Présentation

Yacht Class n°14 (sept-oct-nov 2018)

Prestige Yachts Groupe Bénéteau

Ce nouveau membre qui enrichit la famille des Prestige Yachts n’a eu aucun mal à se faire accepter tant ses qualités sont évidentes. Parmi elles, ses aménagements intérieurs et son comportement marin.

Texte : Alain Brousse Photos : Jérôme Kélagopian et Jean-François Romero

Le Groupe Bénéteau, et plus précisément le département Prestige du chantier Jeanneau, a bien du mal à ne pas nous rappeler que sa famille est « nombreuse ». De fait elle compte quinze modèles : tout d’abord les 420, 460, 500, 520 et 560 de type open hard-top ou en genre flybridge, et les 630, 630 S, 680 et 680 S (soit sportfly, soit flybridge) sans oublier la 750, le vaisseau amiral. Force est de reconnaître que les Prestige, non seulement portent bien leur nom, mais encore ne mettent pas longtemps avant de séduire des armateurs. Coup de chapeau donc au bureau italien Garroni Design qui travaille main dans la main avec l’un des initiateurs de Prestige Yachts, Jean-François de Premorel, et aussi avec les architectes et les techniciens du chantier. Dernière née, la 630 S nous a été confiée au début du printemps, avec au partage des commandes Erik Stromberg, nommé « Director of Product Marketing », au fait de ce modèle dans son ensemble, mais aussi de ses moindres détails et parfois les plus discrets…

Couleurs claires déco contemporaine

Première constatation en grimpant à bord : l’absence de garage qui oblige donc à placer l’annexe sur la plateforme de bains hydraulique. Heureusement, elle est assez profonde pour jouer ce rôle et elle accueille un tender d’une longueur maxi de quatre mètres. Au niveau de la poupe, le cahier des charges faisait donc état d’une cabine équipage aménagée avec deux bannettes et un coin WC-toilette, un point fort pour un usage privé avec skipper et, mieux, pour le charter. Ne quittons pas le monde de la nuit et poursuivons notre inspection sur le pont inférieur qui rassemble toutes les cabines. Comme sur la 680, cette unité dispose d’une master centrale qui occupe toute la largeur de la coque et surtout possède un accès privé que l’on aperçoit sur tribord dès que l’on entre dans le salon intérieur du pont principal. Autres atouts : sa hauteur sous barrots, très honorable, et sa clarté, cela grâce à un généreux hublot rectangulaire sur chaque bord (on note aussi le petit hublot ouvrant) et une décoration faite de matériaux clairs. Le couple de propriétaires dispose de deux dressings dont l’un est placé dans la salle de bains où l’on trouve un lavabo, une douche indépendante et des WC. La deuxième cabine dite VIP est tout à l’avant, dans l’étrave. Elle aussi lumineuse, elle offre un lit double et possède sa propre salle de bains tout comme la troisième cabine, une twin certes étroite, mais néanmoins agréable.

À L’honneur, l’espace commun intérieur

En rassemblant les cabines de couchage sur le pont inférieur, les concepteurs de la 630 S ont pu ainsi consacrer tout le pont principal à la vie diurne. A commencer par la confection des repas, un « indispensable » en croisière. Les plaisanciers, qu’ils soient novices ou aguerris, l’admettent sans ambages. Chez Prestige, on a opté pour une disposition intelligente : soit une cuisine à l’américaine placée à l’entrée du salon et tournée soit vers le coin repas du cockpit, soit vers la salle à manger intérieure. Cette dernière, à l’origine, se présente comme un salon avec un sofa en U pour six personnes. La table se relève et se déplie pour transformer le lieu en un coin repas pour huit personnes (six dans le confort). Qui plus est avec une vue mer généreuse, on ne saurait être mieux « lotis ». Face à cette salle à manger agréable, trônent une petite banquette et un meuble TV. La timonerie, légèrement surélevée, s’intègre parfaitement dans cet espace commun dédié à 70 % à la détente et dont le toit s’ouvre à moitié… que les U.V soient ! Elle a été étudiée afin de faciliter au mieux le pilotage de la 630 S. Tout d’abord la vue, sans défaut sur 200 degrés pour le capitaine qui s’installe aux commandes soit debout, soit assis sur la banquette biplace, bénéficiant d’un repose-pieds. Le tableau de bord, imposant avec ses trois écrans, aurait gagné à être plus design, question d’esthétique, tout comme on aurait aimé un accès au passavant au niveau de la timonerie. Le boîtier de commandes et le joystick sont bien placés. L’escalier central mène à la cabine VIP et à la twin.

