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Présentation
Yacht Class n°13 (juin-juillet-août 2018)
Pearl Yachts
Nous avions, il y a quelques années de cela, été impressionnés par le 65 pieds, n’attendant qu’une chose : la sortie d’un modèle plus grand. D’une certaine manière notre patience a été récompensée, parce que le 80 pieds, conçu par Bill Dixon et Kelly Hoppen, est sous bien des aspects une unité aboutie. Plein feux sur un 24 mètres (ou presque) aux performances flatteuses.
Texte : Kate Lardy – Photos : DR
Pearl Yachts n’a pas la prétention d’appartenir à la catégorie des constructeurs qui misent sur la quantité d’unités produites chaque année au travers d’une gamme la plus large possible. Sa philosophie est totalement différente. Depuis sa création à la fin des années 90, Pearl s’est tout d’abord concentré sur des modèles de moins de quinze mètres avec comme devise la qualité et non le nombre. Puis il a fini par évoluer, visant plus haut et proposant aujourd’hui trois yachts de type flybridge : 65′, 80′ et 95′ (projet). Construits à Xiamen (Chine), les modèles sont rapatriés dans le chantier britannique pour les finitions. C’est au cours du salon de Fort Lauderdale 2017 (fin octobre en Floride) que Pearl a dévoilé ce 80 pieds, complètement nouveau par rapport au modèle qu’il remplace, à savoir le 75 pieds. On retrouve l’architecte naval Bill Dixon pour le dessin de la carène et le design extérieur. Rendez-vous est pris au pied de l’hôtel Epic, dans le centre de Miami où mouille le 80, non loin de la fameuse île Fisher Island. Indéniablement, son profil dynamique reflète une envie d’en remontrer. Les lignes tendues et modernes et le pare-brise incliné lui confèrent un profil aérodynamique. Lorsque l’on monte à bord, on ne pense qu’à une chose : tester sa carène et évaluer ses performances avec une paire de V12 MAN de 1 800 ch chacun. Avant de nous placer aux commandes, découvrons les espaces extérieurs qui, à l’évidence, valent vraiment le détour.
Un flybridge bien pensé
Première remarque positive : le choix des joints du teck de couleur grise, cela change et c’est plus classieux. De chaque bord, comme il se doit, un passavant suffisamment large mène vers la proue du bateau. Le rouf est entièrement consacré à la détente, avec une banquette pour six en U, une table en teck et un solarium pour quatre amateurs de bains de soleil. A noter qu’en baissant la table on transforme le salon en un deuxième solarium. On peut en option commander une toile tendue entre quatre piquets pour y organiser des repas. Sinon, on opte pour le cockpit entièrement abrité des U.V par la casquette du fly, et qui offre un coin salle à manger. Un niveau plus bas se trouve une profonde plate-forme bien utile pour la baignade. Nous notons que ce modèle possède un garage pour une annexe de 3,50 mètres et d’aucuns préféreront peut-être y placer un jetski et le tender sera alors sanglé sur la plate-forme de bains profonde. Mais, l’un des points forts du Pearl 80 se situe au niveau supérieur. De fait le fly, d’une grande surface, dont la partie avant est protégée par un hard-top ouvrant aux trois-quarts, constitue, à n’en pas douter, l’espace extérieur le plus prisé en croisière et plus encore au mouillage. Un carré pour six personnes, un meuble cuisine-bar et de la place pour installer un jacuzzi et quelques transats, sans oublier un poste de commandes à tribord, voilà ce que ce fly propose pour le plus grand confort des passagers. Sans oublier le grand panneau vitré de la terrasse arrière qui apporte de la luminosité au cockpit.
A plus de 30 nœuds, sans faillir
Nous voici à présent face à l’Atlantique, légèrement « décoiffé » par un vent de 15 nœuds formant des creux d’un mètre de profondeur. Nous ne ressentons pas le besoin d’enclencher les stabilisateurs gyroscopiques Seakepper M8000 (optionnels), histoire de tester la carène signée Bill Dixon sans « additif ». Elle atteint sa vitesse minimale de planning aux alentours de 15 nœuds. Son V trace sereinement sa route et, à 1 800 tr/min, nous optons pour une allure de croisière de 24,5 nœuds, allure qui correspond à une autonomie de près de 400 milles. Mais les moteurs (deux MAN 1 800 ch) n’ont pas dit leur dernier mot… Au régime maximum, le Pearl 80 s’autorise des pointes à 35,5 nœuds et, d’après le constructeur, aurait même été contrôlé à 38 nœuds, quelques jours auparavant ! Belle performance pour un 24 mètres, dans sa version la plus puissante. Il est aussi proposé avec 2 x 1 400 ch MAN (27 nœuds) ou avec 2 x 1 150 ch CAT C18 (20 nœuds), si vous privilégiez l’autonomie à la vitesse… Nous avions gardé un bon souvenir de l’essai du Pearl 65′, celui du 80′ sera de la même veine. Piloter cette unité depuis le fly, ou depuis la timonerie, reste des plus faciles et des plus agréables : même ergonomie et équipement pratiquement semblable, soit, entre autres, deux écrans tactiles Garmin de 15 pouces et deux fauteuils confortables. Depuis la timonerie intérieure, la visibilité demeure parfaite, cela malgré les deux montants d’angle du fly qui encadrent le pare-brise.
