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YACHT CLASS n°38 (sept-oct-nov 2024)
interview
Le Cluster Yachting Monaco fête ses 10 ans. Son vice-président, Espen Oeino, décrypte pour Yacht Class cette décennie de succès et les enjeux pour l’avenir du yachting.
Propos recueillis par : Jean-Marc Moreno Photos : Yvan Grubski.
Espen Oeino navigue depuis son enfance en Norvège. Sa vocation se révèle très tôt : il sera architecte naval. Avec 30 ans d’expérience, plus de 50 superyachts à son actif et une entreprise incontournable dans le monde du yachting, la parole du vice-président du Cluster Yachting Monaco (jusqu’à la fin de l’année) a du poids. Mais il reste lucide sur sa profession et conscient des défis à relever, pour que la grande plaisance rime avec durabilité.
Le Cluster Yachting Monaco fête ses 10 ans. Pouvez-vous revenir sur la genèse de sa création ?
C’était une initiative de Bernard d’Alessandri, secrétaire général du Yacht Club de Monaco, et de professionnels du yachting. L’idée était de promouvoir Monaco dans le monde du yachting, et inversement, le yachting à Monaco. En Principauté, le yachting emploie environ 1 500 personnes. Près de 90 sociétés font partie du cluster, qui facilite les échanges entre elles. Tous les secteurs d’activité sont représentés.
Quel est le rôle du Cluster Yachting Monaco ?
D’abord, s’organiser entre nous, parler d’une voix unie auprès des autorités monégasques. Les réunions ont lieu tous les deux mois à peu près. Nous avons aussi des groupes de travail qui se réunissent plus souvent. Nous faisons de Monaco une destination où les clients peuvent avoir accès aux services dont ils ont besoin : avocats, banques, assurances, chantiers, etc.
Faut-il encore faire la promotion de Monaco dans le yachting ?
Bien sûr. La saison ne dure pas toute l’année, mais elle pourrait. En hiver, souvent, le port est quasiment vide. Cet hiver, c’était assez surprenant.
Le cluster œuvre pour un yachting plus vert. En tant qu’architecte très réputé, est-il plus facile d’insuffler aux chantiers les notions d’innovation en matière de développement durable ?
Oui. Aujourd’hui tout le monde a ça sur le radar. Petit à petit, la mentalité a changé. Il y a trois ou quatre ans, il n’y avait que les journalistes qui parlaient de développement durable. Nos groupes de travail planchent sur des thèmes très précis, comme la forme des coques ou la climatisation, dont on sait qu’elle représente 50 % de la consommation d’énergie à l’arrêt. De même, je dirais que trois clients sur quatre se sentent concernés. Nous avons aussi une charte. Quand nous rencontrons un client, nous lui présentons tout ce que l’on peut faire pour réduire l’empreinte des navires. Je leur rappelle aussi la part du yachting, selon les statistiques. Le shipping, c’est environ 3 % des émissions globales de CO2. Le yachting, c’est un tout petit pourcentage de ça. Au total, c’est très peu.
Comment imaginez-vous le yachting de demain ?
Je pense qu’il sera moins ostentatoire, plus simple. Un superyacht n’est pas un navire de commerce qui transporte des biens ou des personnes. Il est là pour le plaisir de quelques-uns. Mais le grand luxe n’est pas nécessaire pour passer du bon temps sur l’eau. Le yachting est peut-être allé trop loin. Nous faisons pas mal de petits bateaux, et c’est étonnant de voir la différence. Les journalistes testent vraiment les bateaux, tous les détails pratiques. Avec les gros yachts, on ne parle jamais de mer ni de performances.