La vie à ciel ouvert

La gamme Yacht Division Prestige propose des modèles flybridge ou sportfly comme la 630 S, ce qui signifie un sunbridge moins vaste mais toutefois convivial ce que nous n’allons pas tarder à constater. La contrepartie positive : un toit ouvrant inondant le salon intérieur de lumière mais aussi un design extérieur plus aguicheur. Grimpons au dernier niveau où nous attendent un poste de pilotage et ses deux sièges. Il en existe un troisième sur tribord et le reste de la surface de ce fly a été aménagée avec un carré pour six personnes, une table en teck et une banquette en U, le tout pouvant être protégé par un bimini rétractable. Comme tout bateau de croisière qui se respecte, la 630 S recèle à l’avant de quoi se relaxer de préférence lors des mouillages, mais pourquoi pas en navigation sur une mer calme. Le rouf recèle un solarium quatre places qui se prolonge en une banquette. Dressez-y une table basse, et il n’y a plus qu’à « commander » les collations !

Un bon rendement grâce aux IPS

Le chantier des Herbiers a très vite misé sur les IPS Volvo Penta, peu de temps après leur lancement. Ce mode de propulsion permet en l’occurrence de placer les moteurs au niveau du cockpit, qui de ce fait se font oublier, d’autant qu’à la base ils ont été conçus avec des niveaux sonores relativement bas. Ainsi la 630 S s’est vu attribuer deux diesels Volvo Penta IPS950 développant chacun 725 ch avec, bien entendu, le système de commande via le joystick. Autant préciser que l’on ne touchera pratiquement pas la barre pour quitter notre place de port et rejoindre le large ce qui contribue à faire de cette unité au gabarit encore raisonnable un bateau pouvant évoluer aux mains de son propriétaire. Premier test que nous faisons subir à cette Prestige, tout en sachant par avance qu’il sera positif eu égard à la propulsion : le départ arrêté à 20 noeuds. Une accélération « bouclée » en 7 secondes seulement pour ce bateau qui avoue 33 tonnes, voilà qui plaide en sa faveur, tout comme sa vitesse maxi de 29 nœuds. Son comportement sur un plan d’eau à peine formé est des plus agréables. Il vire sans se faire prier et avec une gîte raisonnable. Le plaisir de piloter est le même à l’extérieur comme à l’intérieur où le niveau sonore, notamment à l’allure de croisière, 22,2 nœuds à  2 200 tr/mn, autorise de converser sans avoir à hausser le ton.

Au-delà des frontières

Il n’y a rien d’étrange à ce que Prestige rime avec succès tant ses qualités sont évidentes. Cette 630 S, qui a hérité des atouts de sa grande sœur la 680, nous conforte dans l’idée que le constructeur a eu un sacré flair en lançant Prestige. Il a parfaitement réussi à concevoir une famille d’unités habitables de 14 à 23 mètres. La réputation de Prestige a depuis longtemps franchi les frontières y compris transatlantiques. Garroni père et fils ont plus que contribué à ce résultat.

Fiche technique

Longueur hors-tout
19,02 m
Largeur
5,15 m
Tirant d'eau
1,50 m
Capacité carburant
2 700 l
Eau
800 l
Matériau
polyester
Déplacement
en charge : 33 t
Motorisation
2 x Volvo Penta IPS950
Puissance
2 x 725 ch (2 x 533 kW)
Vitesse maxi
29 nds
Autonomie à
22,2 nds : 304 milles
Architecte naval
Garroni/De Premorel/J&J Design
Designer extérieur
Garroni Design
Designer intérieur
Garroni Design
Constructeur
Prestige Yachts Groupe Bénéteau (Les Herbiers)

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