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Présentation
Yacht Class n°32 (mars-avril-mai 2023)
Solaris Yachts
Le constructeur italien Solaris est toujours en quête, pour ses voiliers, de l’équilibre parfait entre l’aptitude à performer en régate et le bien-être des passagers lors des croisières. Le Solaris 50, dessiné par Javier Soto Acebal, semble en mesure de combiner ces deux aspects grâce à une carène a priori véloce et à des aménagements conçus pour la vie en mer.
Texte : Christophe Varène – Photos : Guillaume Plisson et DR
Le chantier italien Solaris connaît une phase de développement intense. De façon externe d’abord en reprenant la marque CNB, dont les voiliers conservent leur identité propre à savoir un programme de navigations hauturières. Mais aussi en interne en redynamisant sa gamme de yachts destinés à la croisière et à la régate. Le Solaris 50 s’inscrit dans la première partie de gamme qui va du 40 au 60 pieds : ensuite, on trouve une série baptisée RS (pour « raised saloon », salon surélevé) comprenant quatre unités de 64 à 111 pieds. Pour ses dernières créations, Solaris a fait appel à l’architecte argentin Javier Soto Acebal, dont la production va de voiliers néo-classiques à des bateaux de course sophistiqués. La ligne générale, sportive et racée de ce 50 pieds, se remarque par son étrave droite, voire légèrement inversée, son franc-bord raisonnable et surtout par son maître-bau qui reste presque constant dans toute la moitié arrière. Ce dessin permet d’optimiser les performances aux allures portantes, mais aussi d’écarter au maximum les deux safrans pour gagner de la précision à la barre lorsque le bateau gîte au près. Dernier avantage procuré par cette largeur constante, un volume intérieur bien exploité. Mais nous y reviendrons plus tard.
Un plan de pont simple et efficace
Depuis le cockpit arrière, on est séduit par l’excellente visibilité vers l’avant grâce à un plan de pont dégagé. Lorsque la capote est repliée dans son logement en avant de la descente, rien ne vient gêner le regard du barreur, quelle que soit sa position, au vent ou sous le vent. De même, depuis la zone arrière – où sont rassemblés les winches et les manœuvres – deux marches donnent accès au pont totalement flush jusqu’à l’étrave. Le barreur bénéficie de deux consoles bien équipées, avec commandes moteur sur tribord, pour gérer la navigation et les winches sont placés juste devant pour un accès facile et rapide. En option, il est d’ailleurs possible de placer des commandes pour les winches sur les consoles. L’absence de banquette implique de barrer debout, mais la lisse du pavois élargie au niveau des barres à roue permet de s’y asseoir quelque temps. Une partie du plancher peut se relever pour assurer confort et équilibre à la gîte. En ce qui concerne le gréement, si le foc autovireur est installé en standard, certaines options permettent d’optimiser les performances (mât carbone, bout dehors pour y frapper Code 0 et spi asymétrique…) ou de simplifier les manœuvres (bôme à enrouleur…).
Les aménagements de la partie extérieure du Solaris 50 font aussi la part belle aux passagers avec, entre la zone de navigation et la descente, deux banquettes en vis-à-vis et deux tables à rabats : une fois dépliées, celles-ci permettent de diner confortablement à six (ou huit avec des sièges d’appoint aux extrémités), mais cela supprime alors le passage central. Cet espace est protégé en navigation par les dossiers des banquettes et, si besoin, par le déploiement de la capote. Pour les rangements, différents coffres sont répartis soit dans la zone arrière, soit vers l’étrave avec une soute à voile. Déjà évoqué, le volume conséquent à l’arrière autorise un garage susceptible de recevoir en longitudinal une annexe de 2,80 m. Pour cela, le tableau arrière s’ouvre et devient une agréable plage de bain, bien pratique pour l’embarquement et la baignade. Tout, sur ce pont, relève d’une conception au sens marin développé pour satisfaire à la fois – challenge difficile – les adeptes de la régate acharnée et ceux de la croisière détendue. Pour les manœuvres de port, ou pour une allure de croisière optimisée, la version Volvo Penta D2 de 75 ch diesel (en option) sera sans doute à privilégier sur celle standard de 50 ch. Et pour se simplifier la vie, et gagner en sécurité, un propulseur d’étrave (de même qu’un propulseur de poupe, moins indispensable) est disponible en option.
Des aménagements avec du sens marin
Prenons maintenant le temps de nous intéresser aux aménagements intérieurs et, pour cela, empruntons la descente. Un peu raide avec ses six marches pour limiter son encombrement, cette dernière est judicieusement dotée de deux mains courantes verticales. Le carré dégage une première impression positive avec son éclairage naturel généreux fourni par les nombreux hublots placés où il faut pour apprécier la vue, que l’on soit assis ou debout, au mouillage ou à la gîte. De nuit, les différents spots et bandes lumineuses, tous à leds pour une consommation contrôlée, apportent une lumière directe ou indirecte efficace et raffinée. Le travail du cabinet Roseo Design se remarque aussi par l’atmosphère élégante et contemporaine distillée par les menuiseries claires, avec le fil du bois utilisé à l’horizontale, les vaigrages, selleries et meubles blancs. Une certaine customisation est possible dans le choix de la sellerie, Solaris travaillant depuis longtemps avec un fabricant italien de canapés en cuir, à savoir Poltrona Frau. La dimension marine n’est pas oubliée comme le soulignent la main courante au plafond et les petites fargues sur la table à cartes et le plan de travail de la cuisine. Celle-ci, sur bâbord au pied de la descente, est très compacte, ce qui est un plus en permettant de bien se caler partout en navigation. Dans les baies vitrées du rouf, juste au-dessus de cet espace, et en particulier de la cuisinière, deux hublots ouvrants favorisent une aération efficace. Petit détail, l’évier peut se placer proche du carré, au risque d’humidifier un peu le coin repas, ou proche de la descente.
Le carré comporte sur bâbord une table avec banquette en U et deux sièges complémentaires et, en face, un sofa près de la station de navigation. La plupart des instruments pour la navigation et la gestion technique du bateau est masquée dans un placard au-dessus du siège navigateur. De part et d’autre des marches, deux portes conduisent à deux cabines doubles (ou avec deux lits simples pour l’une d’entre elles) pour les invités, et elles se partagent un cabinet de toilette accessible depuis le carré. En avant du mât, on découvre l’espace dévolu aux propriétaires. Cette vaste cabine adopte une disposition classique avec le grand lit double adossé à la cloison avant, ce qui permet un accès par les deux côtés. Le reste de l’espace est occupé par des rangements et une penderie à tribord et par le cabinet de toilette sur l’autre bord. Solaris propose une autre configuration avec le lit double collé à la paroi bâbord, une penderie et un sofa de l’autre côté, et le cabinet de toilette, un peu plus spacieux, à l’avant. Quel que soit le choix, l’ensemble est chaleureux et cosy. Sans ostentation, mais en adoptant une configuration pratique et conviviale en navigation, le Solaris 50 ne manque pas d’atouts pour séduire des marins expérimentés.