Yacht Class n°30 (sept-oct-nov 2022)

Sunseeker Yachts

Abondance de nouveautés n’a jamais nui, le constructeur britannique Sunseeker en a fait sa devise. Parmi celles-ci nous avons eu le privilège de monter à bord du 90 Ocean pour découvrir une unité aux lignes séduisantes, proposant une habitabilité étonnante. Le voilà bien armé face à la concurrence. Qui plus est, il affiche une performance tout à fait respectable.

Texte : Alain Brousse – Photos : DR

Le chantier britannique Sunseeker ne fait pas dans la demi-mesure. Ses différentes gammes totalisent 22 modèles de 38 à 165 pieds (de 12,50 à 50 mètres), répartis en six familles : Performance, Predator, Sport-Yacht, Yacht et Super Yacht. L’année dernière son PDG, Andrea Frabetti, avait largement excité notre curiosité en laissant entendre qu’il prévoyait plusieurs lancements. De fait, pas moins de trois unités furent dévoilées sur plans : Superhawk 55, Predator 65 et 100 Yacht. Avant de découvrir ces derniers, nous avons visité le 90 Ocean, appartenant à la famille « Yacht ». Le bureau d’architecture interne à Sunseeker évalue sa surface d’habitabilité interne à + 30 % en comparaison d’une unité de même taille et en surface externe son « plus » se monte à 20 %. A priori, que du positif.

Une poupe très innovante

La silhouette de ce flybridge trois ponts de 27 mètres de long reflète un bel équilibre. Les lignes sont fuyantes sans être agressives. Et le toit ouvrant du fly s’intègre parfaitement. A considérer les surfaces vitrées du pont principal et aussi des bordés, on imagine l’importance donnée à la luminosité des espaces intérieurs mais également à la vue mer.
Avant de le vérifier accordons la priorité aux espaces extérieurs. La passerelle nous mène directement sur le beach-club… 28 m2. Lorsqu’il ne recueille pas l’annexe Williams de 4,60 m, il se donne à 100 % aux plaisirs de la baignade. Contre le tableau arrière, deux grands transats (2 x 2 personnes) servent de bain de soleil et se relèvent jusqu’au plancher du cockpit afin, comme on s’en doute, d’augmenter de quelques mètres carrés ce lieu qui, à l’origine, affiche déjà 20 m2. Merci donc au designer extérieur pour cette idée de cockpit « extensible ». Par ailleurs, lors de notre visite le cockpit se présentait comme un salon extérieur avec deux sofas en L et deux tables basses, ajoutez à cela les transats « inclinables » et huit passagers ont tout le loisir de passer des heures très agréables au niveau de cette poupe transformable. Le cockpit est aussi ouvert à une version repas avec table et chaises. Rien n’est plus aisé que de se rendre sur le pont avant (15 m2) via des passavants « sécurisants » afin de miser sur un espace de détente supplémentaire, soit une large banquette face à la proue avec, devant, une table basse adossée au solarium. Nous trouvons également, de chaque bord, un mini salon (deux personnes) avec banquette et table. Reste que ce Sunseeker 90 Ocean est un flybridge et comme il se doit, il affiche un troisième pont, le dernier, communément appelé sunbridge. Très suffisamment spacieux avec ses 78 m2, il présente tout d’abord une terrasse arrière avec un jacuzzi (2,60 x 2 m) encadré de bain de soleil et sur son tribord huit passagers pourront s’installer dans le carré. Certains préfèreront peut-être les tabourets, au nombre de trois, qui équipent le bar, en face. Le sunbridge est bien évidemment doté d’un poste de pilotage (deux sièges) sur bâbord et d’un solarium. Fan d’UV, sachez que le toit s’ouvre entièrement ! En achevant le tour des espaces extérieurs de ce 90 Ocean, une conclusion s’impose : les passagers n’ont que l’embarras du choix pour se prélasser. Qu’en est-il des intérieurs ? Suivons notre guide, en l’occurrence le capitaine.

Le vaste espace du pont principal

En apercevant le Sunseeker 90 Ocean poindre son étrave à l’entrée du port de Cannes, on n’avait que peu de doute sur ses volumes intérieurs tant ses superstructures parlent d’elles-mêmes. Imposantes, elles le sont, tout en demeurant esthétiques… Première constatation : l’espace commun du pont principal s’ouvre aux trois-quarts grâce à des baies coulissantes, par ailleurs teintées mais point trop pour ne rien cacher du spectacle extérieur en cas de fermeture exigée par des conditions climatiques défavorables. En entrant, on découvre immédiatement sur bâbord une cloison allant du plancher au plafond qui est un miroir TV de deux mètres de long. Sinon, ce n’est que vitrage de bas en haut dans cet espace commun où apparaît en premier, sur tribord, un grand sofa pour huit à dix personnes. Et dans sa suite, s’élève sur un peu plus de la moitié de la largeur un meuble cloison à double usage : bar et cuisine. Celui-ci s’intègre parfaitement dans ce décor contemporain. Son troisième rôle : il masque la timonerie principale qui offre deux fauteuils réglables électriquement et une console de pilotage bien étudiée avec ses trois écrans de contrôle. Il existe une autre configuration pour ce « monospace » : la salle à manger est placée à tribord et s’intercale entre le sofa et la cuisine-bar à l’américaine. Elle laisse alors la place à un deuxième espace salon. Il en existe même un troisième, tout à l’avant à bâbord qui permet de converser avec le capitaine lors des navigations.

Quatre cabines des plus conviviales

Sur ce 90 Ocean, toutes les cabines ont été aménagées sur le pont inférieur. Tant pour les passagers que pour l’équipage. Ce qui a permis de dédier le pont principal à un vaste salon et une salle à manger. Retour au « niveau de la flottaison » et honneur au propriétaire qui bénéficie d’une cabine « full beam » d’une hauteur sous barrots de 2,10 mètres. Celle-ci, placée vers l’avant, dispose d’un accès privé. Assez spacieuse (28 m2), elle bénéficie d’un grand hublot sur chaque bord. Sa décoration d’un luxe discret est bien évidemment laissée au libre arbitre de l’acquéreur, cela à tous les niveaux. Sa salle de bain est équipée de deux lavabos et d’une douche indépendante. Les invités « de marque » se verront diriger vers l’avant du pont inférieur dans une cabine VIP, certes un peu moins spacieuse, mais tout aussi accueillante. Tout au centre, nous trouvons les deux dernières cabines, une double et une twin avec chacune sa propre salle de bain. Accolé à la salle des machines, apparaît l’espace réservé à l’équipage (accès privé) : deux cabines simples et un coin repas avec un petit bloc cuisine.
Sans être un critère primordial, la vitesse demeure pour Sunseeker une notion non négligeable. Sous la poussée de ses deux diesels MANV12 de 1 900 ch chacun, le 90 Ocean file 27 nœuds et affiche une autonomie de 1 800 milles à 12 nœuds, de quoi entreprendre des croisières longue durée. Ce qui saurait être des plus agréables à bord de ce flybridge plutôt confortable.