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Présentation
Yacht Class n°24 (mars-avril-mai 2021)
Pershing – Ferretti Group
L’année dernière, les dirigeants de la marque Pershing du groupe italien Ferretti ont levé le voile sur ce qu’ils ont qualifié de « réinvention » du design de leurs unités sportives. A commencer par le 7X, qui bénéficie d’une silhouette très typée performance et d’intérieurs revus à la hausse en ergonomie et en décoration. Tout cela, bien sûr, en collaboration directe avec Fulvio De Simoni, le designer historique de cette marque iconique.
Texte Alain Brousse – Photos : DR
Au mot révolution, Pershing a préféré « réinvention » pour expliquer sa nouvelle politique consistant à modifier le design des modèles à venir. Cela ne signifie surtout pas que l’aspect extérieur, entre autres, s’en trouvera bouleversé. L’ADN Pershing demeure parfaitement en place avec comme maître d’œuvre le designer à l’origine de ces bateaux sportifs (1985) : Fulvio De Simoni. Nous évoquerons donc une sorte de réinterprétation qui apporte au 7X une silhouette symbolisant encore plus la vitesse. Ses lignes fuyantes sont un incontestable indicateur par rapport à ce qu’il devrait démontrer en navigation. Rajoutez à cela la parabole liquide formée par les hélices de surface et le tableau est complet. Le 7X « avale » les milles en « volant » sur l’eau. Sans oublier le choix d’une nouvelle peinture, la « Alu-Silver » qui sublime l’identité sportive.
Incroyable : 42 tonnes à 50 nœuds !
Le 7X se devait d’être doté d’une puissance savamment étudiée pour atteindre des vitesses « stratosphériques » et d’une transmission en adéquation avec son objectif : la performance avec un P majuscule. Avant cela, bien sûr, le bureau d’études Ferretti, le Product Strategy Committee, avec à sa tête Piero Ferrari, a peaufiné une carène hyper rapide. La cale du 7X dissimule donc deux diesels MAN 12V de 1 800 ch accouplés chacun à un système de transmission par hélice de surface, monté sur le tableau arrière. Ces dernières sont très efficaces à partir de 1 500 tr/min et présentent une courbe de rendement étonnante. Ainsi le meilleur rapport vitesse/consommation dans les régimes supérieurs à 1 200 tr/min et jusqu’au maximum à 2 400 tr/min, se situe à 2 000 tr/min : 40 nœuds, soit une autonomie de 269 milles. Mieux que cela, si je programme une traversée directe de 100 milles par mer calme, j’ai le choix entre : opter pour la vitesse de croisière, soit 40 nœuds pour une consommation totale de 1 330 litres (temps : 2h30), soit miser sur l’allure maxi, 50 nœuds (temps : 2 heures) et brûler à peine plus de carburant : 1 350 litres. Vive les hélices de surface qui ont toutefois deux points faibles, la navigation à moins de 15 nœuds (peu réactives) et les manœuvres au port (peu efficaces). La solution pour rejoindre sa place dans la marina : un joystick au tableau de bord qui fonctionne à la fois sur les propulseurs d’étrave et de poupe ainsi que sur les moteurs principaux. Ainsi, Pershing en a équipé son 7X et d’ailleurs ses autres modèles. Et en navigation le trim se règle automatiquement, ce qui n’est pas pour déplaire au pilote.
Du pur hard-top, sans fly
Passé les sensations fortes, il convient de se souvenir que ce 21 mètres se veut également une unité dont le programme comprend la croisière en famille ou entre amis. A commencer par ses aménagements extérieurs que Fulvio De Simoni a conçu avec de l’imagination. Tout d’abord nous aurions mauvaise grâce à passer sous silence l’arche en partie vitrée qui prend naissance sur le plat bord du cockpit et rejoint le toit. Elle ajoute à la qualité visuelle de la silhouette. Impossible de l’ignorer de toute façon puisqu’elle délimite l’entrée de chaque passavant qui en toute logique nous guide vers l’étrave et spécialement vers le pont dont le rouf est, de façon traditionnelle, recouvert d’un solarium avec appui-tête qui se prolonge par une banquette fixe de type transat. Un lieu essentiellement dédié aux candidats aux bains de soleil ou aux siestes. La poupe et le cockpit, quant à eux, ont un équipement plus élaboré. Les trois-quarts de la plateforme de bain sont hydrauliques, afin, entre autres, de faciliter la mise à l’eau de l’annexe (L : 4, 50 m) bien à l’abri dans son garage. Un escalier, de chaque bord, mène au cockpit dont le capot principal fait office de solarium pour trois à quatre personnes. Sa partie avant, agrémentée d’un dossier rétractable, devient alors une banquette. Le coin repas extérieur, en revanche, est positionné à bâbord, contre la baie vitrée, un agencement que l’on découvre rarement sur ce type d’open hard-top qui à présent nous livre ses aménagements intérieurs où nous reconnaîtrons la « patte » De Simoni.
Le pont principal capte le maximum de lumière
N’ayant pas de fly, le 7X possède un plafond avec deux ouvertures vers le ciel qui, avec les vitres latérales, assurent une luminosité optimale. La frontière d’avec l’extérieur est presque symbolique. L’espace du pont principal, comme à l’accoutumée sur ce genre d’unité, rassemble un salon qui se convertit en coin repas sur bâbord. En vis-à-vis d’un meuble bas de rangement qui contient une TV escamotable. La vue mer sur 360 degrés est quasiment garantie. La timonerie ne dépareille aucunement avec ses deux fauteuils. La cuisine est sur le pont inférieur au bas de l’escalier qui le dessert et cela, quelle que soit la version deux ou trois cabines. Ce qui change : dans le bicabine le pont inférieur dispose d’un salon, face à la cuisine, qui fera office de carré à l’occasion. Le propriétaire se voit attribuer la cabine centrale d’une surface de 16 m2, avec une salle de bain privée et un dressing. Le couple d’invités s’installera dans la VIP, située tout à l’avant et disposant aussi d’une salle d’eau. La troisième cabine offre deux couchettes avec salle de bain et douche indépendante comme toutes les autres. Ce qui fait du 7X un bateau tout à fait recommandable en location.
Si la performance arrive dans le peloton de tête de vos critères de choix, l’open hard-top 7X saura vous séduire, a fortiori si vous exigez confort et finition.
Quid des hélices de surface ?
Cela est scientifiquement démontré, placer le centre de poussée au plus près de la surface de l’eau, c’est à dire le plus horizontal possible, avec des hélices adaptées, revient à rendre celles-ci plus efficaces. D’où l’invention des hélices dites « de surface ». Les bateaux « offshore » qui culminent à plus de 200 km/h en sont équipés. Pour reconnaître une unité dotée de ce système rien de plus facile, à partir d’une certaine vitesse apparait dans son sillage une parabole d’une vingtaine de mètres de long et de cinq mètres de haut. Il faut juste savoir que les hélices de surface ne sont réellement opérationnelles qu’à partir de 1 600 tr/mn. En dessous de ce régime, avant de « visser » dans l’eau, elles passent par une période de ventilation. Aussi au départ arrêté, le 7X laissera écouler 30 secondes avant d’atteindre 30 nœuds. Au-delà de cette allure les hélices de surface n’ont pas leurs pareilles pour procurer des sensations uniques. Fin du fin : les meilleurs rendements sont obtenus aux régimes élevés.