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Présentation
Yacht Class n°14 (sept-oct-nov 2018)
Ferretti Group
Plus spacieux, plus confortable, mieux équipé encore que son prédécesseur, le 52 pieds éponyme, le nouveau Rivale place la barre très haut dans un segment où les vedettes open sont toujours plus ambitieuses. Il apporte la preuve, une fois encore, que l’héritage du chantier de Sarnico est entre de bonnes mains, avec un savoir-faire où la séduction latine transpire de tous les détails.
Texte : Philippe Leblond – Photos : DR
Ce 56 pieds, on ne peut plus « Riva », rejoint à son tour la nombreuse famille des vedettes open lancées par le chantier de Sarnico ces dernières années. Une gamme qui compte, avec ce nouvel arrivant, sept étoiles dont les longueurs s’échelonnent de 8 à 27 mètres. Avec ses 17 mètres, le Rivale est au centre de cette galaxie, dont il reprend le style moderne, certes, mais intemporel. Un coup de crayon dû au talent de l’Officina Italiana Design, designer attitré de Riva depuis la fin des années 90. Pour l’étude de carène et la conception, le comité de stratégie de produits et le département ingénierie du Ferretti Group, auquel appartient la marque iconique du nautisme, ont bien sûr été parties prenantes… Attention, il ne suffit pas de dire « Rivale » pour désigner ce nouveau Riva ! Il faut dire « 56’ Rivale », car il s’agit du second du nom, après le 52’ Rivale lancé en 2003, bateau qui, soit dit en passant, n’a quasiment pas pris une ride… Et c’est l’une des grandes qualités du chantier situé sur les berges du Lac Iseo, que de pérenniser autant que faire se peut la plastique de ses bateaux. Pour autant, le nouveau Rivale ne se prive pas d’exploiter quelques motifs qui font le bonheur des productions actuelles, tels que la plate-forme de bain immergeable, le teck à joints clairs ou les vitrages de coque qui laissent passer un flot de lumière naturelle dans les cabines situées sous le pont, tout en procurant à leurs occupants un contact visuel avec la mer…
Un solarium arrière traité en îlot
Justement, le premier contact étant visuel, le nouveau Rivale part avec une longueur d’avance sur nombre de ses concurrents, ou supposés rivaux. Quelle élégance, et quelle harmonie émanent de ses formes à la fois tendues et voluptueuses ! La robe gris métallisé, sur laquelle miroitent les flots de la Riviera française capte le regard des badauds du port de Cannes, comme celui des connaisseurs. L’identité est clairement sportive, avec une étrave élancée et une poupe fuyante. Le dessin des flancs est hyper travaillé, sans céder aux effets faciles. En embarquant par l’arrière, on note avec plaisir la présence d’une plage arrière qui, d’un bouton électrique, peut s’immerger pour mettre l’annexe à l’eau, ou faciliter l’accès et la sortie du bain. Deux escaliers grimpent au cockpit de part et d’autre de la porte du garage à annexe, conçu pour héberger un semi-rigide Williams 325 Jet. A quai, les winches permettant de raidir les amarres au travers d’écubiers rappellent, à raison, le caractère marin des Riva, luttant contre l’image durable qui voudrait que les bateaux sortis de Sarnico soient des bateaux de lac… Dans le cockpit, au centre de la poupe, le solarium est traité en îlot, dominé par un arceau porte-radar compact. Un peu plus loin, un salon de pont équipé d’une jolie table pliante en teck verni fait face à un bloc-cuisine bien équipé, tandis qu’une autre banquette en L tient compagnie au poste pilotage. Le siège monoplace ne permet pas de se tenir à côté du pilote. La raison vient de la présence de la porte de cabine légèrement excentrée sur tribord, en raison de la banquette. Un solarium encore plus spacieux s’étale sur le pont avant que l’on rejoint via des passavants pas très généreux et dépourvus de balcon. Par sécurité, il conviendra de se tenir au cadre du pare-brise, magnifique pan vitré d’une seule pièce se prolongeant loin vers l’arrière, et se terminant par de petites plaques d’inox profilées frappées du sigle « Riva » en bas-relief. Confortablement installé sur son siège à assise relevable (pour piloter confortablement debout) le barreur fait face à un superbe tableau de bord à effet miroir, cerclé d’inox, intégrant la centrale de navigation grand écran, et bordé à tribord d’une console latérale supportant les commandes électriques des MAN et les joysticks des propulseurs d’étrave et de poupe.
