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Présentation
Yacht Class n°21 (juin-juil-août 2020)
Solaris Yachts
Le chantier italien Solaris Yachts a développé depuis une dizaine d’années une gamme de voiliers raffinés et performants dont le Solaris 64 RS qui présente une belle symbiose : les plaisirs de la navigation n’y ont d’égal que le confort de la vie à bord.
Texte : Christophe Varène – Photos : DR
La côte nord-est de la Sardaigne constitue, à n’en pas douter, l’un des plus beaux terrains de jeu pour les amateurs de navigation ensoleillée et, en particulier, les régatiers acharnés. Le choix du chantier italien Solaris d’y organiser, son rassemblement annuel de propriétaires pour y disputer des courses côtières techniques et tactiques répond donc à la même quête d’exigence que la construction de ses voiliers – et aussi depuis peu de ses bateaux à moteur. Les Solaris Days, au cours desquels se coure donc la Solaris Cup, rassemblent près de quarante voiliers parmi lesquels le tout récent Solaris 64 RS. L’occasion est donc superbe d’y embarquer le temps d’une manche de cette compétition conviviale et disputée. Le propriétaire de cette première unité de la série – présentée en début d’année 2019 à Düsseldorf, elle enregistre déjà cinq commandes – connaît bien le constructeur, ayant déjà possédé un modèle plus petit. Les conditions météo sont raisonnables, avec 10 nœuds établis, pour cette première sortie avec un équipage de 14 personnes se connaissant peu et d’origines multiples.
8,5 nœuds au près dans 10 nœuds de vent
Le départ, avec une forte densité de concurrents en bout de ligne, permet d’apprécier tout de suite la vélocité du Solaris 64 RS. Son puissant plan de voilure, réalisé en tissu iRevolution (mélange dyneema et carbone) par Banks Sails, avec une grand-voile de 120 m2 associée avec un génois de 102 m2, propulse le voilier à 8,5 nœuds à 30° du vent en apparent. Doté d’une quille télescopique faisant varier le tirant d’eau entre 2,60 et 3,75 m, ce voilier se montre assez raide à la toile. Le parcours de près de 30 milles va permettre d’apprécier les qualités marines de ce bateau et aux équipiers d’affiner peu à peu leurs manœuvres avec les envois successifs du Code 0 et du gennaker, ce dernier étant frappé sur le davier en l’absence de bout dehors. La plage avant avec ses capots flush favorise les déplacements et les chandeliers et balcon en titane procure un fort sentiment de sécurité dans cette zone. Dans le cockpit, cinq winches électriques, celui placé au centre étant dévolu à la grand-voile, apportent une aide précieuse pour le réglage de la voilure, tandis qu’un vérin hydraulique deux positions gère la tension du pataras et du hale-bas de bôme. Depuis les deux postes de barre, le skipper possède le contrôle sur les enrouleurs de voile, mais aussi sur l’ouverture du garage à annexe, les propulseurs avant et arrière manipulables avec une manette unique, la table de cockpit relevable, la quille et les lumières.
Dans cette conception précise et fonctionnelle, on découvre le savoir-faire de ce chantier qui, pour n’exister sous le nom de Solaris Yachts que depuis une dizaine d’années, n’en possède pas moins une longue histoire commencée il y a plus de quarante ans à Aquileia, non loin de Venise. Longtemps spécialisé dans la construction de voiliers en one-off jusqu’à 80 pieds, il est repris par d’anciens dirigeants du chantier Grand Soleil qui développent la gamme Solaris à partir du 44 jusqu’au 111 pieds, soit au total dix modèles. Le chantier collabore souvent avec l’architecte argentin Javier Soto Acebal à qui l’on doit ce Solaris 64 RS. Avec plus de 30 bateaux construits chaque année, le chantier a entrepris, en 2017, des agrandissements de ses infrastructures pour doubler sa production annuelle. La famille Solaris ne cesse de s’agrandir – et de s’allonger – avec la production en cours d’unités de 80 et même 111 pieds.
Le carré marie luminosité, chaleur et convivialité
Avec une bonne journée de navigation, si l’on a pu apprécier le comportement marin du voilier, le retour au port permet d’étudier les aménagements développés pour le confort des passagers. Il faut d’emblée noter le franc-bord plus important du 64 par rapport à son grand frère le Solaris 68, une modification qui permet d’avoir à l’arrière un garage annexe plus spacieux et qui laisse présager des volumes intérieurs augmentés eux aussi. Le plan de pont au niveau du cockpit révèle une juste répartition entre vie en mer, avec des espaces dégagés pour les manœuvres, et moments de détente au mouillage, avec un passage décalé vers la descente pour ne pas déranger les passagers installés autour de la table ou allongés sur les bains de soleil. Partout les lattes de teck apportent douceur sous les pieds et élégance au regard.
En empruntant la descente, assez verticale mais dotée de part et d’autre de mains courantes, la sensation de volume imaginée depuis l’extérieur se vérifie pleinement. En bas des six marches, le carré combine un espace généreux et lumineux avec une dimension chaleureuse et conviviale. Les hublots, situés sur le rouf, dans la coque ou au plafond, ouvrent la vue sur les voiles et la mer. La part importante de la menuiserie laisse apprécier la qualité des finitions et elle réussit à combiner tradition et contemporanéité. La partie salon comprend une table à carte, avec tout l’équipement destiné à suivre et planifier la navigation, et un sofa sur tribord. Sur l’autre bord, une grande table avec sa banquette en U est prête à recevoir huit convives. La cuisine trouve sa place vers l’avant, en léger contrebas : sa forme compacte permet de s’y tenir à l’aise en mer, tout en recevant un équipement complet. La cabine armateur se situe dans la partie avant du Solaris 64 RS, mais si la version standard propose un lit double positionné sur le côté, dans celle du bateau de l’essai, le lit prend place au centre. Le bois à la chaude couleur y règne en maître au sol, dans les aménagements et sur la cloison frontale, pour une ambiance enveloppante. Détail d’importance, un répétiteur des principales données de navigation loge juste à côté du lit pour visualiser en un clin d’œil la bonne marche du voilier. Une spacieuse salle d’eau avec cabine de douche complète cette zone isolée et réservée au propriétaire. Les invités ont à leur disposition deux cabines auxquelles ils accèdent par la porte située à côté de la descente. Elles disposent chacune de deux lits simples que l’on peut réunir et d’un cabinet de toilette privatif. Capable de belles performances à la voile, le Solaris 64 RS se fait donc aussi accueillant pour des croisières rapides dans un confort sans concession. Une ode à la « dolce vita ».