateliers de design italiens. S’il surplombe la plage de bain au niveau inférieur – auquel on accède par deux escaliers latéraux –, il est aussi en communication directe, par une large baie, avec l’intérieur. Là, de grandes banquettes, profondes et accueillantes, composent un lieu de rencontre aux teintes douces, au mobilier raffiné et aux matériaux sélectionnés avec soin, sans rien perdre du paysage par les fenêtres latérales, dont certaines s’ouvrent en totalité. Dans la salle à manger contiguë, le mur du fond s’orne d’inserts de cuir beige et aigue-marine et de bois sombre pour composer un décor forestier géométrique. Sur bâbord, un discret passage mène à une cuisine de type professionnel, tandis qu’un lobby sur tribord est occupé par les escaliers desservant les niveaux supérieur et inférieur, et par l’accès à la suite armateur s’étalant sur toute la largeur du bateau.

Une suite armateur pleine largeur

En guise d’entrée dans cet espace privatif, un bureau se situe devant une baie donnant sur la mer. Un petit salon offre ensuite ses fauteuils de détente et, au mouillage, une terrasse va s’ouvrir pour des moments privilégiés en toute intimité. Le lit king size occupe la partie centrale, alors que devant, la salle d’eau regroupe deux vasques et une cabine de douche vue mer. Un dressing termine de donner à cette suite le confort nécessaire, toujours avec une décoration sobre, élégante et chaleureuse. La visite se poursuit en descendant d’un niveau. Au pont inférieur, on découvre un imposant beach-club, comprenant la plate-forme de bain et un salon, ce dernier pouvant être un peu réduit si le propriétaire a opté pour la version avec garage à annexe transversal. Au même niveau, en avant de la zone technique avec salle des machines et équipements de confort (climatisation, dessalinisateur…), on trouve les quatre cabines pour les invités (deux VIP avec salles d’eau, bureau et multiples rangements, et deux guests avec lits simples et salles d’eau). Les quartiers équipages, avec mess, cuisine et trois cabines doubles, investissent le volume à l’étrave. Côté performances, le Mangusta Oceano 39 compte sur ses deux moteurs MTU de 1 700 ch chacun pour assurer une vitesse de croisière de 12 nœuds, tout en autorisant des pointes à 16 nœuds. Pour de longues navigation, jusqu’à 2 250 milles, il faut se limiter à 10 nœuds. Une version survitaminée est disponible : avec deux engins de 2 600 ch, le maximum se situe à 20 nœuds, pour une vitesse de croisière proche de 18 nœuds.