Trois cabines, trois salles d’eau
Un niveau plus bas, c’est l’espace de vie intérieur qui vous accueille dans une ambiance contemporaine, associant les matériaux nobles : acajou verni, inox poli, cuir, épaisse moquette de laine, miroirs… Ceux-ci sont mis en valeur par le contraste créé par les laques noires qui structurent l’espace. L’escalier débouche directement dans le salon (hauteur sous barrots (HSB) : 2,01 m), flanqué de trois cabines. Celle du propriétaire (HSB : 2,03 m), pleine largeur avec sa salle d’eau à cabine de douche. Une seconde cabine avec des couchettes superposées (pour les enfants ou un marin), est, elle aussi, dotée d’un cabinet de toilette, tandis que la cabine invités (HSB : 1,99 m) occupe la proue avec sa salle d’eau à accès privatif. Le curseur de la finition est poussé au maxi, et l’impression de luxe et de confort omniprésente, jusqu’aux fermoirs des capots de pont et les poignées de porte siglés… « Riva ».
Il est temps d’appareiller pour vérifier si le ramage est à la hauteur du plumage… Nous sommes une dizaine à bord, avec environ 40% du plein de carburant. Le Rivale quitte son emplacement dans le port de Cannes, avec douceur et précision. En l’absence de vent, nul besoin de s’aider des propulseurs de proue et de poupe. Les deux gros MAN de 1 200 chevaux chacun sont domestiqués : pas de trace de fumée, ni de vibrations lors des manœuvres de port. Juste le besoin d’avoir la main légère sur les gaz et les inverseurs, car le couple « camionesque » des gros diesels allemands impose une certaine vigilance lors des changements de marche à proximité des quais ou des bateaux voisins. A distance de la jetée, nous montons progressivement les régimes. Le déjaugeage s’opère aux alentours de 15 nœuds et de 1 400 tr/min, le Rivale accusant un certain cabrage diminuant la visibilité vers l’avant le temps de retrouver une assiette plus plate (sans jeu de mots !). Maintenant, le souffle des turbos nous propulse vigoureusement vers le régime maxi qui débouchera sur une vitesse maxi de 37 nœuds, très proche de celle annoncée dans les documents Riva (38). Pour info, avec la motorisation de base (2 x MAN 1 000 ch), la vitesse maxi est donnée pour 35 nœuds. Une différence minime qui pourrait orienter le choix vers cette dernière. En l’absence de mesures détaillées, il est difficile de se prononcer, mais il n’est pas impossible que le ratio distance parcourue/carburant consommé, soit meilleur à certains régimes avec la monte la plus puissante, puisqu’à vitesse égale, les moteurs seront moins sollicités.
Au volant, comme une sensation de perfection
Une houle résiduelle (80 cm) tente, de même que les sillages de quelques vedettes, de troubler le confort dispensé par la fine carène du Rivale. Peine perdue, cette dernière gomme les reliefs avec talent, à toutes les allures. Il faut vraiment faire gîter le bateau en virage serré pour détecter quelque impact au niveau de la flottaison. Et encore… Les commandes douces et précises participent au plaisir de pilotage qui, plus que dans les sensations de vitesse (le bateau est lourd et fait tout de même 17 mètres), réside dans l’impression de perfection, avec une barre réactive, une puissance bien adaptée et un guidage précis de la quille, tant en courbe qu’en tenue de cap. Les flaps n’ont pas eu à servir durant ce galop d’essai. Peut-être dans une mer plus capricieuse et avec une bonne brise par le travers… Nos calculs de rendements font ressortir un régime en particulier, associant vitesse consistante et économie : 1 900 tr/min. La vitesse est alors de 28 nœuds, une allure quasi idéale pour cette vedette qui pourra assurer un aller et retour continent-Corse sans ravitailler, et en moins de quatre heures dans chaque sens.