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Présentation
Yacht Class n°17 (juin-juillet-août 2019)
Azimut Yachts
Capable de pousser des pointes de vitesse à 35 nœuds, ce yacht au profil sportif permet de multiplier les escales et les mouillages. L’occasion pour l’équipage d’apprécier ses installations tout aussi accueillantes à l’extérieur qu’à l’intérieur, où le style épuré de Francesco Guida exalte l’art de vivre la croisière.
Texte : Philippe Leblond – Photos : DR
Seul modèle de la série S à ne pas posséder de flybridge, le S6 (18,00 m) est, il est vrai, moins grand que ses aînés, les S7 (21, 37 m) et S77 (24,06 m). D’un point de vue stylistique, on reconnaît la « patte » Righini, en charge du design extérieur, avec cette silhouette tendue au vitrage de coque segmenté en six petits carreaux, source de lumière pour la cabine principale. Il y a également cette étrave busquée, déjà présente sur son prédécesseur, le 55S, et que l’on voit aussi sur les petits frères de la série « Atlantis ». Sa silhouette est aussi caractérisée par le vitrage des superstructures dont le dessin a été initié par Nuvolari et Lenard avec le Sarnico 65, au début des années 2000. A peine monté à bord, on note quelque chose d’inhabituel : au départ de la plate-forme de bain, seul l’escalier bâbord accède au cockpit. Celui de tribord conduit directement au passavant, afin de ne pas interrompre la longue banquette en U de ce dernier. De quoi asseoir un maximum de convives autour de la table en fibre de carbone vernie. Par ailleurs, afin de laisser au cockpit un espace décent et offrir un grand solarium, ce dernier se prolonge en surplomb de la plage arrière. Une manière d’augmenter la surface utile et de loger, en-dessous, l’annexe jet Pirelli J33 (3,30 m). La jolie sellerie en tissu gris habille élégamment assises et matelas. On la retrouve à l’avant, où, à un long sofa (six places) succède un vaste solarium encaissé dans le volume du pont. Ainsi, à bord du S6, c’est une douzaine de passagers qui pourront se prélasser conjointement au soleil.
Une ambiance intérieure très zen
Le salon-salle à manger ouvre en grand et de plain-pied sur le cockpit. Nous pénétrons dans cette réception qui abrite aussi la timonerie, dans une atmosphère très « zen » (bois clairs, tissus clairs, grandes baies vitrées, air conditionné) dont le designer Francesco Guida est coutumier, comme l’ont montré certaines de ses réalisations pour Arcadia ou Isa Yachts. Le hard top vitré s’ouvre électriquement, de même que la vitre latérale au niveau du pilote. Le côté bâbord est occupé par un long meuble de cuisine, d’une sobre élégance, recouvert d’un plan de travail façon « pierre polie ». Face à ce meuble bien équipé pour préparer de vrais repas, un canapé en U pour six personnes est servi par une belle table réglable en hauteur, en mode apéritif ou repas. Malgré la silhouette profilée du S6, le salon offre une hauteur sous barrots de 2,00 m. Nous allons voir qu’elle est un peu moins généreuse au pont inférieur, oscillant entre 1,92 m (master) et 1,96 m (invités). Attention dans la descente, il manque une main courante pour se tenir ! L’implantation des moteurs, très reculée grâce aux pods, a permis de dégager un maximum d’espace pour les cabines, au point de disposer d’une cabine de marin dans la pointe avant, avec sa propre salle d’eau et un accès indépendant. En arrière de celle-ci, on trouve trois autres cabines : la VIP (lit de 190 x 160 cm), puis la cabine invités (deux couchettes indépendantes de 200 x 67 cm) et, pleine largeur, la cabine propriétaire (lit de 194 x 164 cm). Cette dernière bénéficie d’une salle d’eau privative, tandis que les deux autres cabines se partagent la seconde salle d’eau. La position oblique du lit, dans la master, a permis de loger un grand meuble-bureau. La décoration, toujours sobre mais luxueuse, joue sur les contrastes entre boiseries aux teintes naturelles, tissus et moquettes blanches et laques satinées noires. La lumière du jour abonde par les grands vitrages de coque, et les nuits passées au mouillage n’auront rien d’une punition dans cet univers feutré et de bon goût, où rien du confort contemporain ne manque. Avec la vue sur la mer, le bonheur sera complet !
Aux commandes le S6 se montre évolutif et réactif
L’instant est venu de voir comment se comporte cette grande vedette, dotée de trois Volvo à pods IPS, technologie pour laquelle Azimut travaille depuis 2013 avec le motoriste suédois. En l’occurrence des D8, développant chacun 550 chevaux, une puissance en rapport du gabarit du S6 qui déplace près de 30 tonnes, malgré l’utilisation du carbone. Dans une baie de Cannes parcourue par un restant de houle de 80 cm et un clapot désordonné, nous avons atteint 35,5 nœuds, soit un demi nœud de plus que la « vitesse chantier ». Ceci au terme d’une accélération pour le moins énergique puisque nous sommes passés de 0 à 20 nœuds en seulement 7’’6 (temps de réponse des turbos presque inexistant), le déjaugeage ayant lieu vers 1 800 tr/min, soit à seulement 15 nœuds, avec 10 personnes à bord et les réservoirs à demi pleins. Cette capacité à planer à bas régime laisse au pilote une large plage pour adapter son allure de croisière aux conditions de mer et aux impératifs de timing. Comment ne pas noter également, les excellents rendements obtenus jusqu’au régime maxi par les moteurs suédois, les chiffres étant quasi identiques entre 1 800 tr/min et 2 945 tr/min ! Avec 0,11 mille parcouru par litre de gazole consommé, le S6 est capable de couvrir sans ravitailler, l’équivalent d’un aller-retour Saint-Tropez/Calvi, et cela aussi bien à vitesse modérée (20,2 nœuds) qu’à pleins gaz. Autre chrono intéressant : 22’’ seulement pour éviter sur 180°, grâce à la manœuvrabilité inhérente aux pods multidirectionnels, une aubaine l’été, dans les marinas très fréquentées. De retour au port, nous constaterons l’efficacité du joystick de manœuvre intuitif, agissant sur les deux pods extérieurs, faisant preuve d’une précision et d’une efficacité remarquables, même en marche arrière. De quoi faciliter la prise de quai et faire de ce 60 pieds un yacht qui pourra évoluer aux mains de son propriétaire… Quant aux niveaux sonores, là aussi Azimut a bien travaillé l’insonorisation de la cale moteurs, avec un trio de moteurs à peine audibles au ralenti (55 dBA), discrets en croisière (66 dBA) et même à pleine charge (71 dBA). Le chantier italien justifie d’avoir opté pour trois « petits » moteurs plutôt que deux gros, les premiers faisant moins de bruit et générant moins de vibrations. Outre une plus grande rigidité et une légèreté accrue, la fibre de carbone est bien présente sur le S6, tant pour renforcer la coque qu’au niveau des superstructures, dans le but aussi d’abaisser le centre de gravité du bateau. De quoi assurer une plus grande stabilité latérale, au mouillage comme en navigation, où la carène du S6 gomme le clapot avec talent et enchaîne les virages serrés avec une aisance remarquable, considérant son gabarit. Vous l’aurez compris, le chantier d’Avigliana propose un sportyacht abouti, son expérience dans ce segment du marché étant considérable. Confortable à la mer comme à l’escale, doté de belles performances, le S6 fait aussi valoir une qualité de construction et des finitions qui ne prêtent guère le flanc à la critique. Reste à savoir si son design « tendance » résistera bien à l’épreuve du temps.