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Présentation
Yacht Class n°14 (sept-oct-nov 2018)
Ribco
Plus de 50 nœuds. L’affaire est entendue, le Ribco avec ses deux Verado Mercury de 350 ch est plutôt du genre à en remontrer ! Sportif dans l’âme, il a d’autres cordes à son arc et se veut aussi comme un tender ou un « escort boat » séduisant.
Texte : Alain Brousse – Photos : Alan
L’industrie nautique grecque a su garder son cap malgré les difficultés économiques et notamment les fabricants de semi-rigides tel Ribco, société installée dans la banlieue d’Athènes. Yacht Class a eu la primeur du Venom 44 qui, doté de 3 x Mercury 350 ch Verado, nous a offert une prestation digne des meilleures avec, notamment, une pointe à 60,5 nœuds dans les eaux helléniques. Son comportement sportif et marin a eu tôt fait de nous convaincre. Au tour cette fois du petit frère, le Seafarer 36, qui lui aussi possède des Mercury Verado 4-temps de 350 ch, mais « seulement » deux. L’essai se déroule à Monaco avec un appareillage dans le cadre prestigieux du Yacht Club de Monaco.
Vitesse quand tu nous tiens !
Comment définir les manœuvres au port sinon comme une formalité tant ce Ribco obéit au doigt et à l’œil, et où la liberté de mouvements sur le pont ne fait pas défaut. Confortablement calé dans un siège de type bolster, le pilote n’a nul besoin de s’appesantir sur le tableau de bord pour en connaître rapidement tous les cadrans et les commandes. La température frôle les 30 degrés et nous allons apprécier à sa valeur le pare-brise qui remonte électriquement dans le toit du T-Top pour laisser passer l’air iodé rafraîchissant. Dans un premier temps nous optons pour la position assise, favorisée par la forme ergonomique du siège mais au delà de 40 nœuds nous préférerons de beaucoup rabaisser l’assise du bolster et piloter debout avec les pieds reposant sur un appui prévu à cet effet et qui s’incline à volonté, un atout indiscutable supplémentaire pour les sorties « musclées » et les autres. En à peine cinq secondes, la carène au V prononcé et aux quatre virures, également dotée d’un bouchain nettement marqué, s’élance et acquiert sa vitesse minimum de planning. Puis le compte-tours égraine les chiffres, passant de 1 250 tr/min à 6 000 tr/min en 35 secondes et alors s’affiche une vitesse maxi de 52 nœuds, un résultat somme toute honnête mais que l’on peut améliorer. Ainsi à la place de l’indispensable antifouling (si le bateau séjourne longtemps à flot), sur ce modèle basique, on optera de préférence pour une version haute performance, ces produits existent. D’après notre courbe de rendement c’est bien à 3 500 tr/mn que nous obtenons l’allure de croisière « économique » : 27 nœuds en consommant 75 l/h soit une autonomie de 273 milles, ce qui autorise un aller-retour continent-Corse sans avoir à faire la queue à la pompe, une situation qui n’est pas rare en été. En courbe large, le Ribco se comporte tout en douceur même aux vitesses élevées. Oui aux virages serrés, à condition d’être un pilote aguerri qui saura éviter le cas de figure de la coque qui se bloque sur son bouchain à 40 nœuds par exemple… A éviter surtout pour les passagers ! Cela étant, le Ribco demeure un bateau sûr et très agréable à piloter.
Huit places assises
La version essayée présente donc un hard-top qui recouvre la partie offrant les quatre bolsters à assise réglable. On trouve dans le cockpit une banquette accueillant de trois à quatre passagers selon les gabarits, soit huit personnes confortablement installées. Il est possible d’embarquer deux passagers supplémentaires – l’homologation l’autorise – qui prendront place sur le bain de soleil avant. Si l’on opte pour la version console avec seulement deux bolsters, on bénéficie alors d’un bloc-kitchenette. Notre modèle « monégasque » présentait un panneau rabattable en teck servant de table. Côté rangement, le propriétaire du 36 sera, comme l’on dit familièrement, servi. A preuve, les deux assises banquettes du cockpit se soulèvent pour découvrir des coffres certes restreints mais bien utiles. Plus intéressant se révèle le volume arrière, car il sert de rangement mais aussi de couchettes, tout comme celui qui est situé tout à l’avant au niveau de l’étrave. Tel quel, il est davantage question de camping nautique que de croisière mais prolonger l’escale au-delà du coucher du soleil, une fois de temps en temps, cela ne manque pas de charme.
Day boat ou tender
Si Ribco a délibérément fait le choix de la couleur noir, notamment pour ses boudins, c’est que ce ton confère au semi-rigide une allure à la fois professionnelle et classieuse. Revers de la médaille, c’est bien connu, le noir a tendance à emmagasiner la chaleur, il suffit de s’en souvenir avant de s’y assoir. Les flotteurs sont en CR/CSM Orca (Hypalon), un caoutchouc résistant à bien des éléments dont l’eau de mer, les UV, l’ozone, les huiles froides… etc. Ce tissu haut de gamme est réputé bien vieillir.Semi-rigide sportif, confortable, marin et d’une finition poussée, le Ribco a bien évidemment sa place sur de grosses unités en tant qu’annexe sportive. Mais il peut aussi jouer un autre rôle : celui d’un « escort boat » une pratique qui gagne du terrain dans le yachting.
Semi-rigide sportif, confortable, marin et d’une finition poussée, le Ribco a bien évidemment sa place sur de grosses unités en tant qu’annexe sportive. Mais il peut aussi jouer un autre rôle : celui d’un « escort boat » une pratique qui gagne du terrain dans le yachting.