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Présentation
Yacht Class n°13 (juin-juillet-août 2018)
Ferretti Group
P comme Pershing mais aussi et surtout comme performances et, de fait, son dernier né, le 9X, fait honneur à la réputation largement méritée de la gamme. Mais nous aurions tort de ranger ce Pershing uniquement dans la caste des sportifs. C’est aussi une unité conçue pour la croisière avec tout le confort que cela sous-entend.
Texte : Alain Brousse – Photos : D.R
En 1985, le trio Tilli Antonelli, Fausto Filipetti et Giuliano Onori déposent le nom Pershing et lance le premier modèle, un 45 pieds, dès le début avec l’architecte et designer Fulvio De Simoni, qui deviendra la signature talentueuse de la marque. Tous s’engagent avec enthousiasme dans le genre open à caractère sportif d’autant que la vitesse était à cette époque un critère très prisé. Dès que la transmission par hélice de surface a fait ses preuves en tant que système très efficace pour gagner des nœuds (centre de poussée très en arrière et très près de la surface de l’eau), Pershing l’a adopté. Elle appartient d’ailleurs à son image de marque, aussi nous ne fûmes pas étonnés d’apprendre que les deux MTU 16V2000 M96L (2 x 2 638 ch) du nouveau 9X étaient accouplés à des transmissions de ce type, en provenance du fabricant Top System. Pour parfaire ce montage, le choix des hélices s’est porté sur Rolla, marque réputée dans la sphère de la course offshore. Autant dire que le Pershing 9X, ainsi doté d’une technologie de pointe, n’a pas le droit à l’erreur et nous étions là pour le vérifier.
Deux chiffres magiques
Première épreuve et non des moins anecdotiques, celle des manœuvres nécessaires pour quitter notre place à quai. Le Pershing 9X a beau être pourvu de « surface drives » peu réputés pour être dociles et efficaces (on se rabat alors sur les propulseurs d’étrave et de poupe), il dispose d’un joystick qui va se révéler très utile. Marche en crabe, pivotement sur 360 degrés… etc, rien ne lui est difficile, il manœuvre avec une précision qui n’est pas loin de rejoindre celle des pods. Ce que nous allons constater depuis le poste de pilotage extérieur, car ce Pershing offre un espace fly (dénomination courante : sportfly). Sur notre tribord une vue de carte postale, Porto Venere, et au cap plein sud l’horizon qui, comme un aimant, va nous attirer, histoire dans un premier temps de savoir si les hélices de surface, depuis le temps, ont quelque peu gagné en poussée dans la phase initiale de déjaugeage. De fait, 16 secondes nous suffiront pour passer de la phase « arrêt » à la vitesse de 20 nœuds, ce qui en soi est un bon résultat. Ensuite il faudra être très patient (près d’une minute) avant de découvrir les deux chiffres magiques : 43 nœuds, soit un de plus par rapport à celui indiqué sur les données constructeur. On a beau se résoudre à voir la notion de vitesse s’effacer au nom du respect de l’environnement, on savoure cet instant où le Pershing donne l’impression de voler au-dessus de l’eau. Mais le « must » n’est-il pas d’aller observer la parabole liquide au niveau du tableau arrière, à fortiori si le soleil a la bonne idée de l’éclairer avec intensité ? Merci aux hélices de surface pour ce spectacle qui a ses aficionados, et nous en sommes. Au choix, le capitaine adoptera les trim en commande automatique ou manuelle. Dans le second cas, un pilote expérimenté saura obtenir un résultat encore plus probant. Le V prononcé de la coque se montre un rien sensible, mais rien de rédhibitoire, loin s’en faut, le Pershing affichant une belle détermination. Il faut reconnaître que le correcteur de barre facilite la tâche du capitaine. Le siège réglable électriquement demeure cependant positionné haut par rapport au volant. La visibilité est suffisante sur le plan de la sécurité. La console de pilotage, pour le moins impressionnante, a été imaginée en collaboration avec le bureau de design Poltrona Frau. D’après la courbe de rendement, nous avons estimé le régime de la vitesse de croisière « économique » (560 l/h tout de même !) à 1 800 tr/min, soit 27 nœuds, assortie d’une autonomie de 433 milles.
