Présentation

Yacht Class n°40 (mars-avril-mai 2025)

BALI – Catana Group

Avec ce nouveau navire amiral, le groupe Catana poursuit ce qui a fait le succès de la marque Bali : l’espace et la navigabilité. À l’image de cette version propriétaire très aboutie, Catana met en œuvre une démarche de taille et de qualité, confirmée lors d’un essai en navigation dans la baie de Toulon (Var).

Texte : Nicolas Massines – Photos : Nicolas Massines et DR.

Après le Bali 5.4 lancé en 2018 et produit à plus de 200 unités, le Bali 5.8 de 17,6 m devient la plus grosse unité du groupe Catana. Avec plus de 14 nouveaux bateaux créés en 10 ans, le chantier, qui produit les Bali à Canet-en-Roussillon, a démontré sa capacité à répondre rapidement aux exigences du marché. C’est pourquoi le Bali 5.8 est disponible en cinq versions allant de 3 à 6 cabines, afin de proposer de très vastes espaces intérieurs pour un propriétaire, tout en maintenant une assiduité sur le marché du charter. L’unité amarrée à Port Pin Rolland impose une forte présence sur le ponton, tant en hauteur qu’en largeur. Le volume promet d’être au rendez-vous. L’accès à bord peut s’effectuer soit par la poupe, équipée d’une vaste plateforme hydraulique pouvant accueillir une annexe de 4,20 m, soit par une échelle volante à placer au niveau du maître-bau.

Un style épuré

Une fois à bord, visuellement, le Bali 5.8 reste un Bali. C’est-à-dire qu’il reprend les nombreux codes de la marque, telle que la fameuse porte oscillo-basculante permettant d’ouvrir en quelques secondes tout l’espace intérieur sur l’environnement extérieur. À l’intérieur, les boiseries des meubles sont arrondies, claires et réalisées en stratifié de couleur chêne d’un bel effet. Le carré est épuré, mais n’en oublie pas le confort et les agréments de vie, grâce à une table à manger entourée d’une immense banquette en U, permettant d’y loger 12 personnes. Un écran TV pouvant être déployé électriquement est dissimulé dans la cloison bâbord, à l’aplomb d’une méridienne adossée au bar, un espace très cosy. Un peu plus en avant de celui-ci, se trouve une élégante table à cartes. Elle est munie d’une bibliothèque et est équipée de l’interface Nuxen (équipementier de 90 % des bateaux engagés dans le Vendée Globe) permettant un accès direct à la gestion et au contrôle de l’énergie à bord. Une porte située à l’avant du carré assure une liaison directe avec la proue, tout en garantissant une ventilation optimale du multicoque. L’espace avant, entièrement ponté, autre signature des catamarans Bali, est également accessible par les passavants. La pointe avant offre une cabine en option, pour le ou la capitaine, munie d’un lit double et d’une salle d’eau, ce qui représente un avantage de poids à l’heure de fidéliser un équipage. Le flybridge est accessible via deux escaliers latéraux. Le skipper y dispose d’un poste de barre autonome en pied de mât et séparé de l’espace détente. De quoi manœuvrer sans gêner les passagers installés sur ce flybridge aux allures de rooftop : une grande banquette en U avec une table en son centre, est adossée à un vaste, très vaste, bain de soleil. Le tout protégé par un hard-top muni d’ouvertures permettant de contrôler les réglages de grand-voile. 

La sensation d’espace est omniprésente

À partir du pont principal, les cabines sont accessibles soit par le carré, soit par le cockpit pour celles situées à l’arrière. Sur le bateau de cet essai – doté de trois cabines, deux sur bâbord et la master occupant toute la coque tribord -, la sensation d’espace est omniprésente. Il faut s’attarder sur le travail réalisé par le cabinet de design afin de livrer un multicoque à l’ambiance sereine et feutrée mais non dépourvue de chaleur grâce à ses boiseries et son éclairage subtil. À l’image de la cabine propriétaire, dotée d’un grand lit coffre, d’un bureau, d’un cabinet de toilette séparé par une claustra, et d’une salle d’eau munie d’une grande douche inondée de lumière. Jean-Marc Piaton, de Piaton Bercaut Yacht Design interrogé par la suite nous déclare : « Une première partie de notre travail a consisté à rentrer d’abord dans les volumes en 3D des coques de l’architecte Xavier Faÿ et à chercher avec lui, partout, les endroits où l’on pourrait simplifier les lignes à l’intérieur de la coque, les volumes, tirer tout droit, pour obtenir chaque fois que c’est possible, des formes plus simples et moins heurtées et parfois de gagner des dm3 et un volume disponible plus clair. » Au total, la surface habitable augmente d’environ 30 m2 par rapport à son prédécesseur, le 5.4, pour atteindre à présent les 139,5 m2.

Équilibré et facile à manœuvrer

Une fois les amarres larguées, le propulseur d’étrave permet au skipper de manœuvrer dans un mouchoir de poche. En attendant la sortie du port, on apprécie la vision dégagée du barreur tant sur le gréement (mât Sparcraft et voiles Elvstrøm) que sur son environnement. Lorsque le balisage portuaire est dépassé, le Bali 5.8  atteint une vitesse de croisière de 8 nœuds qui pourra être poussée jusqu’à 11 nœuds en vitesse maximale. Il est l’heure d’envoyer la grand-voile à corne et le Solent en profitant des winchs électriques. Dans un vent de 9 nœuds et au près, à 40º de l’axe du vent, le Bali 5.8 affiche une vitesse fond de 4,5 nœuds. Le plan d’eau est calme, le vent stable, un petit temps idéal pour tirer des bords avec une facilité de manœuvre vraiment appréciable. La console de barre surélevée et l’instrumentation bien disposée, donnent un surplus d’ergonomie au poste de barre. L’enroulage du Solent ne prend que quelques secondes, puis environ une paire de minutes pour envoyer le joli Code 0 de 121 m2, et nous voilà évoluant à presque 6 nœuds pour 8 nœuds de vent. Le plaisir est au rendez-vous : on pourrait penser que le multicoque ne fait pas son poids de près de 30 tonnes tant il évolue facilement dans ces conditions propices à son plan de voilure. Équilibré et facile à manœuvrer, le Bali 5.8 dispose en navigation d’atouts non négligeables. Que ce soit le barreur ou les équipiers qui profitent d’un immense plan de pont, personne ne boude son plaisir de naviguer à bord d’une telle unité. Pour conclure cet essai, il faut souligner que le Bali 5.8 dispose d’arguments conséquents pour séduire aussi bien les propriétaires soucieux de confort et d’ergonomie, que les armateurs exigeants.

Fiche technique

Longueur hors-tout
17,65 m
Largeur
9,06 m
Tirant d'eau
1,47 m
Motorisation
2 x 80 ch ou 2 x 115 ch diesels
Capacité carburant
1 200 l
Eau
1 320 l
Matériau
mousse PVC, résine et polyester
Déplacement
24,9 t
Surface de grand-voile
117 m2
Surface de solent autovireur
64 m2
Surface de Code 0
121 m2
Voilure au près
238 m2
Prix HT
1 450 000 € (6 cabines)
Architecte naval
Xavier Faÿ
Designer intérieur
Piaton Bercaut Yacht Design
Constructeur
Catana Group (Canet-en-Roussillon – France)

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