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Présentation
Yacht Class n°18 (sept-oct-nov 2019)
Monte Carlo Yachts – Beneteau Group
Après deux années sans lancement, le chantier de Monfalcone remet la marche avant avec la présentation simultanée de trois yachts issus de ses premiers modèles. Le nouveau MC66 vient donc remplacer le 65 pieds, en proposant un volume habitable augmenté et de nouvelles fonctionnalités qui rendent la vie à bord encore plus agréable.
Texte : Philippe Leblond – Photos : DR
A défaut de produire de vrais nouveaux modèles, le chantier italien du Groupe Beneteau fait évoluer son « entrée de gamme ». Cette année est marquée par le lancement quasi simultané des MCY66, MCY70 et MCY76, trois évolutions de leurs prédécesseurs, les 65, 70 (phase 1) et 75. Cinq ans à peine ont passé que le 65 cède sa place au 66. A première vue, peu de choses différencient les deux modèles. Le nouveau se signale par des vitrages de coque plus généreux dans la partie avant, au bénéfice surtout de la cabine VIP, et un hard-top ouvrant en carbone dont les supports ont été modifiés pour offrir plus d’espace sur le flybridge.
Un style à part, une personnalité forte
Au plan du style on retrouve la « patte » du tandem Nuvolari & Lenard auteur de la gamme MCY, avec une touche très personnelle qui, si elle se veut selon les termes de Dan Lenard, « intemporelle », n’en est pas moins singulière, avec une silhouette rappelant vaguement celle des vedettes de sportfishing. Ce style si particulier, et très travaillé, s’inscrira-t-il dans la durée ? Wait and see… La proue, bien défendue et légèrement tulipée, héberge un salon de pont à solarium XXL, qui sera à n’en pas douter un lieu de prédilection lors des cabotages. L’un des traits marquants est ce qu’il est convenu d’appeler le pont portugais, prolongeant les pavois qui bordent les passavants jusqu’en amont du pare-brise. La ligne de pont s’infléchit doucement jusqu’à la poupe, via des passavants un peu étroits. Ces derniers conduisent à deux escaliers plongeant sur la vaste plage de bain. On apprécie au passage le cockpit, tout de teck revêtu et abrité par la casquette du fly. Une grande table trône entre une banquette et quelques sièges, lieu convivial pour un apéritif. De part et d’autre de ce salon extérieur on trouve les apparaux d’amarrage fortement dimensionnés, avec de gros taquets assistés de winches électriques afin de raidir les amarres sans effort.
Une montée en gamme des matériaux
La baie vitrée ouvre en grand sur l’espace de réception. La cuisine à l’américaine (avec plan de travail en marbre et équipements très complets) est située à l’entrée, entre la dînette du cockpit et le coin repas intérieur qui lui fait face. La belle table, en marbre elle aussi, peut accueillir jusqu’à six convives. La seconde partie de ce grand espace est occupée par un salon dont le téléviseur escamotable est orientable, de sorte qu’on peut le regarder où qu’on soit assis sur les canapés. Le long meuble de tribord abrite un cellier contenant de précieux nectars. Le poste de pilotage, enclavé dans le salon, est en bonne compagnie et bénéficie d’une vue panoramique vers l’avant et bien dégagée vers la poupe, ce qui facilite les manœuvres lorsqu’il pleut et qu’on ne veut pas piloter de l’extérieur. L’effort produit par le chantier italien pour offrir une vue sur la mer par de larges baies vitrées est à souligner.
Avec une philosophie tendant davantage vers le haut de gamme, comme le montrent les trois « nouveaux » MCY, il n’est pas étonnant que le chantier de Monfalcone ait choisi de présenter le 66 à la presse dans sa version trois cabines. Car, s’il est possible d’obtenir une quatrième cabine passagers, les clients du 66 n’ont pas encore opté pour. De fait, le plan à trois cabines « respire » mieux, avec des transitions plus harmonieuses et des volumes plus en adéquation avec l’idée qu’on se fait d’un yacht de luxe. Ce qui n’empêche pas la présence d’une cabine de marins (deux couchettes) avec cabinet de toilette, en arrière de la salle des moteurs. Pour sa part, la master occupe le centre du navire, profitant ainsi de la largeur maximale. Une longue commode et un divan encadrent le grand lit double et l’on trouve près de l’entrée, une coiffeuse, un dressing et, bien sûr, une luxueuse salle d’eau. Les deux cabines invités s’inscrivent dans le classicisme de ce plan : la twin à tribord et la VIP dans l’étrave, chacune possédant sa salle d’eau avec cabine de douche. La décoration à base de tons clairs monte encore d’un cran avec l’utilisation de matériaux nobles. Cette ambiance nous transporte dans l’univers de yachts plus grands que les 66 pieds de ce Monte Carlo.
Sensiblement plus vif que le MC70
La manœuvre pour s’extraire du quai jouxtant les installations modernes du chantier ne pose aucun problème. Et pour cause, en ne se servant que des inverseurs, le MCY66 est capable d’éviter sur 180°, pile sur place, en seulement 28 secondes avec 700 tr/min sur chaque moteur, soit plus vite qu’avec les propulseurs d’étrave et de poupe commandés par joystick (35 secondes). Du poste de pilotage du fly, la vue panoramique permet d’embrasser du regard l’environnement immédiat du yacht et de manœuvrer sereinement. Doté de la même motorisation que le MCY70 (2 x MAN 1 200 ch diesel), dont l’essai a été publié dans une précédente édition, le 66 se montre sensiblement plus vif à l’accélération, atteignant les 20 nœuds en 16 »5 (contre 18 »). Pourtant, la différence de poids n’est pas si marquée (environ 3 tonnes en charge). Autre atout, le 66 hydroplane dès 1 500 tr/min, soit à une vitesse d’environ 15 nœuds. Cela laisse au pilote une large plage de régimes pour adapter sa vitesse de croisière aux conditions de navigation et aux impératifs de temps. A plein régime, nous avons relevé 31,4 nœuds, pour une vitesse maxi, donnée chantier, de 31 nœuds.
Selon nous, le meilleur compromis confort/consommation se situe à 1 800 tr/min, soit à 20,5 nœuds, une vitesse assortie d’une autonomie de 255 milles. La mer Adriatique, particulièrement clémente le jour de notre essai, ne nous a pas permis de préjuger des qualités marines du 66 dans des conditions musclées. Seuls quelques croisements de notre propre sillage nous ont laissé entrevoir une belle souplesse de passage dans des creux de 60-70 cm. Sa capacité à virer court est bien sûr limitée par sa transmission en lignes d’arbre, mais le 66 enroule les courbes avec bonne volonté, et sans trop perdre de sa vitesse initiale. Au plan de l’isolation phonique, nos mesures sont édifiantes, surtout pour un navire à coque planante de seulement 20 mètres : 55 dBA au ralenti et 67 à 2 000 tr/min dans la timonerie, 55 dBA au ralenti et 71 à 2 000 tr/min dans la cabine principale. Il faudra vraiment tendre l’oreille pour entendre le générateur Cummins Onan à l’escale !
Le 65 pieds cède sa place au catalogue, à cette nouvelle version qui nous plaît réellement. Il est vrai qu’il ne manque pas grand-chose au 66 de ce que l’on est en droit d’exiger d’un yacht de 20 mètres : du confort sur les trois ponts, de solides performances, une facilité de manœuvre appréciable et une image de marque forte.