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Yacht Class n°34 (sept-oct-nov 2023)
Quelques jours après le final haletant de The Ocean Race à Gênes, Boris Herrmann, son Team et le Malizia – Seaexplorer étaient de passage en Principauté à l’occasion du Monaco Energy Boat Challenge.
Propos recueillis par Aurore Teodoro – Photos : Antoine Auriol/Team Malizia, Simone Spada / La Pressa, Sailing Energy/The Ocean Race.
Après six mois de course et sept étapes autour du monde, le Team Malizia termine sur la troisième marche du podium de The Ocean Race. Un résultat prometteur en vue du Vendée Globe, auquel participera Boris Herrmann l’an prochain. Nous l’avons rencontré lors d’une escale en Principauté.
Quel bilan faites-vous de ces six mois de compétition ?
Je suis très content de cette aventure. Notre résultat est correct, mais ce n’était pas notre seul objectif. On voulait aussi nourrir notre campagne scientifique, le projet éducatif et partager l’aventure avec le public et avec nos partenaires.
Ce tour du monde vous a permis de tester le design de votre nouvel Imoca. Qu’en pensez-vous ?
Le bateau est bien né grâce à l’expérience du précédent Vendée Globe où nous avons tous eu des problèmes. Dans le vent fort et la mer agitée, les navires enfournaient au portant, ce qui les rend dangereux. Le Malizia – Seaexplorer ne le fait plus, il est beaucoup plus contrôlable.
Est-ce la forme banane du bateau qui vous a permis de rattraper vos concurrents lors de l’étape majeure entre l’Afrique du Sud et le Brésil, après deux avaries majeures ?
Exact. En plus, le bateau est construit de manière très solide. C’est le seul qui a fini toutes les étapes.
Cela me rend très heureux. Ces bonnes sensations réévaluent-elles vos objectifs pour le Vendée Globe 2024 ?
Oui, même si nos objectifs étaient déjà ambitieux avant cette course. Maintenant, je suis juste un peu plus confiant. Nous partons en avance sur cette campagne par rapport à la précédente, avec un bateau spécifiquement conçu pour cette compétition. On devrait être dans de très bonnes conditions pour faire un joli Vendée Globe.
Avec la victoire dans le viseur ?
On ne peut pas annoncer vouloir gagner le Vendée Globe. Cela voudrait dire qu’on n’a rien compris. Et cela dévaloriserait cette course, la plus difficile au monde. Aujourd’hui, quinze nouveaux bateaux se sont construits, ce qui promet une belle compétition. Et une quinzième place peut être un très bon résultat sportif. Il faut voir comment s’en sortent les autres équipages, et quelles sont les conditions de mer. Si, dans les mers du Sud, il y a du vent fort et des vagues comme prévu et pendant longtemps, je pense qu’on a une bonne chance de prendre la tête. C’est mon espoir, mais ce n’est pas du tout assuré. La bonne ambiance a toujours été de mise au sein de l’équipage.
Comment l’expliquez-vous ?
Nous avons cherché des équipiers qui voulaient vraiment s’engager pour le projet Malizia de A à Z, et non pas juste participer à The Ocean Race. Cela impliquait de participer aux discussions sur le design et la construction du bateau, à l’organisation de l’équipe, mais aussi de vivre en Bretagne avec le Team. Des gens qui resteraient ensuite pour préparer le Vendée Globe et les autres courses, pour s’inscrire dans l’évolution du Team et le faire grandir.
Avez-vous des retours sur les données scientifiques récoltées pendant la traversée ?
Pas encore. Cela prend des années, les fluctuations dans les océans étant lentes et complexes. Entre les derniers Vendée Globe et The Ocean Race, les niveaux de CO2 sont beaucoup plus élevés. Il faut attendre les résultats scientifiques. Je suis curieux de comprendre cette différence. J’espère qu’il n’y aura pas de mauvaises nouvelles.
Un souvenir en particulier de cette course ?
Difficile de répondre à cette question. Il y a eu tellement d’émotions, d’impressions et de rencontres. Le passage du Cap Horn est le moment symbolique d’un tour du monde. Pour moi, c’est le sommet de la montagne. Une fois passé, les températures remontent, on s’abrite derrière l’Amérique du Sud et on fait route vers la maison. Nous l’avons franchi en premier et nous avons pu le voir pendant la journée, ce qui n’avait pas été le cas pendant le Vendée Globe, à ma grande déception. Il y a aussi, bien sûr, le fait d’avoir pu réparer le mât lors de la troisième étape, de rebondir et de gagner cette traversée. Ce sera l’histoire clé de cette course, je pense.
Quelles sont les prochaines étapes ?
La plus intense est celle qu’on vient d’achever. Avant le Vendée Globe 2024, nous avons quatre transatlantiques : la Transat Jacques Vabre, en duo avec Will Harris, et le Retour à la Base, ainsi qu’un aller et retour à New York. Je ne ferai pas les quatre, d’autres équipiers vont aussi prendre la barre de temps en temps.