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Présentation
Yacht Class n°34 (sept-oct-nov 2023)
Cantiere del Pardo
Avec le Grand Soleil 72 Performance, le constructeur italien Cantiere del Pardo aborde le segment des unités de plus de 60 pieds. Et il le fait avec brio: la ligne est soignée, la carène efficace, le plan de pont ergonomique et les aménagements chaleureux et bien pensés. Histoire d’une navigation à bord d’un succès annoncé.
Texte Christophe Varène – Photos DR
Grand soleil… et belle brise ! Dans le cadre de la baie de La Spezia, en Italie, le décor est planté pour l’essai du dernier né du constructeur Cantiere del Pardo, le Grand Soleil 72 Performance. Ce voilier marque le début du développement d’une nouvelle famille plus haut de gamme avec la volonté de pousser encore un peu plus loin les curseurs en termes de construction et de soin dans les finitions. Cette première unité sera bientôt rejointe par le même modèle en version Long Cruise (LC) et par un 65 LC, en attendant le Grand Soleil 80 en cours d’étude. Alors qu’il fête ses cinquante ans cette année, ce chantier transalpin fait toujours preuve de dynamisme. Pour cette sortie en mer, Franco Corazza, régatier émérite auréolé de nombreux succès dans des compétitions nationales et internationales, mais surtout « le cœur et l’âme » de ce projet selon les mots de Massimo Gino, co-fondateur de Nauta Design, nous accompagne et nous sert de guide pour ne rien rater des spécificités de ce yacht dont l’allure élégante et racée marque d’emblée. Le franc-bord se montre assez limité, ce qui, nous le verrons plus tard, n’impacte pas le volume intérieur ; le rouf discret contribue à une silhouette raffinée (sur la version LC, il sera 15 cm plus haut) ; l’étrave droite, surmontée d’un bout-dehors de belle taille, caractérise la recherche de performance ; enfin, le dessin de carène, signé du talentueux Matteo Polli, laisse apprécier ses formes toutes en rondeur, en particulier vers la poupe, synonymes de surface mouillée minimale tout en conservant un plan de pont spacieux.
Une navigation à plus de 10 nœuds
La sortie du port permet d’apprécier la manœuvrabilité du Grand Soleil 72. Certes, Bernardo, son skipper, maîtrise son affaire, mais le propulseur apporte une aide précieuse, en particulier lorsque l’espace est restreint ou que le vent se mêle de la partie. Avec son puissant moteur Yanmar de 150 ch, le bateau glisse à 8,8 nœuds pour un régime de 2 200 tr/mn. Mais les conditions étant parfaites, il est temps de hisser les voiles pour retrouver un calme certain. Avec sa bôme à enrouleur en aluminium et un mât en carbone, la grand-voile monte vite, bientôt rejointe par le foc autovireur sur enrouleur. Ces opérations peu gourmandes en main d’œuvre s’effectuent depuis les consoles de commande. Dans un vent réel établi autour d’une douzaine de nœuds, les virements de bord peuvent s’enchaîner facilement : les sensations à la barre sont des plus agréables, avec une belle précision dans le toucher et une réactivité remarquable, sans doute en raison de la dimension de l’appendice (3,20 m). Le bateau vire vite et se relance bien pour se situer dans une fourchette de 9 à 10 nœuds autour de 60 degrés du vent réel. La gîte est modérée et le barreur dispose d’une vue parfaite jusqu’à l’étrave du bateau. Le retour vers le port permet d’ouvrir l’angle et de remplacer le foc par un Code 0 : le Grand Soleil 72 glisse alors régulièrement autour des 12 nœuds et les empannages se succèdent avec facilité. Une sortie concluante sur le comportement et l’aptitude à répondre aux conditions médianes en Méditerranée.
Un pont fluide et convivial
Et parce que la performance n’est pas incompatible avec l’élégance, portons maintenant notre attention sur le plan de pont. Lors de notre parcours en baie de La Spezia, nous sommes en mode « course », ce qui signifie que rien n’entrave les déplacements – ni le regard – depuis la poupe jusqu’à la proue : la capote est rangée dans son logement, les tables du salon extérieur pliées, la sellerie enlevée. Le barreur bénéficie d’un repose-pied incliné pour compenser la gîte et d’une console ergonomique pouvant être utilisée par lui ou un équipier sans se gêner. Les winches sont bien répartis devant la console, pour les voiles d’avant, et derrière pour la grand-voile. Bien adapté pour une navigation compétitive, ce pont devient aussi convivial pour les passagers. Le salon s’organise autour des deux tables centrales qui, lorsqu’elles sont ouvertes, laissent un petit passage central. Les banquettes sont assez larges et deviendront bains de soleil pour les amateurs. L’absence de rail d’écoute contribue à conserver un cockpit libre et sécurisant. Le tableau arrière s’ouvre pour former une plateforme de bain et dégager le garage à annexe. Dirigeons-nous vers les intérieurs. Emprunter la descente donne l’occasion d’apprécier la qualité du travail effectué : avec ses six marches à pans inclinés et sa pièce centrale en inox, elle est en soi une preuve du savoir-faire du chantier. Les aménagements, conçus par Nauta Design, frappent d’entrée par la luminosité qui règne dans le carré – les ouvertures sont multiples et offrent une vue mer quel que soit son emplacement – et par le côté sobre, élégant et fonctionnel des équipements où le teck domine. La grande hauteur sous barrot donne du volume à l’ensemble, mais les mains courantes au plafond se trouvent hors de portée des petits gabarits. La notion d’espace est bien travaillée avec des zones parfaitement identifiées pour les différentes activités. Sur tribord, un salon convivial avec banquette en U et table basse jouxte la table à cartes, vrai poste de navigation et de gestion du bateau. Sur l’autre bord, une belle table est prête à accueillir jusqu’à huit convives, à proximité de la cuisine. Celle-ci adopte une disposition compacte de façon à être pratique dans toutes les conditions, et dispose de beaux plans de travail avec rebord et un équipement complet.
Une cabine armateur très cosy
Pour découvrir la cabine armateur, il faut passer par la coursive, dotée d’un meuble de rangement, qui court vers l’avant. On découvre en passant la cabine avec deux lits simples et son cabinet de toilette indépendant comprenant une cabine de douche. La master se trouve donc vers l’étrave avec un vaste lit double central placé dos à la navigation. L’espace est chaleureux et lumineux, avec de nombreux rangements (penderie, tiroirs…), un sofa et une salle d’eau spacieuse qui occupe la partie droite de la coursive. A l’arrière du bateau, une cabine invité, elle aussi avec deux lits simples et cabinet de toilette privatif, se situe sur tribord, tandis qu’un poste équipage avec lits superposés et cabinet de toilette investit l’autre bord. Avant de quitter le bord, Franco Corazza attire notre attention sur les procédés de construction – meubles avec cœur moussé pour la légèreté, coque en fibre de verre par infusion, renforts carbone pour la rigidité et le gain de poids -, ainsi que sur la dimension semi-custom du Grand Soleil 72 Performance avec, entre autres, la quille télescopique et les propulseurs. Avec cette grande unité, Cantiere del Pardo se donne les moyens de trouver sa place dans le domaine des voiliers d’excellence.