Yacht Class n°35 (dec 2023/jan-fev 2024)

Gulf Craft

Le style mi-Navetta mi-Explorer du Majesty 111 ne laisse pas insensible, bien au contraire. Son habitabilité est l’une des qualités qui font de lui une unité très recommandable. Son lancement au Monaco Yacht Show a confirmé l’intention de Gulf Craft d’occuper une place de plus en plus large dans le monde des flybridges « nouvelle génération ».

Texte : Alain Brousse – Photo : DR

Le groupe émirati Gulf Craft, qui a pignon sur rue à Umm al Quwain, à une soixantaine de kilomètres au nord de Dubaï (Golfe Persique), occupe depuis quelques décennies le monde du yachting dans la tranche des yachts à moteur de 60 à 175 pieds. Ces derniers sont regroupés en deux familles : les Nomad SUV (65, 70, 75, 95 et 101 pieds) et les Majesty (100, 110, 120 et 160 pieds) au programme bien défini : la croisière familiale dans le confort et le luxe. Côté construction, Gulf Craft a misé sur le matériau composite, afin de rendre le rapport poids-puissance plus favorable et aussi de renforcer la solidité de ses unités. Son président, Mohammed Ashaali, en fait d’ailleurs l’un des points forts de la marque. Et le tout dernier de la série Superyacht Collection, le Majesty 111, n’échappe pas à cette règle. Son design extérieur et ses aménagements intérieurs sont le fruit d’une collaboration étroite entre le bureau d’architecture de Gulf Craft et le bureau néerlandais Phathom qui a déjà à son actif des unités de renom. Sa silhouette plutôt conquérante évoque à la fois une touche Navetta et un zest d’Explorer, avec notamment son pare-brise inversé. 

Un pont principal très habitable et convivial

Haut de franc-bord, le Majesty 111 laisse imaginer un volume important sur son pont principal que nous allons découvrir, à commencer par son cockpit dont la surface de 30 m² l’avantage. Ainsi, il se compose d’un espace où a été installée une grande table entourée de chaises et d’une banquette, ce qui en fait un coin repas idéal pour douze passagers. Outre le plaisir de goûter aux mets, de préférence délicieux, préparés par un maître queux, les convives auront une vue mer idéale, améliorée par la transparence du balcon arrière du cockpit. Toujours au même niveau, deux baies vitrées s’ouvrent sur des intérieurs très bien éclairés grâce à des vitres latérales aux surfaces généreuses. Panorama et lumière naturelle apportent à ce lieu encore plus d’attrait. On s’y sentira très bien, soit dans le salon comprenant une banquette en L pour six passagers et deux fauteuils, voire quatre, soit dans la salle à manger (8 convives) depuis laquelle on aperçoit le bel escalier qui mène au pont supérieur et qui est mis en valeur par un « sky-light ». Demeurons sur le pont principal qui va nous révéler sur bâbord une cuisine avec hublot et un équipement haut de gamme dont le chef saura tirer profit pour régaler armateurs et invités. Meubles en inox et plancher en chêne clair, sa décoration a été traitée avec autant d’attention que pour tous les autres volumes. D’une manière générale, le style est contemporain avec des couleurs claires tant pour les sofas que pour les meubles et la moquette. Encore une fois, le chantier reste à l’écoute de l’acquéreur qui imposera ses choix.

Sa suite armateur couvre 40 m² 

Après la cuisine, la partie avant du pont principal (40 m²), est réservée au couple d’armateurs. L’atmosphère qui y règne est des plus apaisantes grâce à un luxe discret et moderne. Le confort est bien au rendez-vous dans cette vaste suite « full beam » qui, bien évidemment, offre une salle de bain digne du nom (douche indépendante et présence de marbre de qualité) et un dressing tout aussi intéressant avec de nombreux tiroirs. Le lit king size a été placé dans le sens inverse de la marche et la vue mer est assurée par deux immenses hublots. A bâbord apparaît un grand sofa, tandis qu’à tribord on bénéficie d’un bureau pouvant aussi être le coin coiffure. La visite du pont principal se termine par cet espace propriétaire très convivial. A présent, cap sur le pont inférieur qui fait honneur aux invités avec une capacité de couchage assez flatteuse. Soit cinq cabines, disposant chacune d’une salle de bain, et se déclinant comme suit : une VIP, deux doubles et deux twins. Autant dire que cela représente un atout incontestable, celui de se prêter à la location. 

Une vitesse maxi non négligeable

Le pont supérieur de cette unité a été conçu avec une vaste terrasse sur l’arrière où seront installés, au choix, des banquettes avec des tables basses ou des transats. Sous le hard top, on trouve tout d’abord un coin repas (une table ronde pour huit convives) puis un salon très accueillant et enfin la timonerie où, face à la console, on découvre un leaning post à la place d’un fauteuil qui aurait été plus encombrant. Et sur tribord, pour assister à la navigation, une banquette en L pour quatre passagers et une table. Sur le plan des performances, le Majesty 111 surprend dans une certaine mesure car, dans sa catégorie, on est plus habitués à des vitesses maxi se situant dans une fourchette de 15 à 18 nœuds. Propulsée par une paire de diesels MANV12 de 1 900 ch, sa coque semi-planante s’adjuge, à plein régime, une allure assez flatteuse : 20 nœuds. Et pour les « avaleurs » de milles qui se contenteront de 12 nœuds, le Majesty 111 pourra couvrir 1 700 milles sans ravitaillement. Un avantage pour les grandes croisières et le charter.