Yacht Class n°30 (sept-oct-nov 2022)

Sanlorenzo Yachts

Le constructeur italien poursuit sa route dans un genre créé par lui-même : « Asymmetric ». Le dernier en date est le SL90, soit une unité dont le pont principal ne possède qu’un seul passavant. D’où un volume intérieur à la hausse bénéficiant au monospace salon et salle à manger. Ce yacht, très habitable, joue également sur un autre tableau : la performance avec une vitesse maxi de 29 nœuds. D’aucuns seront sensibles à ces deux atouts, parmi les autres.

Texte : Alain Brousse – Photos : DR

En matière de création de yacht, la symétrie fait référence. Jusqu’au jour où un designer suggère le contraire, l’asymétrie, du moins au niveau du pont principal. Pourquoi ne pas faire l’impasse sur l’un des passavants, décision dont profitera l’espace « vedette » rassemblant le salon et la salle à manger qui donc gagnera en surface. Cette idée architecturale, on la doit au chantier Sanlorenzo et au cabinet Zuccon International Project. Le premier modèle à inaugurer cet aménagement inédit fut le SL102, appelé donc Asymmetric et lancé en 2019. Pour le constructeur transalpin, cette nouveauté devait être interprétée comme la naissance d’une famille dans la gamme des SL. Un an après ce fut au tour du SL96A puis suivra le SL120 en 2021. Devant le succès de la formule, Sanlorenzo poursuit aujourd’hui avec le SL90 Asymmetric, toujours en collaboration avec l’Italien Zuccon et l’Américain Chris Bangle.

Un seul passavant = plus d’espace intérieur

Il convient dans un premier temps de remarquer que dans la gamme SL Asymmetric, ce 90 présente une silhouette un rien différente et plus douce tout en conservant l’ADN d’origine. Les imposantes superstructures et le concept Asymmetric sont deux bonnes raisons pour débuter cette visite par les aménagements intérieurs, à commencer, bien évidemment, par le pont principal. L’entrée s’opère tout naturellement par la baie vitrée coulissante du cockpit et nous voici face à un concept, sinon, révolutionnaire, du moins innovant. D’après le designer intérieur, Zuccon, la suppression du passavant bâbord apporte 10 m2 supplémentaires, ce qui, dans un tel espace, représente environ un gain de 25 %, soit au total 35 m2. Du coup, le coin repas, se composant d’une table et de huit sièges, a été intelligemment placé tout contre la baie vitrée latérale bâbord, histoire de goûter aux mets du chef au plus près de la mer, d’autant qu’une partie du pavois s’abaisse et que la baie vitrée, à cet endroit, s’ouvre en grand pour ne rien rater du spectacle. Sur tribord nous découvrons l’incontournable salon et son sofa en L capable de recevoir de 6 à 8 passagers. Au fond de cet open-space, une cloison se révèle être un grand écran TV. La décoration est délibérément contemporaine avec un plancher en bois de noyer. A l’instar de bien des yachts du marché, l’acquéreur reste le maître du jeu en matière de matériaux d’intérieurs et de meubles. Sans quitter le pont principal, empruntons la coursive bâbord qui conduit à la suite armateur aménagée tout à l’avant et sur toute la largeur. Sans être des plus spacieuses (20 m2), elle n’en demeure pas moins agréable à vivre. Depuis le lit « king size », et en tournant la tête sur tribord, un grand hublot rectangulaire illumine naturellement cette cabine. Et la vue mer va de pair ! Cette master ne serait pas complète sans, à bâbord, un meuble bureau servant de coin coiffure. La salle de bains se trouve derrière la cloison tête de lit (deux vasques, WC et bidet). En plus de l’accès bâbord dans le monospace, la master possède une porte sur tribord depuis l’unique passavant !

Un flybridge bien conçu en tous points

Ainsi, depuis la cabine propriétaire, on rejoint rapidement le pont avant… en toute discrétion, pas de promiscuité. Afin de se relaxer, soit dans le salon extérieur au niveau de l’étrave soit sur le solarium placé sur le toit du pont principal. Le cockpit du SL90A est entièrement protégé par la terrasse du fly. Il se montre accueillant avec sa banquette, ses deux fauteuils autour de deux tables basses. Rien n’empêche de transformer ce lieu en un coin repas avec un équipement plus approprié. Ses deux escaliers latéraux descendent vers une plateforme de bain en partie immergeable et le tableau arrière dissimule un garage pour une annexe de 4,60 mètres de long. Revenons au cockpit depuis lequel on se rend sur le pont supérieur, via un escalier sur bâbord. Recouvert aux trois-quarts par un toit en partie translucide et ouvrant, ce sunbridge de 40 m2 est aménagé pour le farniente : une terrasse où reposent une banquette et deux transats, puis un carré pour huit convives avec, en face, un meuble kitchenette (barbecue) et pour que le capitaine ne se sente pas trop seul, un poste de pilotage. Sachant qu’il peut rapidement rejoindre la timonerie principale indépendante qui occupe un demi pont, juste en dessous, à l’avant de ce fly.

Une vitesse maximale de 29 nœuds

Ce yacht ne déroge aux règles générales qui intéressent les cabines invités. De fait, ces dernières sont le plus souvent rassemblées sur le pont inférieur. Sur ce modèle, nous dénombrions trois « guest cabins » d’une surface quasiment équivalente (12 m2), disposant chacune d’une salle de bains avec une douche indépendante. La partie avant du pont inférieur revient à l’équipage : une cabine pour le capitaine et une autre pour son adjoint, sans oublier un mess, certes réduit, mais utile. Vers la poupe, mitoyenne au garage pour tender, propulsion oblige, la cale moteur recèle deux diesels traditionnels MANV12 qui développent chacun 2 000 ch. Le but recherché : une vitesse de pointe intéressante pour ce type d’unité, soit 29 nœuds.