Honneur au confort extérieur
A l’admirer de profil, on ne se doute pas immédiatement de la présence d’un espace supérieur. Et pourtant le Pershing 9X est de type sportfly, soit avec une surface d’environ 30 m2 dédié au farniente. Sa banquette arrière en U (on peut rajouter une table pour les collations) et son vaste solarium (six personnes) prêtent en effet à la détente. N’oublions pas le poste de pilotage : trois fauteuils et un tableau de bord disposant de tout le nécessaire pour une navigation longue durée. Certains regretteront l’absence de saute-vent inversé mais ce serait oublier que cet équipement a souvent l’habitude d’altérer le design extérieur du yacht. Fulvio De Simoni a su très vite prendre en compte le potentiel d’un pont avant. Ainsi celui du Pershing a été conçu pour le bien-être des passagers qui voient en cette partie de l’unité un lieu privilégié, au port comme au mouillage. A l’instar de ses concurrents, il offre un espace bain de soleil et un salon extérieur mais il faut reconnaître qu’il est très généreux en matière de confort. Dernier « emplacement » que l’on ne saurait soustraire à notre mission de testeur : le cockpit. Celui-ci se fait aussitôt remarquer par ses dimensions généreuses et sa conception inédite. En effet, le coin salon, avec sa table carrée (six à huit convives) et sa banquette en L, est adossé à la baie vitrée. Et, surmontant la poupe, nous trouvons un solarium. La plate-forme de bain, garnie de teck comme il se doit, s’immerge électriquement pour faciliter la mise à l’eau du tender ou du jet-ski mais ne plonge pas profondément à cause des transmissions de surface qui jaillissent du tableau arrière. Il est toutefois possible de transformer cet endroit en une sorte de beach-club.
Des cabines bien pensées et bien décorées
Sur un modèle open hard-top comme le Pershing, il est courant de découvrir un espace commun regroupant le salon principal, la salle à manger et la timonerie complètement ouverte et installée façon mezzanine. Celui-ci se révèle ergonomique et très agréable à vivre, en partie grâce à la décoration dans laquelle le bureau de design Poltrona Frau s’est beaucoup investi, mandaté par l’armateur et aussi sur les conseils du chantier. Les vitres latérales ne sont pas totalement consacrées à la captation de la lumière, encombrées en leur centre par une barre de renfort horizontale. Pour autant une clarté très appréciable s’invite à bord pour le plus grand plaisir des passagers. A tribord, l’escalier mène tout d’abord à un coin toilette indépendant mais parvient ensuite à la coursive centrale qui dessert quatre cabines disposant chacune d’une salle de bains (deux pour la master, Madame, Monsieur). La cabine propriétaire, presque surdimensionnée, présente un volume séduisant (hauteur sous-barrots largement supérieure à la moyenne), de par sa conception et son décor. Elle ne manque pas de rangements (dressing et tiroirs), ni d’une large vue sur la mer avec en supplément de petits hublots ronds et ouvrant pour respirer l’iode. La cabine aménagée à l’avant, dite VIP, est donc la deuxième hiérarchiquement. Son lit double est à l’oblique dégageant ainsi de l’espace pour l’installation d’une salle de bains « spacieuse » avec douche indépendante. Pour parfaire le pont inférieur, deux twins, mais aussi la zone équipage qui offre deux cabines (trois couchettes au total) et que l’on rejoint au niveau bâbord du cockpit.
Avec ce modèle de 90 pieds aux allures de pur-sang, les amateurs de carènes performantes devraient être plus que satisfaits. Sans compter que le Pershing 9X possède également des aménagements extérieurs et intérieurs dont le pouvoir de séduction n’est pas à mettre en doute.