Plaidoyer pour un salon spacieux
Cap sur les aménagements intérieurs, via les deux baies vitrées qui séparent le cockpit de l’espace commun du pont principal. Même si les vitres latérales ne débutent qu’à mi-hauteur, la luminosité est appréciable et l’on a une vue panoramique sur 360 degrés. Une cloison escamotable masque la cuisine si on le souhaite. Le plafond laqué et clair augmente ce volume, certes artificiellement, mais l’effet est efficace. Les tons blancs, gris clair, taupe et le noyer, foncé mais sans trop, créent une harmonie que l’on doit au designer intérieur Kelly Hoppen. Cette dernière, dont le travail est reconnu dans le monde de l’architecture d’intérieure de villas, exerce désormais son art dans le domaine du yachting à travers Pearl. Nous sommes devant une décoration contemporaine (elle en propose trois), plutôt zen, baptisée « Studio » qui devrait plaire à une majorité de clients potentiels mais aussi de plaisanciers « locataires » (charter). Les contrastes entre le noyer teinté, le marbre blanc et les touches d’inox sont du meilleur goût. Le moderne est ici synonyme de confort, tel le salon avec son sofa en L, sa table basse, face au meuble TV. Le parquet en chêne teinté n’est pas pour nous déplaire, au contraire. La cloison en bois, partiellement ouverte, délimite la cuisine, que l’on peut toutefois fermer. Ainsi, on masque la timonerie, si toutefois la vue du poste de commande présente une gêne visuelle alors qu’à notre avis, elle demeure discrète. En revanche, on regrettera l’absence d’une véritable salle à manger… Le Pearl 80 ne comprend qu’un carré pour quatre convives, qui se situe à l’avant du pont principal sur tribord, au niveau de la timonerie. Réponse du directeur général du chantier, Iain Smallridge : « Nous partons du constat que les propriétaires de ce type de yacht prennent généralement leur repas à terre et, partant de ce principe, nous avons préféré le concept du vrai salon ». Certes, mais ce n’est peut-être pas une généralité, aussi le chantier devrait envisager de proposer une modification, afin de pallier ce manque. D’autant que le Pearl bénéficie d’une cuisine dont l’équipement complet incite à préparer de vrais repas. D’aucuns jugeront que l’espace salle à manger du cockpit est suffisant, lorsque la météo est clémente.
Les quatre cabines sur le pont inférieur
En ce qui concerne le couchage des propriétaires et des passagers, une seule solution, au demeurant tout à fait ergonomique, s’imposait : rassembler les quatre cabines sur le pont inférieur, suffisamment spacieux pour élaborer un agencement intelligent et, nous le verrons, confortable. Honneur à la master, une vaste cabine centrale occupant toute la largeur avec, comme il se doit, un lit « king size » mais aussi une méridienne, sur tribord, et un meuble bureau/coiffeuse, sur bâbord. Derrière la tête de lit, prenant toute la largeur, nous trouvons une salle de bains avec lavabo, WC et douche indépendante, sans oublier le dressing. Cap vers l’étrave pour y découvrir une cabine VIP possédant un lit placé à l’oblique, afin d’optimiser cet espace qui recèle aussi une salle de bains et un dressing. Le Pearl dispose de deux autres cabines, des twins avec, soit deux lits séparés, soit un lit double. Une particularité rare : ces deux cabines ont leur cloison côté coursive vitrée afin apporter plus de lumière et pour l’intimité on cachera cette transparence avec des stores vénitiens. L’aménagement du pont inférieur conviendra aussi dans le cadre d’une utilisation charter. Surtout que l’accès à la cabine équipage (deux couchettes séparées et un coin toilettes avec une douche séparée) possède un accès privé à bâbord dans le cockpit qui mène également à la salle des machines.
A l’issue de cet essai, qui met bien en évidence les nombreuses qualités de cette unité, nous apprendrons que le chantier n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin… En effet, il travaille à la conception d’un 95 pieds qui, à l’en croire, présentera, entre autres, un beach-club comme jamais encore rencontré dans cette catégorie. A découvrir en 2019, on l’espère !