Yacht Class n°41 (juin-juillet-août 2025)
Fin mars, le Musée océanographique de Monaco a inauguré une nouvelle exposition qui entraîne petits et grands au cœur de la Méditerranée afin de découvrir les actions menées – et à mener – pour sa préservation.
Texte : Aurore Teodoro
Photos : Frédéric Pacorel / Institut océanographique de Monaco, Michael Alesi / Palais Princier


Point de départ : 1885, l’année de la toute première expédition du Prince Albert Ier. Sur la mezzanine, le phoque-moine Mona emmène les curieux au fil de panneaux lumineux mettant en avant les acteurs monégasques œuvrant pour la protection de la Grande Bleue. “Cet espace a été réalisé en collaboration avec eux. On a choisi de mettre en avant leurs actions concrètes qui pouvaient parler au grand public”, explique Lise Irlandes, chargée de mission exposition et patrimoine. 21 institutions ont ainsi répondu à l’appel du Musée. La salle abrite également un “Serious Game”, un jeu virtuel sur huit écrans où le visiteur se transforme en un gestionnaire d’aires marines protégées. “Et à chaque fois, le joueur doit prendre les bonnes décisions pour maintenir la bonne santé des écosystèmes naturels”, précise le conservateur.

Le parti pris de l’optimisme
Parce que l’ambition, c’est bien de montrer quel pourrait être le visage de la Méditerranée si était atteint l’objectif “30×30” du cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, qui vise à protéger 30 % des terres et des océans d’ici 2030. Et, pour cela, rien de mieux que le prochain saut dans le temps. Direction 2050. A bord de l’Oceano Odyssey, un submersible scientifique futuriste virtuel, nous voilà plongés le temps d’une expédition au sein du sanctuaire Pelagos. “La mission des scientifiques est d’aller contrôler que l’aire marine protégée fonctionne bien, que les écosystèmes se sont régénérés et la biodiversité soit revenue sur la biomasse… que tous les curseurs sont au vert, parce que, en 2025, on s’est lancé dans cet objectif 30 x 30”, explique Pierre-Antoine Gérard, avant d’ajouter : “Le but est de donner de l’espoir au public, qu’il puisse se rendre compte que tout est encore possible et que l’on peut avoir ce résultat-là, si on s’y met tous ensemble”. Cette immersion de 16 minutes, rendue possible grâce à 310 m2 de surface de projection et 27 projecteurs, aura nécessité plus de 18 mois de travail, pour s’assurer de la cohérence du scénario et des mouvements des espèces marines, et deux mois de montage. Ce parti pris de l’optimisme, qui détonne dans le contexte alarmiste actuel, veut encourager à agir. C’est là d’ailleurs l’enjeu dans la dernière salle. A l’aide de panneaux interactifs, les visiteurs découvrent comment faire la différence à leur échelle grâce à des actions simples et concrètes comme opter pour une crème solaire responsable ou ramasser ses déchets. Des choix individuels complétés par des solutions à destination de la sphère économique et des pouvoirs publics. “Cela permet de dire aux gens : “vous êtes porteur d’une partie de la solution, mais vous n’arriverez pas à tout faire tout seul. Avec l’Institut océanographique, quand vous vous engagez, vous pouvez montrer cela aux élus et des entreprises pour qu’eux aussi agissent.” L’idée est qu’ensemble, on aura plus d’efficacité”, précise Pierre-Antoine Gérard. La légende du colibri…
La réalité virtuelle en clou du spectacle |
En plus de l’exposition, le Musée océanographique offre une plongée immersive en réalité virtuelle. Une aventure futuriste inspirante de 13 minutes, au pied de la Principauté, à la découverte d’une aire marine protégée où les écosystèmes prospèrent. Raie Mobula mobular, requin blanc, tortues… l’occasion de faire des rencontres (virtuelles) marquantes. |
